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Réunion APE : Le ministre Koné : « La Côte d’Ivoire perdrait 200 milliards par an si elle ne signe pas les APE »

Publié le mardi 18 décembre 2007 à 08h21min

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A l’issue de la cérémonie d’ouverture de la réunion des ministres, nous avons recueilli les propos du ministre ivoirien de l’Intégration africaine, porte-parole du Gouvernement, qui explique les tenants et les aboutissants de la décision de son pays de signer les APE avec l’Union européenne (UE).

La Côte d’Ivoire s’est embarquée dans la signature des APE ; est-ce un acte sur lequel elle ne compte plus revenir ?

• Nous ne sommes pas fermés au dialogue, mais il faut que celui-ci soit constructif. Je suis un peu peiné de constater que tous ces débats qui se mènent autour des APE ne sont pas sains. Mais depuis notre présence à Ouaga, nous avons eu à échanger en bilatéral avec plusieurs délégations. Je puis vous dire de façon globale que tout le monde est d’accord avec la position de mon pays. Si le Ghana, qui occupe la présidence de l’Union africaine, a pris aussi la décision de traiter en bilatéral avec l’Union européenne, c’est pour le bien de ses populations et celui de la communauté africaine.

Qu’est-ce qui a amené la Côte d’Ivoire à signer les APE ?

• La Côte d’Ivoire fait partie de l’UEMOA et elle y a un poids important. Et quand on sait que l’UEMOA est une union monétaire, pensez-vous qu’on peut construire une intégration avec les pays les plus forts qui se désagrègent ? Il faut plutôt se mettre au travail. En outre, c’est désolant de constater que 7 ans après, il y a des Africains qui continuent d’entretenir des débats autour de la signature des APE. Il faut discuter, c’est les négociations.

Et vous avez discuté comme il faut ?

• Avant cette étape, nous avons commandé une étude qui nous a coûté très cher. Nous avons pris donc des précautions. En plus, je suis désolé de vous dire que la CEDEAO va à la négociation les mains vides. Pour négocier, il faut au minimum la liste des produits sensibles. Sur 15 Etats, voire 16, si on tient compte de la Mauritanie, il y a combien qui disposent d’une liste de leurs produits sensibles ? C’est bien de demander des mesures d’accompagnement, je suis d’accord, mais y a-t-il des mesures efficaces pour accompagner les APE ? Il faut arrêter de théoriser.

La solidarité n’a plus donc de sens pour la Côte d’Ivoire ?

• Quelle solidarité ? Celle qui consiste à se détruire ? Nous sommes 16 dans notre communauté, mais il y en a 3, quoi qu’on dise, qui sont les locomotives de la région. Ces trois pays ont entrepris des discussions ; ce n’est donc pas la Côte d’Ivoire seulement qui est concernée. Ce qu’on ne dit pas, c’est que le Nigeria est en pourparlers avec l’UE. Ce pays a écrit à l’UE pour demander à bénéficier du système préférentiel de gestion améliorée. Il est donc en pleine négociation alors que la Côte d’Ivoire n’a fait que signer un accord de partenariat intérimaire.

Qu’attendez-vous de la réunion de Ouaga alors ?

• Nous attendons de cette réunion, comme tout le monde d’ailleurs, que nous accordions nos violons. En tout état de cause, nous avons tenu compte de l’intérêt de la région puisque les discussions qui ont été menées sont le fruit de travaux réalisés avec la collaboration de la CEDEAO et de l’UEMOA. Nous avons voulu que ce que nous faisons soit conforme aux dispositions prises pour renforcer l’intégration de notre région. Nous ne sommes pas cachés, nous avons travaillé avec ces deux structures, mais c’est cette réalité, on ne la fait pas savoir à l’opinion. Nous attendons que la réunion salue l’esprit d’ouverture des pays comme la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui ont travaillé dans la transparence. Pour le moment, nous n’avons même pas encore signé, nous avons juste paraphé un document.

Combien de francs perdrait la Côte d’Ivoire si elle ne signait pas les APE ?

• Notre pays perdrait environ 200 milliards de FCFA par an.

Propos recueillis par Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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