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2007-2008 : L’heure des bilans et des prospectives

Publié le lundi 31 décembre 2007 à 12h53min

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Comme le phénix de la mythologie qui aurait le pouvoir de renaître de ses cendres, les années se consument et renaissent avec la même cadence et la même régularité, depuis la nuit des temps.
2007 est sur le point de s’éteindre et dans quelques heures, naîtra une nouvelle année, l’an 2008.

Dans les ménages, les ateliers, les entreprises, les associations et les institutions publiques, c’est l’heure des bilans et des prospectives. En jetant un regard rétrospectif sur l’année qui s’achève, quelques constats et observations d’ordre général s’imposent à notre jugement personnel que nous demandons humblement à partager.

Sur le plan politique, les Burkinabè ont été appelés, pour la quatrième fois, à élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. Les élections législatives du 6 mai 2007 ont été l’événement politique majeur de l’année, parce qu’elles ont permis de renouveler la composition de la représentation nationale et d’entraîner un remaniement ministériel important. Après sept ans de bons et loyaux services, le quatrième Premier ministre du président Blaise Compaoré, Paramanga Ernest Yonli a été remplacé le 4 juin 2007 par un nouveau chef du gouvernement, Tertius Zongo, précédemment ambassadeur du Burkina Faso à Washington.

Une semaine plus tard, soit le 10 juin, le nouveau Premier ministre M. Tertius Zongo a formé son gouvernement avant de faire son premier passage devant les députés de l’Assemblée nationale le 4 octobre pour sa Déclaration de politique générale qui lui a permis d’exposer les grands axes de l’action de son gouvernement.
L’année écoulée aura été marquée également par la double commémoration des événements du 15 octobre 1987. Alors qu’une partie des Burkinabè, à cette occasion, ont célébré le vingtième anniversaire de l’assassinat du président du Conseil national de la Révolution, le capitaine Thomas Sankara, l’autre partie organisait les vingt ans de renaissance démocratique au Burkina Faso avec le président Blaise Compaoré.

Un moment fort dans la vie de la Nation au cours duquel la tolérance et la liberté d’expression et de manifestation, attributs déterminants de la démocratie, ont eu droit de cité ; même si le caractère passionnel de l’événement a fait craindre un moment le pire qui, heureusement n’est pas arrivé. Enfin plus de vingt ans après la dernière célébration, le Burkina Faso a commémoré avec faste, la date historique du 11 décembre marquant le 47e anniversaire de notre pays à l’indépendance autour du thème combien actuel et pertinent de “Décentralisation, citoyenneté et développement”. Dans son message à la Nation prononcé à cette occasion, le président du Faso, Blaise Compaoré a rassuré que “notre pays est aujourd’hui installé dans une dynamique de progrès, du fait de la tradition du dialogue social et politique et de la bonne gouvernance”.

Sur le plan économique, si la difficile campagne agricole a occasionné un déficit céréalier dans quinze provinces, la concertation entre les ministères chargés de l’Agriculture et du Commerce, les organisations des producteurs, les associations et les syndicats de commerçants de céréales a permis d’accorder les violons “afin de contenir les prix des céréales à un niveau compatible avec les revenus des différentes couches sociales de notre pays”, soit entre 11 000 à 11 500 F CFA, le sac de 100 kilogrammes. La hausse vertigineuse du prix du pétrole qui a frôlé le plafond psychologique de cent dollars le baril en novembre dernier et la chute continue du cours du dollar mettent le Burkina dans une mauvaise posture. Avec en outre les subventions accordées par certains pays du Nord à leurs cotonculteurs, le prix du coton, notre principal produit d’exportation connaît depuis trois ans une baisse, au préjudice des trois millions de Burkinabè qui en vivent.

Notre pays s’est inscrit cependant parmi les pays qui œuvrent inlassablement et avec succès à améliorer le climat de ses affaires. L’attribution le 8 novembre dernier par la Société financière internationale du prix “Doing business” à cinq pays africains au nombre desquels le Burkina Faso pour la première fois, est significatif à cet égard. Le mauvais classement de notre pays au rang de 176/177 dans le rapport mondial 2007 du Programme des Nations unies pour le développement, malgré une croissance économique moyenne de 6% l’an depuis une décennie, peut paraître injuste, décourageant et même anecdotique pour certains.

Le gouvernement, loin de désarmer, entend mener des actions dans quatre directions, à même de rendre plus visibles les progrès accomplis par notre pays, tout en redoublant d’ardeur pour remonter la pente des indicateurs de développement humain en cause. Si les efforts consentis par les autorités publiques pour renforcer la gouvernance politique, administrative, locale et économique sont notables à plus d’un titre, les partenaires sociaux ne semblent pas avoir la même lecture de la situation, tant les attentes économiques et sociales en effet sont grandes dans un pays aux moyens limités où tout est prioritaire. C’est ainsi que le 18 juillet 2007, le front social s’est bruyamment exprimé à travers une marche de protestation et une grève en raison notamment de l’augmentation du coût du carburant, de sanctions et d’affectations qualifiées d’arbitraires prises contre des travailleurs.

Le bilan des négociations conduites par le Premier ministre en personne, entre le gouvernement et les syndicats et tenues les 15 et 16 novembre 2007, dans une circulaire syndicale dressée à l’attention des militants, fait état de dix points d’accord et de onze points de désaccord. L’augmentation de 25% des salaires, la diminution des impôts et des taxes, notamment sur les hydrocarbures, la réouverture du dossier Norbert Zongo, l’institution d’une allocation chômage, le relèvement des premières tranches de l’eau et de l’électricité, les atteintes et menaces contre la liberté syndicale,….font entre autres, partie des points de désaccords relevés par les syndicats. “La discorde est le plus grand mal du genre humain, et la tolérance en est le seul remède”, dit Voltaire.

Si les points d’accord et de désaccord semblent s’équilibrer, il convient déjà d’en prendre acte et de poursuivre la recherche du compromis acceptable pour toutes les parties. En tout état de cause, le maintien du dialogue social semble être la meilleure démarche de part et d’autre pour trouver des solutions consensuelles aux problèmes des travailleurs burkinabè en tenant compte des moyens de l’Etat. La stabilité et la paix sociale sont à ce prix. Sur ce point, l’exemple de pays en rupture de dialogue et ayant connu des conflits internes grave, voire des guerres civiles, doit nous servir de leçon. Le président du Faso, à cet égard, fait œuvre utile en se montrant partout disponible pour apaiser les tensions, éteindre les foyers d’incendie et restaurer la paix des cœurs.

La signature le 4 mars 2007 de l’Accord politique de Ouagadougou suite à la facilitation par le président Blaise Compaoré du dialogue direct interivoirien, et l’Accord politique global du 26 août 2006 signé sous son égide entre les acteurs de la crise togolaise et qui a débouché sur les élections législatives du 14 octobre dernier au Togo, ont été des actions déterminantes de médiation et de paix posées par le chef de l’Etat burkinabè au cours de cette année 2007. C’est pourquoi le Prix CIVIPAX qui lui a été attribué le 15 décembre dernier, n’a surpris personne. Les journalistes de la rédaction de Sidwaya ont eux aussi entériné l’évidence en faisant du président Blaise Compaoré leur homme de l’année 2007. Sans complaisance aucune.

L’élection de notre pays le 16 octobre dernier comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2008-2009 par l’Assemblée générale des Nations unies par 185 voix, est également un signe de confiance et de reconnaissance de la part de la communauté internationale qui a ainsi voulu saluer et reconnaître les efforts inlassables consentis de longues années durant par le Burkina Faso et son président pour promouvoir la paix et la stabilité dans le monde. Au titre de la prospective, le Burkina devra sans doute poursuivre l’approfondissement de son processus démocratique et la consolidation de la décentralisation, caractérisée par la communalisation intégrale.

L’innovation majeure viendra sans conteste de l’accent mis par le chef de l’Etat, dans son message à la Nation le 11 décembre, sur la bonne gouvernance qui pour lui “est une référence essentielle”.
Aussi a-t-il annoncé la création de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat avec des pouvoirs étendus pour assurer le contrôle du fonctionnement de l’Etat et de l’économie, ainsi que la poursuite des réformes de modernisation.

Adieu 2007 ! Bonne et heureuse année 2008 !

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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