D’entrée de jeu, Arsène Flavien Bationo a explicité le choix de son thème : « Nous avons choisi, avance-t-il, de mener cette étude au moment où il est question de la promotion de l’efficacité, de la souplesse, en un mot, de la performance au sein de l’administration publique burkinabè. Ce contexte impose alors cette logique aux Sociétés d’Etat : une nouvelle vision managériale avec un intérêt plus poussé pour la communication. Les exigences des usagers et des salariés nécessitent une communication plus rationalisée et conceptualisée. Sous peine de se scléroser, l’entreprise ne peut donc pas se passer d’entretenir des relations fructueuses avec tous les acteurs dont dépend son développement ».

Si l’impétrant s’est orienté spécifiquement vers la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), c’est parce qu’en tant que structure en charge de la gestion du régime de sécurité sociale, elle fait l’objet d’une grande attention autant des employeurs que des employés. Dans ce sens, il conviendrait selon le candidat, de comprendre comment s’opère la dynamique interne d’une structure aussi importante dans le tissu socio-économique national. Le souci est de cerner les mécanismes et le fonctionnement de la communication interne de la Caisse pour aboutir à leurs répercussions sur le management de l’organisation.

Conformément à cette idée, Arsène Flavien Bationo a construit sa problématique autour le l’hypothèse suivante : « A la CNSS, les pratiques communicationnelles ne favorisent pas l’implication et la motivation des agents ». Etant entendu que la question de recherche était :« Quelles peuvent être les répercussions du manque d’une vision globale et planifiée de la communication interne sur le management de la CNSS ? ».Pour ses investigations, l’apprenti-chercheur a entre autres eu recours à la recherche documentaire, à l’observation participante, aux entretiens et au questionnaire. L’enquête s’est déroulée à l’interne et a concerné le personnel de la CNSS. L’échantillon global comprend 103 individus (Directeurs centraux, Chefs de service, chefs de sections et agents d’exécution). Une stratification qui répond à un souci de représentativité et d’exhaustivité.

La nécessité d’une politique de communication à la CNSS

Le nouveau diplômé entouré du Dr Firmin Gouba, du Pr Serge Théophile Balima et du Dr Danielle Bougaïré

Au terme de l’étude, l’hypothèse se confirme. Selon Arsène Flavien Bationo, cette confirmation est la résultante de plusieurs facteurs. Il estime ainsi que la circulation de l’information n’est pas optimale à la CNSS, que les services fonctionnent de façon cloisonnée. Il ajoute que les réunions n’obéissent pas à un échéancier précis et que le dialogue se résume essentiellement aux revendications syndicales. « La communication est certes formalisée à la CNSS. Toutefois, ses actions sont limitées du fait qu’elles ne reposent pas sur une stratégie ou une politique conséquemment élaborée ».Argumente-t-il. C’est pour cette raison, déclare Arsène Flavien Bationo, que 77,67% des enquêtés estiment que la communication interne de la caisse est « mauvaise ».

La conséquence sur le management, c’est que 54,46% des enquêtés ne sont pas fiers de travailler à la CNSS eu égard au manque de motivation et de considération.70,88% estiment que les rapports sont de nature autoritaire.77,67% des agents ne participent pas aux prises de décisions et 68% n’ont pas le sentiment d’appartenir à la maison CNSS. Se basant sur ces statistiques, le candidat trouve que la Caisse apparaît comme une organisation recroquevillée sur elle même. Une posture qui ne favoriserait pas la flexibilité, la pro-activité et la productivité du fait de la perpétuelle mutation de l’environnement.

Les enquêtés n’ont donc pas manqué de souhaité plus de communication au sein de leur entreprise. Il apparaît alors urgent, aux yeux d’Arsène Flavien Bationo, que la CNSS se dote d’une politique de communication. La communication étant un tout intégré, la caisse devrait particulièrement veiller à la cohérence entre communication interne et externe et œuvrer surtout à un management qui reconnaisse et valorise chaque travailleur. L’impétrant note quelques prédispositions et une volonté à aller dans ce sens. Mais cette volonté de son point de vue, doit encore s’encrer dans un cadre qui permette une communication véritable.

« Un travail rigoureux et méthodique »

A la fin de l’exposé oral, le jury a apprécié l’originalité du thème, le sérieux et l’investissement personnel de l’impétrant. Il a salué la richesse bibliographique, la maîtrise des concepts, la qualité de l’écriture et de l’expression orale… Mais il aussi relevé quelques insuffisances liées essentiellement à la faiblesse, par moment, de la contextualisation. Tout compte fait, le jury estime que c’est un travail rigoureux et méthodique qui enrichi les cogitations sur les questions communicationnelles et managériales. Il a donc élevé Arsène Flavien Bationo au rang de Maître Es Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication, option Communication d’Entreprises et Relations Publiques. Il lui a décerné la note de 16/20. Soit la « mention très bien ».

Il est reconnaissant à son Directeur de Mémoire, le Dr Firmin Gouba qui l’a encadré avec rigueur, professionnalisme et constante disponibilité. Sa gratitude va également à l’endroit de tout le corps professoral du Département Communication et Journalisme pour l’excellente formation reçue. Sur le plan professionnel et en matière de Journalisme, après Sidwaya, Arsène Flavien Bationo est actuellement journaliste à L’Evènement et sur www.lefaso.net.

Dans le domaine de la Communication, il a été Chef du Département Communication et Publicité du Cabinet Welmous Consulting. A cet effet, il a élaboré plusieurs stratégies de communication, conçu des spots et d’autres supports de communication, organisé des formations en communication, management, gestion des Ressources Humaines...

Aujourd’hui, il est Consultant en Communication auprès de la Société VitalCom. A 24 ans, et poursuivant des études en Droit International Public, l’ambition à court terme de ce jeune homme est d’entamer un 3è cycle en Sciences Politiques."Sans verser dans une utopie de la communication, nous pensons que la communication doit être l’alpha et l’oméga des entreprises performantes. Le nier, serait signer son arrêt de mort". Foi d’Arsène Flavien Bationo.

Franck Ouédraogo (Collaborateur)