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APE : Ouaga pour colmater les brèches ?

Publié le mardi 18 décembre 2007 à 08h21min

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Les ministres ouest-africains chargés du suivi des négociations de l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne se sont réunis en session extraordinaire le lundi 17 décembre 2007 à Ouagadougou pour examiner l’état desdites négociations et explorer les voies et moyens permettant à la région d’aller de l’avant. Une rencontre hautement sensible, car des poids lourds de l’économie ouest-africaine comme la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria, ont décidé de parapher les documents.

L’APE, qui envisage la création d’une zone de libre-échange entre les pays de l’espace CEDEAO et ceux de l’UE, est toujours au centre de l’actualité.

Et à l’approche de la date butoir du 31 décembre 2007, il ressort, selon un communiqué des ministres de la CEDEAO en charge des APE que le retard accusé dans la mise en œuvre de certaines activités, comme la définition conjointe des programmes d’accompagnement de l’APE et leur financement par la Commission européenne, la préparation des calendriers d’accès aux marchés pour les deux parties et la formulation du texte de l’accord, rend objectivement impossible la conclusion d’un accord global, équilibré et mutuellement avantageux pour les deux parties.

Ainsi, à l’étape actuelle, aucune des six régions de négociation n’a pu signer un APE complet avec l’UE.

Mais à deux semaines de cette échéance, l’unité, voire la solidarité de la région ouest-africaine a pris un sérieux coup avec la décision de la Côte d’Ivoire, le vendredi 7 décembre 2007, et du Ghana, le 13 décembre 200,7 de conclure deux accords avec l’UE. Le président de la Commission de la CEDEAO a, du reste, déploré cette nouvelle donne qui menace la cohésion, l’unité et la solidarité au sein de la région.

Il a donc indiqué que cela commande un sursaut de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest pour faciliter et accélérer la négociation en vue de conclure rapidement un APE régional complet et global, répondant à leurs préoccupations aux plans de l’intégration et de leur développement.

Un travail qui devrait être soumis au 12e Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA et de la 23e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO qui se dérouleront les 14 et 15 janvier 2008.

Le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Mamadou Sanou, relèvera que l’APE n’est pas une fin en soi, car elle devrait avant tout être un puissant levier d’intégration. Et mieux, il ajoutera que le processus en cours a contribué à l’accélération des réformes permettant d’inscrire l’intégration à l’échelle de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest ; l’adoption très prochaine d’un Tarif extérieur commun (TEC) harmonisé aux frontières de 15 pays.

Et de prévenir qu’il ne faudrait pas que dans la précipitation, ce même APE vienne briser la dynamique et les espoirs qu’il a lui-même contribué à faire naître. Pour lui, la région doit sortir soudée et grandie de cette épreuve que représente la phase actuelle des négociations APE.

Il a également mentionné que des aspects des accords intérimaires paraphés avec certains pays à revenu intermédiaire de la sous-région suscitent de profondes interrogations, car ils sont en contradiction avec les options prises par les pays de la Communauté, par les institutions régionales, par l’Union africaine et le Groupe ACP.

Cyr Payim Ouédraogo


Ce qu’attend le Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) de cette rencontre

Ndiogou Fall, président du ROPPA : « Ce que nous attendons de cette réunion, c’est qu’une solution soit trouvée rapidement à la question APE dont « l’APE perdant-gagnant ». Nous pensons qu’une intégration, c’est aussi une solidarité. Nous réaffirmons notre position qui est de demander à nos dirigeants de ne pas signer l’accord.

Et on ne doit pas également permettre que des Etats de l’espace CEDEAO signent de manière dispersée. Le ROPPA attend également que nos Etats mettent en place une 5e banque pour le TEC de la CEDEAO qui protège suffisamment nos économies. Si cela est pris en compte, nous soutiendrons nos chefs d’Etat dans ce combat.

Nous déplorons cette situation malheureuse avec deux pays que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui signent avec l’Union européenne. Ces actes mettent à rude épreuve l’intégration régionale. Nous demandons à ces pays de revenir sur le chemin tracé par l’ensemble de notre communauté ».

L’Observateur

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