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Kenya : Risques de chaos

Publié le mercredi 2 janvier 2008 à 11h20min

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Les appels à l’arrêt des violences au Kenya se multipliaient mercredi après les affrontements interethniques et politiques qui ont fait plus de 300 morts depuis les élections contestées du 27 décembre, menaçant de chaos un pays décrit comme un modèle de stabilité en Afrique. Evènement

Dans la capitale, la vie a repris mercredi matin, après une semaine de paralysie totale. Les commerces ont rouvert partiellement. Devant les banques, de longues files de clients attendaient de pouvoir retirer de l’argent.

Dans le centre-ville, la police a rétabli la circulation de rues interdites d’accès depuis la semaine dernière et les minibus de transports en commun recommençaient à circuler.

En revanche, dans l’Ouest, bastion du chef de l’opposition Raila Odinga, qui rejette la réélection du président Mwai Kibaki, des violences meurtrières se poursuivaient, selon la police et des témoins.

A Kisumu (ouest), une des villes qui a le plus souffert des violences, les corps de huit personnes ont été amenés à la morgue mercredi matin. Selon la chef de la police de la province, les violences de la nuit ont toutefois "baissé" d’intensité pa rapport aux deux nuits précédentes.

Deux policiers ont été tués à Kericho (sud-ouest), selon la police, portant à au moins 316 le nombre de morts depuis le 27 décembre, selon un bilan établi par l’AFP sur la base de sources policières, hospitalières et de la morgue de Kisumu.

Ces violences ont pris à certains endroits un aspect de "nettoyage ethnique", selon un haut responsable de la police, notamment à Eldoret (ouest) où des assaillants ont incendié une église mardi dans laquelle 300 à 400 personnes étaient réfugiées, faisant au moins 35 morts, dont des femmes et des enfants.

Face à ces affrontements à caractère ethnique, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, ont lancé un appel commun aux dirigeants kényans pour qu’ils "fassent preuve d’esprit de compromis".

"Nous nous félicitons de l’appel lancé par l’Union africaine (UA) à mettre fin aux violences et appelons tous les leaders politiques à s’engager dans un esprit de compromis qui puisse placer les intérêts démocratiques du Kenya en première ligne", ont-ils dit.

L’UA et l’Union européenne ont appelé à "la retenue" et au "dialogue" les représentants des deux camps, l’UE souhaitant qu’une "solution crédible et transparente" soit trouvée aux problèmes suscités par la présidentielle.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown, qui a téléphoné à MM. Kibaki et Odinga, les a appelés à "se parler" et à "explorer la possibilité qu’ils puissent se rassembler dans un gouvernement".

Comme en réponse, M. Kibaki a convenu "que les dirigeants des partis politiques devraient se rencontrer immédiatement et appeler publiquement au calme".

M. Odinga avait auparavant averti qu’il n’accepterait de "négocier" avec le président sortant que s’il reconnaissait avoir perdu les élections. "Les voix peuvent être recomptées (...). Nous sommes disposés à faire venir une équipe internationale de juges".

M. Odinga avait accusé dimanche M. Kibaki de fraude sur au moins 300.000 voix. L’écart officiel entre les deux candidats est de 231.728 voix.

La mission d’observation de l’UE a demandé mardi une enquête indépendante sur les résultats.

La presse kényane jugeait mercredi extrêmement sévèrement ses leaders politiques. Dans un commentaire intitulé "Donner une chance à la paix", l’influent quotidien The Nation écrit "qu’on ne peut pas laisser cette folie continuer".

"Il s’agit de sauver les vies d’innocents kényans qui meurent de la plus atroce des façons, pendant que leurs dirigeants continuent de profiter de luuxueux salaires payés par les contribuables", ajoute-t-il.

Le journal publie sur une pleine page l’appel d’un diplomate et d’un général kényans à la retraite, qui ont participé à des médiations internationales de paix.

AFP

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