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Lotissements, création de milice, bastonnade de citoyens : Le mémoire en défense du maire de Sig-Noghin

Publié le jeudi 24 janvier 2008 à 10h02min

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Le 23 janvier 2008, le maire de l’arrondissement de Sig - Noghin, Pascal Tiga Ouédraogo, a organisé une conférence de presse dans les locaux de la mairie de ladite commune, pour réagir aux accusations dont il a fait l’objet tout dernièrement. Selon le maire, "les rumeurs tuent plus rapidement que le tétanos".

Bien que dans sa correspondance il soit écrit que la conférence de presse porterait sur la vie de la commune, nous nous doutions qu’en réalité il s’agirait d’une réaction aux critiques dont il a fait l’objet ces derniers temps dans la presse. Et nos doutes ont été confirmés, car le maire de l’arrondissement de Sig-Noghin, Pascal Tiga Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas tardé à indiquer, dans sa déclaration liminaire, que la conférence de presse était pour lui "une occasion de donner des informations plus justes sur l’arrondissement". Le maire avait à ses côtés la secrétaire générale de la commune, Maïmouna Ouattara.

Au menu des échanges avec les hommes des médias, beaucoup de sujets, mais dont les dénominateurs communs avaient trait à des litiges, notamment autour des lotissements effectués tout dernièrement dans l’arrondissement. Mais c’est par la toute dernière affaire que le maire a commencé sa mise au point.

Il s’agit d’une lettre ouverte, publiée notamment par "Bendré" et "Le Pays" signée de Barthélemy Kaboré, un habitant de Bassinko qui dit avoir été bastonné par un groupe "d’au moins dix personnes", le 18 décembre dernier alors qu’il était en entretient avec le maire sur les difficultés dans l’attribution des parcelles dans son quartier.

Le maire dit n’avoir rien à voir avec cette bastonnade. "Les rumeurs tuent plus rapidement que le tétanos", a-t-il laissé entendre. Selon Pascal Tiga Ouédraogo, c’est uniquement un malentendu qui est à l’origine de ce qui est arrivé à Barthélemy Kaboré. Selon lui, il s’agit en fait d’un jeune homme qui était assis juste à côté d’eux pendant qu’ils discutaient et qui, pour avoir mal interpreté une question du maire, s’est emporté contre le sieur Kaboré. Au passage, rappelons que l’entretien a eu lieu hors des locaux de la mairie. Le maire reconnaît avoir effectivement demandé à M. Kaboré si vraiment il avait insulté sa mère, comme il lui aurait été rapporté. Malheureusement, le jeune homme assis à côté d’eux a cru que Barthélemy Kaboré venait d’insulter la mère du maire. Voilà donc, selon Pascal Ouédraogo, ce qui aurait occasionné la bagarre entre les deux hommes. L’ironie, c’est que le maire dit ne même pas reconnaître son "défenseur". Pour mieux faire comprendre sa version par les journalistes, le maire avait demandé l’assistance d’un témoin, le conseiller municipal Pierre Zongo qui, en fait, a été son intermédiaire avec Barthélemy Kaboré, lorsque ce dernier voulait rencontrer le maire pour comprendre pourquoi il avait été lésé dans l’attribution des parcelles dans son propre village. Ce dernier a réfuté en bloc les propos du plaignant dans la presse. En somme, le maire Pascal Ouédraogo nie son implication dans la bastonnade de Kaboré. Du reste, a-t-il soutenu : "Notre rôle est aussi de protéger les personnes, ainsi que leurs biens. Nous ne sommes pas là pour les bastonner."

Il aurait été également rapporté que le maire Pascal Tiga Ouédraogo entretenait une milice, qu’il était un ancien prisonnier, après s’être fait radier de l’armée, pour faute grave. Absolument faux, a répondu le maire. Celui-ci a soutenu que les raisons qui l’on amené à quitter l’armée étaient tout autre, qu’il n’a nullement été chassé de l’armée, tout autant qu’il n’avait jamais fait la prison, et bien entendu, qu’il n’avait jamais eu à entretenir de milice. Par ailleurs, en ce qui concerne les lotissements à Bassinko, ainsi que sur la route de Kamboinsé, le maire a expliqué qu’il n’en était responsable qu’au second niveau, puisqu’il a indiqué que le premier entrait dans le cadre d’un projet financé par les Néerlandais et que le second également avait été ordonné par le maire central de Ouagadougou. En ce qui concerne particulièrement les résidents de la zone de Kamboinsé qui se disent marginalisés au cours du lotissement, le maire a expliqué qu’ils habitent en fait une zone hors lotissement, qu’ils sont installés dans la ceinture verte.

A entendre le maire, tout ceci aurait pour but de ternir son image. Mais, "pour ternir mon image, ce sera difficile", a prévenu Pascal Ouédraogo qui s’efforçait quand même d’afficher un air serein (et même jovial parfois) au cours de la conférence de presse.

Par Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

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