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Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo demande la prolongation du mandat de Blaise Compaoré à la tête de la CEDEAO

Publié le lundi 7 janvier 2008 à 09h32min

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Blaise Compaoré et Laurent GbagboCette opération qui marque le début des deux modes opératoires, (DDR, Démobilisation, désarmement et réinsertion) et (DDM, Désarmement et démobilisation des milices), s’est déroulée concomitamment à Tiébissou, pour les troupes des Forces de défense et de sécurité (FDS) et à Djébonoua, pour les Forces armées des forces nouvelles (FAFN).

Ces deux localités situées de part et d’autre de l’ex-zone de confiance ont été choisies pour le lancement de cette opération en présence des signataires de l’accord de Ouaga sous l’œil vigilant du représentant spécial du facilitateur, Boureima Badini, du représentant spécial de l’ONU et des commandants des forces impartiales, à savoir la Licorne et l’ONUCI.

En se rendant sur la ligne de front pour procéder au regroupement des ex-belligérants, le président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro ont voulu donner un signal fort aux détracteurs de l’accord de Ouaga, notamment en ce qui concerne l’article 1 du troisième accord complémentaire à l’Accord politique de Ouagadougou (APO). Ainsi, les zones tampons de Tiébissou (30 km de Yamoussokro), ex-zone gouvernementale, et de Djébonoua (2O km de Bouaké), ex-zone rebelle, ont été officiellement démantelées. De ce fait, les soldats des forces de défense et de sécurité nationales (FDS-CI), des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire et ceux des Forces armées des forces nouvelles (FAFN), qui étaient stationnées depuis 5 ans de part et d’autre de l’ex-zone de confiance (ligne de démarcation), seront regroupés dans les 27 sites aménagés à cet effet dans 19 localités.

C’est donc un acte majeur que le chef de l’Etat et le premier ministre ivoiriens ont encore posé sur la route de la paix grâce à l’Accord politique de Ouagadougou, qui est arrivé à instaurer une relation de confiance entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ; un élément déterminant qui jusque-là faisait défaut dans les relations entre les ex-belligérants. Aujourd’hui, l’exécutif ivoirien manifeste une sorte d’unicité de parole et d’actions concrètes conformément à l’Accord politique de Ouagadougou, quels que soient la situation ou l’interlocuteur d’en face. Cela, parce que grâce au facilitateur Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ont choisi dorénavant de se concerter, de se parler sans méfiance, sans défiance et sans suspicion. Tout cela a permis à chacun des deux ex-protagonistes, de gérer les incompréhensions et les conflits d’intérêts dans la conduite de l’action gouvernementale.

Au cours des deux cérémonies, tous les intervenants ont salué l’accord politique de Ouagadougou et le facilitateur Blaise Compaoré pour les résultats déjà obtenus dans l’application des dispositions de cet accord. Les deux généraux, commandants des Forces Armées des Forces Nouvelles, Soumaïla Bakayoko, et des Forces de Défense et de Sécurité, Philippe Mangou, ont surtout insisté sur la nécessité pour tous les ex-combattants de s’accepter mutuellement pour la création d’une nouvelle force armée unifiée dans l’intérêt supérieur de la nation. Ils ont aussi demandé au président Laurent Gbabgo de prendre en compte les doléances des ex-combattants qui seront, soit reversés au service civique, soit réintégrés dans des métiers de leurs choix ou tout simplement, pour ceux qui remplissent les conditions, retenus dans la nouvelle armée après l’opération de profilage dont la responsabilité incombe au Centre de commandement intégré (CCI).

Le Premier ministre Guillaume Soro, après avoir salué l’accord politique de Ouagadougou, a souhaité que les Nations unies fassent baisser l’indice de sécurité de la Côte d’Ivoire, qui est aujourd’hui de 3, à l’indice 2, afin de permettre le retour des investisseurs dans le pays pour réamorcer le processus de développement. S’adressant aux ex-belligérants, il a demandé qu’ils ne soient pas angoissés par l’opération de désarmement qui constitue un passage obligé vers la véritable paix en Côte d’Ivoire. Tout comme les commandants des Forces armées (rebelles et gouvernementales), il a réitéré le souhait que le chef de l’Etat tienne ses promesses de ne pas « laisser tomber les ex-combattants ».

Le président Laurent Gbagbo, qui s’est dit très heureux et ému de cette journée bénie du 22 décembre 2007, a lui aussi remercié son homologue burkinabè, Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien dans le processus de sortie de crise. Pour le Chef de l’Etat ivoirien, « la guerre est finie et bien finie et la Côte d’Ivoire sort de l’état de belligérance pour se tourner résolument vers son développement ». Il a par ailleurs signifié aux ex-belligérants que toutes les promesses prises à leur profit seront respectées et qu’aucun d’eux ne sera mis à la touche. Revenant sur le l’action salvatrice du facilitateur dans la crise ivoirienne, Monsieur Laurent Gbagbo a affirmé qu’il demandera à ses homologues de la CEDEAO de reconduire le Chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, à la tête de la communauté afin qu’il puisse achever sa noble mission qui est de sortir définitivement la Côte d’Ivoire de la crise qu’elle traverse depuis cinq ans.

A l’issue des interventions, les ex-combattants des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), des Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire (FANCI) ont quitté Tiébissou pour rejoindre leur site de Yamoussokro sous les acclamations de la population. Les ex-combattants des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) quant à eux, ont définitivement quitté la zone tampon de Tiébissou, leur base depuis cinq ans, pour rejoindre leur site de regroupement à Bouaké, là aussi sous les ovations des populations de la localité. L’opération qui a commencé le 22 décembre 2007 va durer trois mois. Cette étape décisive du processus de sortie de crise fort bien réussie constitue un signal fort de l’application de l’Accord Politique de Ouagadougou pour le retour définitif de la paix en Côte d’Ivoire. Selon des sources proches de la représentation du facilitateur et des signataires de l’Accord Politique de Ouagadougou, la résolution des questions relatives aux autres aspects délicats du processus de sortie de crise conformément à l’APO, telles que les grades et les quotas, est en bonne voie.

Il faut signaler que, selon des sources proches du premier ministère relayées par la presse nationale, les ex-combattants des Forces de défense et de sécurité (FDS), (Forces gouvernementales), et Forces Armées des Forces Nouvelles FAFN, (Forces rebelles), confondues, sont estimés à 33 835 personnes. Chacun recevra une allocation forfaitaire de 90 000 francs CFA par mois pendant 3 mois, durée de l’opération de regroupement. Ainsi, l’Etat ivoirien devra décaisser au total 9 milliards 135 millions 450 mille francs CFA pour cette action précise.

Toujours selon les même sources, le rétablissement de la solde des anciens éléments des Forces militaires et paramilitaires ivoiriennes s’élèverait à 1 milliards 224 millions de francs CFA pour 695 personnes. Les mêmes informations précisent que 850 millions de francs CFA ont déjà été soldés et il ne reste que 364 millions de francs CFA à reverser aux anciens militaires et paramilitaires membres des Forces Armées des Forces Nouvelles à partir de fin février 2008.

Le service presse communication du Représentant spécial du Facilitateur du dialogue interivoirien à Abidjan

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