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Lettre ouverte au Garde des sceaux : Du bien-être des agents de la Justice

Publié le mardi 15 janvier 2008 à 10h22min

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Le président de l’Association pour l’intégration de la jeunesse dans la société interpelle le ministre de la Justice, garde des Sceaux sur la condition des agents de la Justice. Il demande plus d’égards pour une institution judiciaire plus crédible.

Monsieur le Ministre,

Le moment de parler de la Justice est arrivé. Qui parle de la Justice parle de son pouvoir et de ses agents. Elle a pour rôle de dire le droit sur les relations des individus, des institutions de l’Etat entre elles, et entre ces institutions et les individus. Pour le besoin de notre étude, il est important de souligner que la justice est la première religion de l’homme. Toutes nos félicitations pour la confiance que le gouvernement de vérité a en vous. Vous féliciter, c’est de soutenir les hommes et les femmes qui vous accompagnent dans l’accomplissement de vos missions. (...)

Monsieur le garde des Sceaux, du chauffeur en passant par les agents de liaison, les secrétaires, les greffiers jusqu’aux magistrats, chacun d’eux en particulier mérite un traitement spécifique. Dans un Etat libre, chacun a le droit de penser comme il lui plaît et de dire ce qu’il pense. Avant de vous faire des propositions concrètes pour le bien-être de vos agents, le groupe de Monsieur Mao demande d’établir un rapport de vie (relation homme - homme) des individus de notre société. Pour le frère Mao, le comportement des justiciables déteint sur l’efficacité de la Justice, et c’est pourquoi ils doivent changer de vie afin que la Justice puisse bien jouer son rôle. Ce point de vue nous a amenés à visiter le palais de justice de Ouagadougou. En rappel, nous avons soutenu la marche pacifique des juges le 27 avril 2007. Ils luttent pour être dans de meilleures conditions de vie et de travail. Si la Justice a des droits violés, c’est que les agents sont toujours en danger moral.

Tout être qui n’arrive pas à satisfaire ses besoins vitaux est en danger moral.

Bien observer les requêtes

Par exemple, la vie d’un jeune qui a l’âge de se marier, de se prendre en charge et qui, malheureusement, se trouve être en prison pour avoir volé un vélo ou une chèvre donne la preuve que la société est sans éducation. Il doit, selon la société, se marier tôt ou tard. Cette loi de société est d’ailleurs connue de tous. De nombreux travailleurs de l’Etat contractent forcément des crédits pour le mariage, pour se soigner et pour se nourrir. C’est dire que les fonctionnaires de l’Etat ne peuvent en aucun cas se faire des économies, vu les charges et le coût de la vie. Cette même loi donne droit à l’individu à l’assistance de la société. La non-assistance lui fait croire à un refus. Et tous les moyens deviennent bons à ce moment. La vie n’est pas la pagaille et nous pensons que les camarades de monsieur Mao veulent nous proposer une introspection sur l’apport individuel de tout un chacun dans la construction d’un véritable Etat de droit. Pour savoir approximativement la contribution de l’individu, il suffit de bien analyser la vie de nos citoyens. Il n’ y a que vos agents et les juges qui ne peuvent pas se donner à cette façon de vivre. L’agent de justice est tenu de se comporter au mieux car il est condamné systématiquement à faire du bien. Pour beaucoup de personnes, être à la Justice, c’est être à l’abri du besoin. Pour comprendre la souffrance de ces vaillants frères et soeurs, il faut bien observer les requêtes des justiciables dans vos palais de justice. La pension alimentaire, la recherche de paternité et les flagrants délits montrent à la fois que vos agents se sacrifient pour le peu de justice que nous avons et que les citoyens s’embourbent davantage dans la corruption morale.

Honorable juge, il est vrai que la marche n’a pas eu lieu mais la lutte continue. C’est inadmissible pour toute la partie civile de voir les agents et les juges dans une telle souffrance. S’il y a un ministère qui doit être dans de meilleures conditions de vie et de travail, c’est bien la Justice. L’actuel Président de la république fut ministre de la Justice. Il devient, de par la Constitution, président du Conseil supérieur de la Magistrature et malgré tout, le papier, le carburant, les véhicules de service, l’encre pour le tirage des documents administratifs et l’entretien des machines causent un gros problème à ces fils et filles dignes et intègres de la Justice. Regardez le gazon de la Cour d’appel qui fait peur aux visiteurs. C’est comme s’il n’y avait aucune goutte d’eau au palais pour la verdure. Aucune infirmerie ne peut non plus répondre aux besoins d’un agent en cas de simples migraines. Il arrive que certains n’arrivent même pas à se payer le loyer. Tout agent doit être capable de véhiculer une bonne image de la Justice. Si les juges disent le droit, alors l’heure est de sauver les agents de la justice par un meilleur traitement. Au regard de toutes ces difficultés qu’ils rencontrent, nous vous prions de prendre en compte nos doléances.

Nous voulons tout simplement pour les juges et les agents de la justice :

- une couverture sanitaire ;

- des indemnités de risques pour compter du 1er janvier 2000 ;

- des logements et des avantages liés à l’équipement

- des véhicules pour faciliter le contrôle du travail de la gendarmerie et de la police. Ces engins permettront également aux juges de visiter les maisons d’arrêt régulièrement.

La volonté politique de Son Excellence Blaise Compaoré dans l’érection d’une justice forte et crédible nous laisse confiants. Et nous savons aussi qu’avec vous, la victoire est proche. Notre organisation, avec votre accord, pourra former les détenus par son centre artisanal en art plastique et vous faire le portrait de tout magistrat. Cela vous permettra peut-être de créer un musée judiciaire. Tant que ces hommes et femmes ne sont pas dans des conditions, comment voulez-vous qu’ils fassent rayonner la Justice ? Convaincus que les choses changeront très prochainement et à leur profit, recevez ici nos voeux les meilleurs pour cette année nouvelle.

Ensemble, soyons pour un mieux-être de la Justice !

Vive la Justice et ses syndicats !

Vive le Burkina Faso !

Paix et amour pour le peuple !

Heureuse, la nation dont l’Eternel est le Dieu !

Ouagadougou, le 10 janvier 2008

Le Président

Akom Moumouni Ouédraogo

Formateur en IEC

Le Pays

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