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Blaise Compaoré avec les producteurs : 5 heures pour se dire les vérités

Publié le lundi 28 janvier 2008 à 10h26min

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Comme les précédentes JNP, la douzième Journée nationale du paysan (JNP), organisée les 25 et 26 janvier derniers à Samendeni et à Bobo Dioulasso, s’est achevée avec la traditionnelle rencontre du président du Faso avec les producteurs. Elle a permis à ces derniers ou à leurs représentants d’exprimer au président Compaoré leurs préoccupations.

Plus de 5 heures ( de 10 h à 15 h 15 ). C’est le temps qu’a duré la rencontre que le président du Faso Blaise Compaoré a eue ce 26 janvier à Bobo Dioulasso avec les producteurs agricoles du pays, dans le cadre de la 12e Journée nationale du paysan (JNP) tenue les 25 et 26 décembre à Samendeni et dans la ville de Sya. Un temps suffisant pour permettre aux différents intervenants de s’exprimer.

Après le mot introductif de Salif Diallo, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, place a été faite à la lecture du rapport de synthèse du forum des acteurs du monde agricole sur le thème « Intensification durable des productions agro-sylvo-pastorales au Burkina ; quels axes d’intervention ? Quelle stratégie de mise en œuvre ? » Des recommandations ont été faites. Elles portent, entre autres, sur la mise en œuvre de mesures pour assurer la disponibilité des engrais minéraux, leur qualité, leur quantité et leur accessibilité ; la relance et l’accroissement de la production au Burkina de phosphate par la création d’une unité de production ; la promotion nationale du riz par l’instauration de quotas à l’importation et l’augmentation de la productivité ; l’amélioration de l’alimentation du bétail en favorisant la mise en place de cinq unités de fabrication des aliments de bétail ; l’accélération de la mise en place des différents espaces des collectivités territoriales par leur délimitation : espace de production, espace d’habitation et espace de conservation ; la promotion de l’utilisation d’énergies alternatives tel le gaz dans les grands centres urbains et l’énergie solaire.

S’en est suivie une série d’allocutions, dont celles du Président du Faso et du Premier ministre Tertius Zongo.

Dans son intervention, le chef de l’Etat a beaucoup insisté sur la place de l’homme dans le système de développement de l’agriculture nationale. Il n’y a pas, a-t-il indiqué, « de production agricole sans producteurs ». Aussi a-t-il préconisé le renforcement des capacités de ces derniers afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle. Abondant dans le même sens que le président du Faso, le Premier ministre Tertius Zongo s’est, pour sa part, appesanti, sur la nécessité pour les opérateurs agricoles du pays de prendre toute la mesure de leur importance dans notre schéma économique. « Cultiver, dira-t-il, c’est faire de l’économie. »

Invité à la présente JNP par son homologue burkinabè, le ministre malien de l’Agriculture, Tiémogo Sangaré, s’est dit impressionné par les efforts du Burkina en matière de maîtrise de l’eau. Pour le Pr Sangaré, l’avenir du continent passe non seulement par le développement de l’Agriculture, mais aussi l’intégration des Etats. A ce propos, il a souhaité qu’il y ait une JNP commune qui réunisse des producteurs burkinabè et maliens. Car la vision que le président Compaoré a eue il y a 14 ans en initiant la présente manifestation est partagée par son homologue malien Amadou Toumani Touré, qui exécute un programme similaire : « Projet de développement économique et social ». Après les discours qui ont été suivis de la lecture des synthèses des travaux des ateliers sectoriels, la parole est revenue aux producteurs, du moins à ceux d’entre eux qui voulaient prendre la parole. A ce jeu, ils étaient nombreux à vouloir parler devant le chef de l’Etat et le Premier ministre, entourés d’un bon nombre des membres du gouvernement intéressés de près ou de loin par le développement du monde rural. Comme il fallait s’y attendre, des préoccupations, qui rejoignent dans leur ensemble les points des recommandations ci-dessus citées, ont été exprimées à la pelle ; et des vérités dites. Des préoccupations auxquelles Blaise Compaoré, Tertius Zongo et des membres du gouvernement se sont évertués à apporter des éléments de réponse. Des ministres tels Salif Diallo, Sékou Ba des Ressources animales, Laurent Sédogo de l’Environnement et du Cadre de vie ont été sollicités à plusieurs reprises par le chef de l’Etat pour répondre à des questions telles la difficulté d’accès aux engrais, le manque d’aliment à bétail, la sécurisation foncière, les problèmes de commercialisation de produits, etc.

Malgré le bien que les uns et les autres ont dit ou disent de la JNP, il faut dire qu’elle ne suscite plus d’enthousiasme chez tout le monde, même dans les rangs des producteurs. Emmanuel Kabré, ex- président du Cadre de concertation des organisations paysannes du Faso (CCOPF), est de ceux-là. Il estime que les producteurs ne sont plus suffisamment impliqués dans l’organisation de la manifestation. Il souhaite que l’organisation soit confiée aux paysans eux-mêmes. Quand on lui demande s’il ne craint pas que l’on se retrouve dans la même situation que le hadj aujourd’hui, il rétorque que c’est parce que l’Etat n’avait pas apporté le soutien qu’il fallait aux nouveaux organisateurs du hadj qu’ils ont connu des difficultés, sinon tout se serait, à l’en croire, bien passé.

Par Grégoire Bazomboué BAZIE

Le Pays

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