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Boris Salou : L’étoile noire de Laval

Publié le lundi 28 janvier 2008 à 09h19min

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Boris Salou

A 26 ans, Boris Salou possède plusieurs cordes à son arc. Les études en génie civil qu’il poursuit à l’Université de Laval, au Québec, ne l’empêchent pas d’être un… génie du football.

Grand athlète, performances magistrales, joueur par excellence… La presse ne tarit pas d’éloges pour parler de Boris Idriss Gervais Salou, le sociétaire de l’équipe « Rouge et Or » de l’Université de Laval, au Québec. Rien que cette saison, le Burkinabè a été élu quatre fois « athlète rouge et or de la semaine ». Les supporters et les joueurs de l’Université Mc Gill se souviendront longtemps de ce solide et véloce athlète et, surtout, des deux buts qu’il a marqués en finale et qui ont donné à son équipe le premier titre provincial de son histoire.

Les performances de Boris Salou ont même conduit la Fédération québécoise du sport étudiant à lui décerner le titre de « joueur par excellence du circuit universitaire provincial », en novembre dernier. Pas de quoi donner la grosse tête à cet étudiant né à Ouagadougou, au Burkina Faso, et qui a grandi dans une famille de six enfants, élevés par sa mère, la courageuse Marie-Aubin, qui inculque à ses enfants le goût du travail et le sens du pragmatisme.

Réalisme maternel

Dès qu’il commence à marcher, le petit Boris se prend de passion pour le ballon rond. A San Yiri, un quartier populaire situé à la périphérie de la capitale, il apprend à taper dans un ballon avec les autres gamins. Sa virtuosité lui ouvre les portes des sélections des différents établissements qu’il fréquente. Boris Salou aurait même pu entamer une carrière dans le championnat national de football si sa mère ne s’y était pas opposée : « J’ai eu plusieurs propositions pour jouer dans des clubs au pays, mais ma mère était contre, car elle me répétait tout le temps qu’il n’y avait pas d’argent dans le sport au pays. Elle était seule à prendre en charge six enfants ! », explique-t-il.

Convaincu par ce réalisme maternel, il se jette corps et âme dans ses études, tant et si bien qu’il décroche un bac en génie électrique, au lycée technique de Ouagadougou en 2000. Après un bref passage à l’Université polytechnique de Bobo-Dioulasso, il dépose ses valises, en août 2001, à Laval, où il a réussi à obtenir une inscription, accueilli par son frère Ben-Marc, qui réside à Montréal.

Dès son arrivée, le jeune sahélien, contre toute attente, est plutôt ravi par les conditions climatiques : « J’adore le froid… Je n’ai pas vraiment eu de problème d’adaptation au froid. Quand tu arrives en août, tu as tout le temps pour t’adapter au changement continuel du climat. Cela peut paraître bizarre, mais j’aime quand il fait froid. Je dors mieux. » Au Canada, il commence à montrer ses talents de footballeur à l’Université de Moncton, où il joue pendant trois ans. Puis, il intègre le Dynamo de Québec avant décrocher une bourse pour poursuivre ses études et… taper dans le ballon rond à l’Université Laval, avec le « Rouge et Or ». De son propre aveu, le football lui a beaucoup apporté : « Le foot m’a beaucoup aidé à m’adapter aux différents styles de vie et à m’intégrer dans la société. Il me permet de m’évader et d’avoir du plaisir. »
Pourtant, Boris Salou caresse beaucoup plus le rêve d’embrasser une carrière d’ingénieur et n’envisage pas de faire du football, sa profession. Cependant, l’idée de jouer comme semi-professionnel et de travailler en même temps le séduit beaucoup...

Désiré Théophane Sawadogo

Fasozine

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