Il n’y aura plus de nominations sur la base d’une amitié de jeunesse ou sur la base de camaraderie de lycée. Les chances de figurer sur un décret de nomination seraient égales pour tous ceux qui aspirent à diriger une société ou un Etablissement de l’Etat.

Cette déclaration fracassante étant intervenue dans le cadre d’un “face à la presse” organisé à l’occasion de la rentrée RTB, on aurait pu penser et l’interpréter comme une mesure ne concernant que la nomination des directeurs généraux des médias publics, comme c’est le cas dans de nombreux pays. Apparemment, si l’on s’en tient aux propos tenus, ce serait une mesure générale. Le Burkina a connu la RDP, elle va désormais connaître une autre révolution, dynamique et progressiste celle-là. Ça va changer, comme dit la chanson. Ça changera. L’opinion espère seulement que ça n’est pas là une sorte de ballon-sonde qui volerait au gré des réactions qu’il suscitera.

La mesure, dans son fond, est séduisante et cadre parfaitement dans une politique de recherche de l’efficacité et des résultats. Mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, c’est un refrain tant de fois entonné au Faso qu’il a fini par se galvauder et par s’user parce qu’on ne s’en sert pas. Le Fasopessimisme, fils naturel de l’Afropessimisme, a fait son lit sur la terre des Hommes intègres, au point que ces derniers sont tous devenus des saint Thomas qui demandent à voir pour croire. Il faudra, donc, pour les convaincre, que les signes avant-coureurs viennent de l’exécutif lui-même dont certains membres n’ont de cesse de demander la « loyauté » et la « fidélité » à leurs collaborateurs, ce qui signifie tout simplement « servilité » ou « à-plat-ventrisme » vis-vis de ceux qui les ont fait « rois ».

Dans un contexte où même les ministres claironnent tous azimuts leurs remerciements et leur reconnaissance pour la confiance placée en eux et que leurs parents au village se font le plaisir de reprendre en écho en direction de qui de droit, on se demande qui pourrait s’accommoder de Directeurs généraux quasiment indépendants.

Pour ce futur marché public des hautes fonctions, il faudra aussi se prémunir de la partialité des sélectionneurs pour que ces derniers ne se substituent pas aux faiseurs de rois actuels. Si le Burkina des copains fait place au Burkina des compétents, la bonne gouvernance fera une autre avancée. La potion Testicus n’a pas encore fini de faire ses effets. In Zongo, we trust donc !

Journal du jeudi