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3e forum national des jeunes : Un milliard de francs CFA pour soutenir les initiatives de la jeunesse

Publié le lundi 24 décembre 2007 à 09h07min

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A la faveur de la IIIe édition du forum national des jeunes, le président du Faso Blaise Compaoré, a procédé au lancement du fonds d’appui aux initiatives des jeunes à hauteur d’un milliard de F CFA, le 22 décembre 2007.

2500 jeunes venus des 45 provinces du Burkina Faso se sont retrouvés, du 20 au 22 décembre à Ouagadougou, afin de réfléchir sur leur contribution au développement de leur pays. Pour ce faire, ils ont planché sur le thème "Promouvoir le civisme et le patriotisme de la jeunesse pour un développement durable et participatif". Et devant le Président du Faso qui est allé à leur rencontre à la fin de leurs travaux, des jeunes ont pris l’engagement de promouvoir le civisme et le patriotisme au Burkina.

Dans un corpus d’engagement en dix points, les jeunes du Burkina s’engagent entre autres à contribuer à la consolidation de la paix au Burkina Faso, à développer dans les villes et campagnes, dans les lycées et universités, une culture de tolérance, de dialogue. Les jeunes se proposent également de contribuer au renforcement des principes démocratiques, de défendre l’Etat de droit, de promouvoir une culture du volontariat, une culture citoyenne. Ils se disent prêts en outre à défendre la patrie et l’unité du Burkina Faso. Dans leurs recommandations, les jeunes ont suggéré la poursuite des fora régionaux et nationaux des jeunes, la nécessité d’une maîtrise des dossiers sur les Accords de partenariat économique, la prise de sanctions pour les cas avérés de corruption et de détournements à tous les niveaux, la conservation des semences locales au détriment de l’introduction non-maîtrisée des OGM. 

La corruption et les détournements préoccupent les jeunes

Au regard de ces doléances, le Président du Faso a instruit le gouvernement de répondre favorablement aux désiderata des jeunes. Le chef de l’Etat a ensuite procédé au lancement du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ), financé à hauteur d’un milliard de F CFA. Pour y être bénéficiaires, les demandeurs doivent être formés en entrepreneuriat, avoir un projet pertinent et ne pas être engagé dans d’autres fonds.

A la différence des autres fonds du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, le FAIJ, a la particularité de ne s’adresser uniquement qu’aux jeunes.

En instituant le forum national des jeunes en juin 2005, le président du Faso Blaise Compaoré, marquait son souci d’être constamment aux côtés des jeunes et recueillir leurs préoccupations. En allant à la rencontre des jeunes, réunis pour la 3e fois, le Président du Faso, a voulu respecter cette tradition. A l’occasion, les jeunes ont été prolifiques en questions. Les jeunes se sont intéressés aux cas de corruption et de détournements qui gangrènent l’économie burkinabè. Répondant à cette préoccupation, le Premier ministre (instruit par le Président du Faso), a indiqué que des efforts sont entrepris par le gouvernement pour plus de transparence. Dans cette dynamique, le Président du Faso dira Tertius Zongo, a instruit le gouvernement pour la création d’un corps d’inspecteurs, chargés uniquement du contrôle de l’Etat et désormais des magistrats seront formés dans les domaines des finances afin de pouvoir mieux appréhender les rapports financiers.

Dans la même lancée, le chef du gouvernement a annoncé l’élaboration d’un nouveau code des marchés publics, qui a l’avantage de "sanctionner rapidement des agents de l’administration reconnus coupables," de même que la publication de la liste des mauvaises entreprises. Concernant les fraudes aux examens et concours, le Premier ministre a évoqué la création d’une agence autonome chargée de l’organisation des examens et concours. Car, a révélé Tertius Zongo, un audit sur l’organisation des concours a mis en évidence des insuffisances. Répondant aux questions de financement des associations des jeunes, le ministre des Finances interpellé par le Président du Faso, a annoncé un financement de 35 millions de F CFA en 2008 dans le volet appui institutionnel.

Et le ministre Koutaba de parler des efforts de son département dans le domaine du financement des projets de jeunes. Il s’agit de l’installation des guichets uniques de financement, déjà effectifs dans 6 régions et qui devront s’étendre à l’ensemble des régions en 2008 et à toutes les provinces par la suite. Les ministres en charge des Enseignements se prononçant sur les préoccupations des jeunes sur le civisme à l’école, ont informé ceux-ci, de la possibilité d’introduire des modules sur le civisme et le patriotisme aux primaire, secondaire, et au supérieur avec les différentes réformes en cours.

Dans cette dynamique de civisme, le Président du Faso a fait appel au père François Sédégo, auteur d’un livre sur le Sida, qui a invité les jeunes à rejeter, la stigmatisation, le rejet des personnes infectées, les comportements à risque, à respecter l’abstinence et la fidélité. S’adressant à un jeune des Hauts-Bassins qui a déploré le manque d’emplois à Bobo-Dioulasso, le Président du Faso a indiqué que le préoccupation du gouvernement est de créer un environnement propice à l’emploi.

"Ce n’est pas en donnant des emplois ponctuels que l’on resoud le problème de l’emploi," a dit Blaise Compaoré. Parlant du barrage hydroélectrique de Samandeni, dans la région de Bobo-Dioulasso, le Président du Faso, a laissé entendre qu’il constitue, le plus grand projet du Burkina depuis l’indépendance, en matière hydraulique. Aux jeunes des Hauts-Bassins, Blaise Compaoré a signifié que le barrage est une infrastructure économique, offrant des opportunités d’emplois. Et à entendre le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture, Samandeni devrait offrir 80 000 à 100 000 emplois.

Avant d’annoncer la délocalisation de la IV édition du forum des jeunes, comme les jeunes l’ont souhaité, le Président du Faso a renouvelé sa confiance aux jeunes et au capital humain en général pour relever les défis futurs. "Le Burkina de demain, c’est vous," a lancé Blaise Compaoré. Pour lui l’homme de demain, doit être mieux formé, mieux instruit et plus citoyen. "Nous serons toujours à l’écoute de vos préoccupations et je vous invite à être solidaires avec nous dans l’action," a conclu le Président du Faso.

Gabriel SAMA
Ismaël BICABA


Les dix engagements des jeunes Burkinabè pour le civisme et la paix

1. Contribuer à la consolidation de la paix au Burkina Faso par des actions d’information, d’éducation et de communication ;
2. Développer et promouvoir dans nos villes et campagnes, dans nos lycées, collèges et universités, une culture de tolérance, de compréhension mutuelle, de dialogue et de respect des autres sans distinction d’âge, d’ethnie, de genre, de capacité, de religion, de statut ou d’affiliation politique ;

3. Capitaliser nos énergies en vue d’être de véritables artisans de l’édification de la nation burkinabé ;

4. Contribuer au renforcement du processus démocratique par le respect des principes cardinaux de la République

5. Etre les ambassadeurs du Burkina Faso et de défendre la patrie en tout lieu et en tout temps ;

6. Poser, au quotidien, des actes citoyens pour la prospérité et la paix au Burkina Faso ;

7. Prendre part pleinement aux devoirs du citoyen : la possession d’une carte nationale d’identité, la participation au vote, la participation à la prise de décision et à la gouvernance au Burkina Faso ;

8. Défendre la démocratie, l’Etat de droit et tous les droits de l’homme ainsi que les libertés fondamentales ;

9. Promouvoir une culture de volontariat, de citoyenneté responsable ainsi que la participation aux activités des associations et mouvements de jeunesse ;

10. Promouvoir le patriotisme, l’unité et la cohésion du Burkina Faso.

Entretenir le leadership de la jeunesse
Dans le cadre de la IIIe édition du forum national des jeunes, le ministère de la Jeunesse et de l’Emploi a organisé une session de formation à l’intention des leaders d’associations, le 21 décembre 2007 à Ouagadougou.

Créer un cadre d’expression et d’échanges entre les jeunes et des leaders sociaux de renom, afin qu’ils s’inspirent de leurs vertus et de leur parcours, tel est l’objectif de cette initiative du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi.

civisme et le patriotisme de la jeunesse pour un développement durable et participatif", une centaine de leaders d’association venus des 13 régions ont bénéficié de l’expérience et des conseils des personnalités, aux compétences, expertises et expériences énormes et qui suscitent admiration et estime. Le souci du ministère en charge de la Jeunesse aux dires de son premier responsable Justin Koutaba, c’est de favoriser la prise de conscience et de patriotisme et de les préparer à la responsabilité. Selon M. Koutaba, "le civisme et le patriotisme permettent le dévouement du citoyen pour son pays et de l’individu pour la collectivité". Aussi, est-il nécessaire d’initier les jeunes à leurs obligations envers la partie et cultiver en eux les valeurs de tolérance, de solidarité afin qu’ils puissent apporter leur concours à la vie démocratique de leur pays. La culture du civisme et du patriotisme est une œuvre de longue haleine, reconnaît le ministre Koutaba.

Mais, il demeure convaincu que "l’avenir du Burkina Faso dépendra de la qualité des hommes qui le gouvernent". C’est pourquoi d’ailleurs, son département s’est engagé dans la promotion de ces concepts avec pour but, de former un citoyen aux constances culturelles et patriotiques de son pays, pleinement respectueux des symboles de sa nation et des valeurs de la civilisation. Des personnalités telles que le député Mélégué Maurice Traoré, l’opérateur économique El Hadj Oumarou Kanazoé ...ont animé cette session. Pour le représentant des jeunes, Yves Nassouri, cette formation participe au renforcement des capacités des leaders qui devront partager les acquis avec leurs militants.

Assétou BADOH


La politique de la jeunesse vue par un aîné

Le député Mélégué Maurice Traoré, ancien leader d’association et animateur de la formation : "Nous sommes aujourd’hui à une phase de renouveau de la politique de la jeunesse. Depuis une vingtaine d’années, il y avait une certaine léthargie à ce niveau. Mais le gouvernement a pris en charge ce secteur pour la mise en place d’une nouvelle politique qui n’existait pratiquement plus.

Une telle politique pour réussir, ne dépend pas seulement de l’aménagement au niveau gouvernemental. Elle a besoin d’orientation qui soit donnée pour le chef de l’Etat. Elle a également besoin de ligne directrice émanant du gouvernement, que le ministre de la Jeunesse applique. La politique a surtout besoin de cohérence et de l’audace. Mais aucune politique en la matière ne réussit, si la matière de base c’est-à-dire les jeunes eux- mêmes ne sont pas organisés, si les associations ne sont pas dynamiques.

Ce dynamisme dépend à 90% des performances du leadership tant au niveau de la jeunesse rurale que la jeunesse scolaire et estudiantine.
Ces politiques réussirent donc, si on s’investit dans la formation et l’animation des leaders".

A.B

Sidwaya

Réunis autour du thème "Promouvoir le

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