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An IX du drame de Sapouy : Le Collectif projette de grandes manifestations pour 2008

Publié le vendredi 14 décembre 2007 à 12h26min

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Le 13 décembre 2007, le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques a commémoré l’an IX de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Une fois de plus, le Collectif dit non au non-lieu prononcé au profit des présumés auteurs de cet assassinat.

Ils n’étaient peut-être pas très nombreux au cimetière de Gounghin, mais grandement mobilisés à la marche-meeting, les "militantes et militants du pays réels", pour commémorer hier 13 décembre 2007, le IXe anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois de ces compagnons. A 7h 30 mn du matin, commence la journée commémorative pour le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, au cimetière de Gounghin. Acte 1, la minute de silence en mémoire aux disparus, suivie de l’hymne au drame de Sapouy, exécuté par une chorale. Ensuite, la coordination du Collectif à l’unisson, a déposé des gerbes de fleurs et s’est recueilli respectivement sur les tombes de Abdoulaye Nikièma, de Blaise Ilboudo, de Ernest Zongo, de Flavien Nébié (élève tué en 2000 lors d’une manifestation de scolaires) et de Norbert Zongo.

L’étape du cimetière a pris fin après le message de l’Association des journalistes du Burkina (AJB). Dans ce message livré par Pierre Dabiré, des "confrères" ont dit à Norbert Zongo qu’ils n’acceptent pas et n’accepteront jamais l’"enterrement de son dossier, voulu par la justice burkinabè". M. Dabiré a renouvelé l’engagement de l’AJB à poursuivre le combat jusqu’à ce que justice soit rendue, pour tous les crimes économiques et de sang, perpétrés au Faso. Les retrouvailles du cimetière ont été mis à profit pour rendre un hommage au Pr Joseph Ki-Zerbo, un fidèle de lutte du Collectif, décédé en décembre 2006 et à Liermé Somé, un autre militant du Collectif, directeur de publication de l’Indépendant (quotidien créé par Norbert Zongo) décédé fin novembre 2007.

Après cela, place à la deuxième étape de la commémoration, la marche-meeting notamment, avec pour point de ralliement la place de la Nation. Les marcheurs, au rythme de slogans et de chants, ont fait un aller-retour sur la place de la Nation en passant successivement par les avenues de la Nation, Kwamé-N’Krumah, de la Cathédrale et Bassawarga. Une halte spéciale a été observée au niveau du Palais de justice de Ouagadougou, pour accuser le troisième pouvoir de tous les péchés d’Israël. Une heure d’horloge a suffi pour boucler la boucle de ce trajet régulièrement emprunté par le Collectif à l’occasion de ses marches de protestation. Au meeting, différentes composantes du Collectif ont pris la parole autour d’un même objectif : "Toutes et tous avec le Collectif pour la réouverture et l’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo, contre l’impunité des crimes, contre la vie chère, contre une école au rabais, pour les franchises scolaires et académiques, pour les libertés".

"Seule la lutte paie"

Le meeting a enregistré plusieurs messages avec la même conviction que "seule la lutte paie". L’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB) par la voix de son président Adama Baguiya, a dit non à l’enterrement du dossier Norbert Zongo. Les difficiles conditions de vie et d’études dans les universités burkinabè se sont invitées au meeting. "Nous avancerons toujours avec le peuple dans la lutte pour le pain et la liberté", a déclaré Baguiya. Pour le président du G-14 Nestor Bassière, la justice veut chercher ce qu’elle voit déjà. Selon lui, "les preuves d’une inculpation dans l’affaire Norbert Zongo existent, seulement la justice se refuse de les voir". Là également, la détermination à poursuivre la lutte a été réaffirmée.

Tolé Sagnon de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) a rapporté aux militantes et militants le message de soutien et de solidarité active contre l’impunité d’une organisation syndicale de Grenoble en France.M. Sagnon a fait du 13 décembre, un rendez-vous de toutes les "forces du pays réel". Il a rappelé au public que la lutte du Collectif est comme une course de marathon où les coureurs doivent reprendre leur souffle tout le long du parcours. Les réalités au pays des Hommes intègres à son sens, n’offrent d’autres choix que la lutte. Et de poursuivre que la Confédération occupera toujours son poste au combat. Même engagement dans le discours du président du Collectif Chrysogone Zougmoré.

Pour lui, le non-lieu de juillet 2006 est une "manœuvre" qui ne saurait faiblir la mobilisation du Collectif. L’heure, a-t-il martelé, est à l’organisation de la riposte, en maintenant la mobilisation, pour "contraindre le pouvoir de la IVe République et sa justice à instruire le dossier Norbert Zongo, à trouver les assassins, à les juger et à les condamner à la hauteur de leur forfait".
A cet effet, le Collectif a lancé il y a quelques mois une souscription qui, à la date du 12 décembre dernier, a permis de collecter la somme de 2 132 985 FCFA. Aussi, a annoncé Chrysogone Zougmoré, le mouvement organisera, en liaison avec les collectifs à l’étranger en particulier celui de France (COFANZO) et avec des "artistes épris de justice et de liberté", un grand concert courant l’année 2008. Une année qui devra connaître en outre la tenue de la 5e Assemblée générale nationale du Collectif, l’organisation de manifestations de rue...

Koumia Alassane KARAMA


Vandalisme en milieu scolaire : Des véhicules saccagés au Lycée Yiguia

Un groupe d’élèves est allé faire la casse au Lycée Yiguia du groupe scolaire Bangré au secteur n°28 de Ouagadougou, le 12 décembre 2007 dans la matinée.

Les vitres de quatre voitures brisées, des feux rouges cassés et des égratignures sur la carrosserie, tel a été le bilan des dégâts constatés après le passage d’un groupe d’élèves au Lycée Bangré Yiguia sis au secteur n°28 de Ouagadougou, le mardi 12 décembre 2007. Selon le surveillant général du lycée, Ousséni Batiga, c’est aux environs de 8h, qu’un groupe, d’une douzaine d’élèves motorisés a traversé la cour de l’établissement en sifflant. "Nous avons pu arrêter un élève. Ce dernier est entre les mains de la Compagnie républicaine se sécurité (CRS). Les autres sont sortis sur le terrain, et ils sont revenus casser tout ce qui est vitre dans l’établissement. Nous ne comprenons pas leur comportement," a confié M. Batiga. L’élève arrêté a cité les noms de ceux qui composaient le groupe. Ils sont tous du Lycée de la Jeunesse et du Lycée technique de Ouagadougou. Ils ne sont pas une structure organisée. N’eut été le courage des élèves de Yiguia qui se sont organisés pour sauver ce qui pouvait l’être, les dégâts auraient été plus lourds. "Nous demandons aux chefs d’établissements concernés, de prendre des sanctions à l’encontre de ces élèves vandales. Aux parents, il faut qu’ils conseillent davantage leurs progénitures, pour éviter ce genre de comportement," a demandé M. Batiga, car, ils ne sont pas à leur première manifestation.

Le vendredi 7 décembre, un groupe d’élèves serait venu empêcher ceux du Yiguia de faire cours. "Nous avons pu arrêter un d’entre eux. La gendarmerie alertée, nous a fait comprendre qu’elle était prise par le défilé du 11 décembre, en plus du manque de carburant. Nous avons relâché l’élève vers 17h", a ajouté M. Batiga. "On arrache le baobab quand il est jeune," nous dit l’adage. On n’abandonne pas l’éducation de ses enfants aux enseignants seuls, pour qui les élèves ne témoignent d’aucune considération. Ils doivent être suivis à la maison, et l’école parachève son éducation. Pour des raisons de sécurité de ses élèves, le Lycée Yiguia a refusé de faire cours et les a autorisés à rentrer chez eux. Voilà une situation qui vient raviver le débat sur l’éducation civique.

Jonathan YAMEOGO
(Stagiaire)

Sidwaya

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