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Première édition du FESTRAD : Promouvoir les savoirs traditionnels

Publié le lundi 17 décembre 2007 à 07h45min

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La première édition du Festival des sciences traditionnelles (FESTRAD) s’est déroulée du 8 au 9 décembre 2007 à Ouagadougou. Le promoteur, le Larbé Naaba Tigré, à procédé à la pause de la première pierre du laboratoire des sciences traditionnelle dans l’enceinte de sa cour ou trône déjà l’amphithéâtre Pawitraogo.

Du 8 au 9 décembre 2007, la cour du Larlé Naaba Tigré (un des ministres du Mogho Naaba Baongho, empereur des mossé), a vibré au rythme des pas de danses traditionnelles et de démonstrations de pouvoirs magiques. Cela, à la faveur de la première édition du Festival des sciences traditionnelles (FESTRAD).

Organisée en partenariat avec l’Institut national des sciences des sociétés (INSS), le FESTRAD trouve son fondement dans l’engagement et le souci permanent de contribuer à la défense et à la promotion des valeurs culturelles burkinabè. En effet, l’initiateur du Festival, le Larlé Naaba Tigré, œuvre depuis belle lurette à la sauvegarde du riche patrimoine culturel et ne saurait rester indifférent face à la départition culturelle qui dévalorise notre existence. Pour le Larlé Naaba, les sociétés traditionnelles ont bel et bien développé des pratiques qui se fondent sur des savoirs jusque-là inexpliqués, et souvent qualifiés à tort d’irrationnels par les autres. "Il est alors temps d’œuvrer comme cela s’est passé sous d’autres cieux, à reconsidérer nos valeurs avec fierté et que nous en fassions l’objet d’études et de recherches, de manière à fonder notre développement sur des repères qui nous sont propres ; tout en restant ouverts aux autres," a-t-il expliqué. C’est pourquoi la présente édition du FESTRAD a été placée sous la coupe d’éminents professeurs et chercheurs regroupés au sein de la cellule "Tradition et modernité" créée par le ministre du Moogho Naaba Baongo. Le porte- parole de cette cellule, le Pr Fernand Sanou, après avoir félicité le promoteur, expliquera qu’il n’y a pas de peuple mineur.

D’où son appel à rompre avec la dichotomie science-culture, tradition- modernité et de poursuivre qu’il n’y a pas de science sans culture. Le FESTRAD en amont du Forum des sciences de l’information et de la technologie (FRST) a comme objectif, de contribuer à mettre en relief l’existence de sciences fondamentales dans la société africaine, à montrer que ce qui est considéré à tort comme irrationnel, est une science qui n’est pas encore expliquée suivant la démarche occidentale, à éveiller la conscience des citoyens sur l’importance d’un pan du patrimoine culturel burkinabè et enfin, montrer la capacité des Africains à maîtriser les phénomènes naturels.

Pour joindre l’acte à la parole, le Larlé Naaba a décidé d’ériger un laboratoire des sciences traditionnelles. Ce laboratoire dont la première pierre a été posée à l’occasion du FESTRAD, aux dires du bâtisseur, sera un cadre de recherches et de débats pour contribuer à mieux comprendre les savoirs traditionnels, à mieux les gérer pour les léguer aux générations futures. Ainsi, le laboratoire des sciences traditionnels œuvrera avec l’amphithéâtre Pawitraogo à développer des programmes qui visent à sensibiliser les populations surtout la jeunesse, aux valeurs culturelles et aux savoirs traditionnels.

Les détenteurs de pouvoirs ou de savoirs spécifiques ont été rassurés par les chercheurs quant au respect de leurs droits dans l’utilisation qui pourrait être faite de leurs œuvres dans le cadre des activités du laboratoire. "En effet, le laboratoire des sciences vise la sauvegarde, la consolidation de nos acquis en matière de maîtrise des phénomènes naturels et ne saurait se fourvoyer dans des pratiques qui pourraient compromettre la réalisation des nobles objectifs que nous poursuivons," a indiqué le M. Robert Foro, conseiller technique du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique. Au cours du festival, le public qui n’a pas marchandé son déplacement et son adhésion à l’initiative a été gratifié par des spectacles magiques.

Les détenteurs de pouvoirs spécifiques ont ainsi fait admirer leurs talents. Des feuilles d’arbres transformées en billets de banque, un pigeon égorgé, grillé et consommé ramené à la vie en passant par les exploits des Dozos, tous ces gestes ont émerveillé le public. Le succès de la première édition a été salué par Félix Compaoré du CNRST représentant le parrain. Il a exprimé la disponibilité du CNRST à œuvrer avec le laboratoire pour la vulgarisation et la protection des savoirs dits locaux. Les tradipraticiens qui ont profité de ces journées pour écouler leurs produits, ont remercié le promoteur et souhaité que ce festival s’inscrive dans la durée. Un appel entendu, car le promoteur a pris l’engagement de l’institutionnaliser. Rendez-vous a donc a été pris pour 2009 pour la seconde édition.

Joël ZOUNDI

Sidwaya

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