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Commémoration du 3-Janvier : Les syndicats appellent à la mobilisation contre la vie chère

Publié le vendredi 4 janvier 2008 à 09h42min

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Les centrales syndicales et les syndicats autonomes ont commémoré, le jeudi 3 janvier 2008 à la Bourse du travail, le 42e anniversaire du soulèvement populaire du "3-Janvier 1966" à travers des rappels des faits, une conférence publique sur l’histoire du mouvement syndical et un dassandaga.

Dans la vie des sociétés traditionnelles ou modernes, les peuples se sont toujours souvenus des événements qui ont marqué le cours de leur existence. 3 janvier 1966, soulèvement populaire en Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso. Feu le président Maurice Yaméogo à la tête de la 1re République est contraint à la démission. Les centrales syndicales et les syndicats autonomes se sont souvenus de cet événement d’il y a 42 ans. Des rappels des faits ont été soigneusement livrés par le secrétaire général de la CGT-B, Tolé Sagnon dans la déclaration liminaire à cet effet. Selon lui, ce soulèvement populaire était amplement justifié par la politique antisociale du régime Yaméogo, politique faite de gabegie, de corruption et de restriction des libertés politiques et syndicales.

Reélu en 1965 avec un taux de 99,97%, Maurice Yaméogo avait entrepris de remettre en cause un certain nombre d’acquis des travailleurs avec des mesures telles que l’abattement de 20% des salaires, la réduction des allocations familiales, le blocage des avancements pendant deux (2) ans. Ainsi, ce régime avait entrepris de restreindre les libertés démocratiques et syndicales à travers l’interdiction des syndicats et l’interdiction de tout attroupement ou réunion. Face à cette situation, dira-t-il, les syndicats ont organisé une grève générale le 3 janvier 1966 conduisant à la chute du pouvoir Yaméogo.

Dans les interventions, les syndicats n’ont pas manqué d’établir la corrélation avec la situation présente au Burkina Faso, marquée selon eux par la cherté de la vie, les atteintes à la liberté syndicale et l’impunité. "Après la flambée des prix que nous avons dénoncée ces derniers mois, les fêtes de fin d’année nous ont encore donné l’occasion d’assister à une grande valse des étiquettes. Au plan des libertés, les sanctions arbitraires prises contre des responsables et militants syndicaux (SAMAE) etc. ne sont toujours pas levées, le gouvernement se refusant à reconnaître que lesdites sanctions sont attentatoires à la liberté syndicale. La question de l’impunité reste tout aussi actuelle. Rien que la semaine dernière, nos organisations syndicales ont dans une lettre circulaire unitaire dénoncé les mauvaises gestions que la presse a récemment évoquées et relatives au PDDEB et à la Direction générale des douanes", ont dit les organisations syndicales.

Pour elles, les préoccupations essentielles du monde du travail n’ont pas reçu de réponses satisfaisantes du gouvernement suite aux dernières négociations, gouvernement/syndicats des 15 et 16 novembre 2007. De ce fait, les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes appellent leurs militants et l’ensemble des travailleurs du Burkina Faso à renforcer leurs structures syndicales, à se mobiliser pour que, dans l’unité d’action, ils puissent engager des luttes fermes pour la défense des libertés démocratiques et syndicales, pour une gestion saine des biens publics, contre la vie chère, etc.

Dans le souci de donner à la jeunesse des éléments d’histoire sur le mouvement syndical, le professeur Abdou Guiro a animé une conférence publique sur le thème : "Eléments d’histoire du mouvement syndical". Les activités de commémoration devraient se terminer par un dassandaga à la Bourse du travail.

Boureima SANGA

Sidwaya

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