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Lettres de mission : Les passeports secrets des serviteurs de haut vol

Publié le mercredi 2 janvier 2008 à 11h34min

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Au pays des Hommes intègres, la clarté devient clair-obscur au fur et à mesure que l’on descend vers le bas de l’échelle administrative. A l’orée de l’élection présidentielle de 2005, le programme du Blaiso candidat était clair comme de l’eau de roche. Son intitulé était sans équivoque : le progrès continu pour une société d’espérance.

Les grands axes de ce projet de société étaient bien définis : 6 au total, allant de la valorisation du capital humain au rayonnement international du Burkina. Séduits, les Burkinabè le portèrent à la magistrature suprême : 80.30 « à hauteur d’homme » ! Rien à dire. Là s’arrête cependant la lisibilité.

Le reste est, comme qui dirait, resté dans le domaine des secrets des dieux. Rappelé au pays, Testicus Zongo se voit confier les clés du Premier ministère avec une lettre de mission. Sans doute un pli fermé, puisque personne, au sein des masses, n’en connaît le contenu. Les amateurs d’analyses se contenteront de faire des extrapolations sur la base de son discours de politique générale. Depuis lors, on a de cesse d’entendre ses ministres parler eux aussi de lettres de mission qu’ils auraient reçues. On a même vu, lors de l’installation de nouveaux gouverneurs, leur tutelle leur remettre des enveloppes contenant des « feuille de route ».

Au-delà du vocable, ces fameuses des lettres de mission toujours annoncées mais jamais dévoilées sont en passe de devenir des sortes de passeports secrets pour serviteurs de haut vol. A moins de faire dans de la mystification, ces feuilles de route méritent cependant d’être connues de tous les acteurs censés les mettre en pratique pour réaliser le progrès continu. Si les agents d’un département ministériel ne savent pas la mission exacte assignée à leur ministre, comment peuvent-ils l’aider à accomplir cette mission ? Comment pourront-ils comprendre la sanction qu’écopera leur premier responsable au moment du bilan ?

D’ailleurs, la connaissance des politiques sectorielles par les agents de l’État éviterait de faire croire que chaque grand commis vient faire un show personnel et personnalisé. Certains d’entre eux pourraient même y trouver un paravent pour ne pas devoir se justifier à longueur de journée face à certaines comparaisons terre à terre faites avec leurs prédécesseurs ou leurs collègues de la même équipe gouvernementale.

L’opinion, qui n’entend que le refrain de la « continuité », ne fait jamais attention aux changements possibles de cap de l’exécutif. Les fameuses lettres de mission sont sans doute à la base des changements à la tête des directions administratives ou même la raison des restructurations de ces structures. Là encore, à défaut de le savoir, dans les cabarets, l’opinion la plus répandue est que les nominations répondent plus au souci des ministres à s’entourer de leurs hommes de confiance ; un point, c’est tout !

Il faudra aussi qu’un jour on explique aux Burkinabè pourquoi on ne peut pas faire une semaine sans procéder à des nominations, quand on sait que ceux qui sont remplacés ne sont ni malades ni appelés à d’autres fonctions dans la plupart des cas. A ce jeu hebdomadaire de chaises musicales, la carrière administrative des cadres de l’État s’apparente à un sort déterminé à la roulette russe.

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Vos commentaires

  • Le 3 janvier 2008 à 21:37, par Lasso En réponse à : Lettres de mission : Les passeports secrets des serviteurs de haut vol

    cet article est d’un interet majeur.
    c’est malheureux de constater l’idee k les politik en afrique ont encore de la conservation et de l’exercice du pouvoir.
    notre gestion e exercice du pouvoir brillent par l’opacite, la concentration, la confiscation avec a l’appui un total mepris e desinteret a rendre compte. cest a croire kon meprise sa population ou alors on s met o dessus du peuple.
    il nya vraiment ocune culture de la competence et de la concurrence. il m semble k le probleme majeur de nos etats cest un probleme de leadership.

    l’idee kon a du pouvoir pose en elle-meme un probleme e ne permet pas d’amorcer un reel developpement.

    un leader doit inspirer son peuple pas seulement par des declarations mais aussi par la clarte et surtout la lisibilite d ce kil fait.
    kan on est pas pret a rendre compte , on n merite ocune responsabilite
    celui ki aime son peuple doit pouvoir le preparer a aller de l’avant ou a entrer ds une ere sans lui comme le prophete Moise
    c’est a dire k un dirigeant ki ne croit pas a l’alternance devient un danger pour le peuple
    la plupart de ceux ki nous gouvernent en afrique ce nest pas des democrates.
    j n suis pas pessimiste mais le pessimisme en afrique a encore des beaux jours .
    Lasso, Californie

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