LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

IIe congrès du PDS : La commune de Dori s’y est invitée

Publié le lundi 17 décembre 2007 à 08h14min

PARTAGER :                          

Arba Diallo, député-maire de Dori

Mieux implanter le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS) en renforçant ses structures, c’est sur ce thème que s’est tenu, les 15 et 16 décembre 2007, le second congrès ordinaire de ce parti. En réalité, cette formation, que dirige actuellement le député Ba Sambo Issouf, veut resserrer le rang de ses ouailles avec les tentatives de blocage des sessions du Conseil municipal de Dori, que dirige le député-maire Arba Diallo.

Le lieu reste le même avec les presque mêmes premiers acteurs : c’est à la maison Antoine-Nanga, en effet, le 17 janvier 2004, que s’est tenu le premier congrès ordinaire du PDS. Trois années après donc, voilà ce parti, qui planche de nouveau sur un thème qui le concerne au premier chef : "Face aux défis de la situation nationale, implantons notre parti dans les couches sociales les plus actives et renforçons nos structures pour faire du PDS un parti leader pour constituer le courant progressiste et assurer le succès de l’alternance".

Après les mots de la Fédération estudiantine des femmes des partis amis, notamment le GDP avec Issa Tiendrébéogo et le PAI avec Philippe Ouédraogo, des discours qui ont plus ou moins égrener les maux qui empêchent le développement du Faso, il est revenu au patron actuel du PDS d’ouvrir ce congrès. Ba Sambo Issouf a décliné son discours en 3 volets. D’abord, la situation internationale dominée par l’hégémonisme politique et économique des USA. Au niveau de l’Afrique, ensuite, une Afrique embourbée dans des problèmes économiques et l’instabilité politique.

Sur le plan national, enfin, il constate que "les trois dernières élections qui se sont déroulées depuis 2004 n’ont conduit à aucun changement dans la situation nationale... l’organisation des élections reste toujours marquée par les mêmes insuffisances et manipulations...". Pour le président du PDS, le régime de Blaise Compaoré est caractérisé par les traits suivants :
- l’obsession de la concentration et de la conservation de tous les espaces du pouvoir ;
- le règne du parti-Etat ;
- la mal gouvernance, la corruption, l’impunité, les violations des libertés, le chômage... C’est donc dans ce contexte que le bureau politique du PDS a tenu son congrès, qui avait procédé à la reconstruction des structures du Kadiogo et du Houet et à la création d’une fédération des étudiants du PDS.

Conjoncture politique oblige, la situation qui prévaut dans la commune de Dori s’est invitée à ce congrès. On sait que depuis l’installation de ce conseil municipal, 7 conseils se sont tenus, souvent au forceps. La cause : une guéguerre oppose le CDP au PDS, surtout au maire élu, Arba Diallo.

Pour un conseil, il faut le premier jour 2/3 des conseillers, et après, il suffit de la majorité absolue pour le tenir. Pour Dori, qui compte 172 conseillers dont 85 du CDP, les choses sont corsées : "Lorsqu’un conseil est convoqué, le CDP réunit ses conseillers et les retient jusqu’à la fin des travaux pour qu’ils ne puissent pas y assister", nous confiera Arba Diallo, le bourgmestre de Dori. Ce dernier poursuivra, en substance, qu’à la longue, certains conseillers cdépistes n’en pouvaient plus de ce jeu et sont venus assister aux différents conseils. C’est pourquoi, selon lui, des policiers instrumentalisés intimident certains conseillers qui n’ont pas respecté cette fatwa du parti majoritaire.

En plus de ces tracasseries, il y a ce que Arba Diallo appelle les "blocages budgétaires", "Je n’arrive pas à absorber 80% des ressources qui nous sont allouées parce que des agents de l’administration bloquent les choses..." or, de son avis, il veut qu’on le laisse travailler et de le juger sur pièce... "je suis en train de concevoir l’aménagement de Dori avec des partenaires européens et ceux des Nations unies... pour régler la question de l’assainissement et des retenues d’eau...", "le budget qu’on m’alloue représente mon salaire personnel annuel (70 millions FCFA) quand j’étais au Programme de lutte contre la désertification... on parle de décentralisation, de développement à la base, mais dès que celui qui le fait n’est pas un maire CDP, il a tous les problèmes...", nous a-t-il laissé entendre.

Craint-il le syndrome de Pô ? "Non, car après le passage du ministère de l’Administration territoriale, chacun a compris que s’il y a dissolution du Conseil municipal de Dori et de nouvelles élections, le PDS risque de rafler les 2/3 des sièges... et à présent chacun est conscient qu’on est sur une corde raide, donc personne ne veut de ce scénario", a ajouté le premier responsable de la ville de Dori. La clôture des travaux est intervenue dans la soirée du 16 décembre avec la mise en place d’un nouveau bureau.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique