La mission, conduite par la coordonnatrice internationale du BIT/LUTRENA, Mme Tine Staermose, responsable de la traite des enfants à Génève, était composée du coordonnateur régional du BIT/LUTRENA, M. Michel Grégoire basé à Dakar et de la coordonnatrice nationale Mariama Ouédraogo. Elle est arrivée à Kwarémanguel accompagnée des autorités administratives de la province, du président de l’association ECLA, M. Moussa Bologo et ses collaborateurs et du directeur provincial de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Sourou, M. Boukaré Zabsonré.

Le projet réinsertion socioéconomique des enfants victimes du trafic, en effet, est le fruit de l’excellente collaboration qu’entretiennent l’association ECLA et BIT/LUTRENA. En initiant ce projet, les deux structures entendent apporter leur contribution à la lutte contre le trafic des enfants engagée dans notre pays. Le choix de la province pour abriter ce projet a été guidé par les besoins exprimés par un grand nombre d’enfants victimes du trafic interceptés à Ouahigouya, siège social de l’association ECLA. Le projet a démarré ses activités depuis février 2004 avec 92 enfants victimes du trafic sur 4 sites basés à Bangassogo, Niankoré, Kwarémanguel et le secteur 2 de la commune de Tougan. L’alphabétisation et le maraîchage constituent l’ossature de la phase pilote.

C’est donc pour constater l’état d’évolution de ces activités et appréhender les préoccupations des bénéficiaires que la mission est arrivée sur ce site. Les visites effectuées au centre d’alphabétisation et au jardin école ont permis à la mission de constater et d’apprécier l’état d’exécution du projet. Au centre ce sont 23 enfants soit 11 garçons et 12 filles âgés de 11 à 15 ans tous victimes du trafic des enfants qui sont alphabétisés en dioula. Quant au jardin école, c’est une superficie d’un demi-hectare qui est soigneusement entretenue par les apprenants grâce à l’aide des parents et des membres du comité local de suivi du projet.

Avant de quitter Kwarémenguel, la délégation s’est entretenue avec la population, les apprenants et les délégués des comités locaux de suivi du projet des différents villages d’intervention du projet. A l’occasion les porte-parole ont exprimé leur remerciement et leur gratitude à l’association ECLA et à son partenaire financier et souhaité l’extension du projet à d’autres domaines d’activités et à tous les enfants vulnérables pour la prévention du phénomène.

Le haut-commissaire de la province, M. Jean Gustave Tapsoba a saisi l’occasion pour expliquer à l’assistance la loi n°38 2003 portant définition et répression du trafic des enfants au Burkina Faso. Sensibiliser celle-ci à se démarquer de ce phénomène dont les conséquences sont néfastes à tout point de vue. Il l’a en outre exhortée à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre de ce projet pour que les résultats soient à la hauteur des attentes.

Au terme de leur séjour, le chef de la mission Mme Tine Staermose s’est déclarée satisfaite du degré d’évolution des activités du projet et de la mobilisation de la population. Elle a également exprimé sa joie d’avoir pu toucher du doigt les réalités du terrain. Elle a enfin promis d’appuyer conséquemment l’association ECLA pour la réalisation effective de ses objectifs.

Paul DRABO
AIB/Sourou