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Touristes français assassinés en Mauritanie : Adieu Jean-Philippe !

Publié le mercredi 9 janvier 2008 à 10h47min

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Jean-Philippe Tollet et son épouse Nathalie

Le 20 octobre dernier, Jean-Philippe était passé me remettre des colis pour le Burkina, alors que je me préparais à rentrer au pays. On s’était alors donné rendez-vous pour la Saint-Sylvestre à Ouaga qu’il devait rallier par la route, comme il l’avait fait tant de fois. Mais c’était la dernière fois que je le voyais.

Jean-Philippe Tollet, son frère Didier, leur oncle Gérard et Adda Hacène, un ami de la famille qui voyageait avec eux, sont les quatre touristes français qui ont été horriblement massacrés en Mauritanie le 24 décembre dernier. Ils se rendaient au Burkina par la route comme Jean-Philippe et son père l’avaient fait tant et tant de fois.

J’ai connu Jean-Philippe en 2002, par l’entremise de mon confrère Zakaria Yéyé de Sidwaya. Parce qu’il était marié à une Paré, il est devenu naturellement mon beau-frère. Parce que nous habitions tous la banlieue Est de Paris (eux à Torcy et nous à Neuilly Sur Marne), nous sommes devenus des amis. On a coutume de dire du bien de ceux qui sont morts. Se prêter à un tel exercice ne suffirait pas à rendre justice à la personnalité de Jean-Philippe et à son exceptionnelle gentillesse. Disons simplement qu’il avait adopté l’Afrique et l’Afrique l’avait adopté.
Jean-Philippe avait connu le Burkina pour la première fois en 1985, comme le précise son ami Félix Drabo. Au départ, il voulait mettre en place un circuit touristique dans la région de Tougan. Le circuit ne verra pas le jour mais il rencontrera dans cette région la compagne de sa vie, Nathalie Paré, qu’il épousera quelque temps plus tard.

Jean-Philippe et son épouse Nathalie Tollet née Paré

Après avoir essayé de s’installer au Burkina auquel il tenait tant, exerçant de petits boulots, dont des cours à l’ISIG, le couple rentre en France. Ingénieur informaticien de formation, Jean-Philippe travaillait pour le groupe Casino. Mais il n’avait jamais abandonné l’idée de s’installer au Burkina, car comme il le confiait il y a quelques mois, il attendait de pouvoir prendre sa retraite pour revenir.

Au moins deux fois par an, il était au Burkina, souvent par la route. C’est ainsi que le 15 décembre, il avait quitté la France, avec son père (qui avait aussi piqué le virus de l’Afrique grâce à lui), son petit frère (qu’il se réjouissait d’avoir enfin réussi à convaincre de faire le voyage), un ami de celui-ci et son oncle. Ils étaient attendus à Ouaga le 29 décembre où ils devaient faire la Saint-Sylvestre. Mais ils n’arriveront jamais…Lui qui était si ouvert aux autres cultures a été, avec ses compagnons d’infortune, victimes de l’intolérance prétendument religieuse.

Les obsèques de Jean-Philippe (47 ans), son frère Didier (38 ans), leur oncle Gérard Tollet ont eu lieu hier matin à Saint-Vérand à côté de Lyon, en présence du ministre Joseph Paré, cousin de Nathalie. Au même moment, les amis et les parents par alliance de Jean-Philippe se sont retrouvés à son domicile à Kilwin (Nord de Ouaga) pour prier pour le repos de son âme. Une messe de requiem est prévue le dimanche 20 janvier à l’église Jean Vingt-trois en sa mémoire. Adieu Jean-Philippe !

Cyriaque Paré

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