Un nouveau vent vient de souffler sur la coopération entre le Burkina Faso et la République démocratique et populaire d’Algérie. En effet, les deux pays ont tenu la cinquième session de leur commission mixte de coopération le 27 décembre 2007 à Ouagadougou après 16 ans de rupture.

D’entrée de jeu, les experts des deux Etats ont indiqué qu’il est nécessaire que le Burkina Faso et l’Algérie œuvrent à renforcer leurs relations bilatérales. « Il convient de réexaminer le cadre juridique de notre coopération afin de l’adapter à nos réalités et à nos besoins prioritaires », a souligné le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina, Djibrill Bassolé. En termes clairs, M. Bassolé a indiqué : « il nous faut serier le possible du faisable, établir un programme d’activités assorti d’un calendrier d’exécution avec une flexibilité de révision à mi-parcours ».

A l’ordre du jour de cette cinquième session de la commission mixte de coopération Burkina Faso/Algérie, la signature d’un accord de coopération entre les deux chambres de commerce et d’un accord sur la protection des investissements. Il est prévu dans un bref délai une réunion des opérateurs économiques des deux pays afin d’identifier les secteurs prioritaires susceptibles de créer un partenariat dynamique. « Ces secteurs devraient inclure le développement des PME/PMI, la valorisation et la transformation des produits agricoles et d’élevage, la coopération énergétique... », a annoncé Djibrill Bassolé.

Un comité de veille pour dynamiser les relations

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à la tête de la délégation algérienne a noté que cette rencontre marque un net regain de la vitalité des relations entre le Burkina Faso et l’Algérie. Il a salué l’exemplarité des relations entre les deux Etats et souhaité imprimer une dynamique à l’accroissement des échanges. Selon Abdelkader Messahel, son pays est prêt à soutenir le Burkina Faso dans presque tous les domaines : « formation, agriculture, énergie, commerce... ».

Le ministre Bassolé a exhorté les experts présents à sortir des sentiers battus pour faire preuve d’imagination innovante au cours de cette session, afin de traduire véritablement la volonté politique de renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre les deux Etats. Il a suggéré la mise en place d’un comité de veille pour suivre la mise en œuvre des conclusions qui se dégageront de la rencontre. L’occasion a été belle pour Djibrill Bassolé d’exprimer la solidarité du gouvernement et du peuple burkinabè suite aux attentats meurtriers survenus à Alger, le 11 décembre 2007 et réitérer la condamnation sans appel du Burkina Faso d’actes cruels de cette nature. Le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso a salué le gouvernement algérien pour son appui à l’occasion de l’invasion des criquets en 2004 et pour l’assistance accordée aux Burkinabè refoulés en 2005.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya