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"Mémoires du Faso" : Les raisons de la création d’un site

Publié le vendredi 14 décembre 2007 à 11h09min

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Les initiateurs du site "Les mémoires du Faso" expliquent dans ce qui suit le sens de leur projet.

La pluralité de nos dates nationales et leurs multiples et parfois contradictoires significations, ont longtemps empêché qu’un consensus soit trouvé pour consacrer l’une d’entre elles comme date de célébration de la fête nationale. Résultat : chacun s’organisait au mieux autour de sa date préférée. Nous avons pu ainsi voir ce que cela pouvait entraîner comme tensions à l’occasion des célébrations du 15-octobre dernier.

C’est vrai que le 11-décembre est enfin sorti du lot et que dorénavant, il sera considéré comme la date de naissance de notre pays, notre fête nationale. Mais il ne suffit pas de prendre des textes pour que les citoyens en comprennent automatiquement la portée et adhèrent dans un même enthousiasme, à sa commémoration. Il y a encore beaucoup de clichés, de non-dits, d’erreurs, de manipulations... concernant notre passé, des événements ignorés, dépréciés, des actions de beaucoup de femmes et d’hommes sont dénaturées, classées dans les oubliettes ou surévaluées. Notre mémoire souffre ainsi de fractionnement, de captivité, d’égarement.

C’est pourquoi, notre petite équipe est née pour tenter de colmater les brèches, de recoller les morceaux en restant le plus objectif et le plus impartial possible. Nous sommes une équipe composée de jeunes, de moins jeunes, de femmes, d’hommes de plusieurs disciplines et formations, à avoir donc décidé de créer ce site pour essayer d’harmoniser l’histoire de notre pays et d’encourager la réconciliation du peuple avec lui- même à travers son histoire.

La restitution des événements dans leur contexte, leur mise en lumière de façon contradictoire, la réévaluation du rôle des acteurs de notre vie nationale, l’exhumation de certains faits minorés, cachés, exagérés, seront parmi nos soucis.

Le Burkina est un flux continu

C’est cela qui nous guidera quand nous parlerons des influences réciproques des différentes populations qui vivaient sur notre territoire avant la Colonisation, que nous nous pencherons sur les données de la Colonisation et sur notre évolution depuis l’Indépendance. Heureusement pour cette période, il y a encore des gens vivant qui peuvent nous être d’un grand secours. Avec leur concours, nous comprendrons donc mieux le rôle de certains acteurs pendant la Colonisation, le contexte dans lequel la République a été proclamée et l’Indépendance déclarée. Nous aborderons chaque régime de droit mais aussi chaque régime d’exception.

Le 3 janvier 1966, l’armée a-t-elle ou non reçu l’ordre de tirer sur la foule ?

Le 8 février 1974, date du coup de palais de Sangoulé Lamizana, est-il dû à une volonté de l’armée de "rester au pouvoir ou à la mésentente des hommes politiques ?

Le Conseil de Salut du peuple (CSP) a-t-il essentiellement été l’oeuvre des jeunes officiers militaires ou du Colonel Somé Yorian Gabriel ?

La Révolution a-t-elle été voulue par tout un peuple ou imposée par un coup d’Etat ?

La renaissance démocratique est-elle une réalité ou une fiction ? Voilà quelques pistes à explorer.

Notre objectif aussi en créant ce site est d’amener les Burkinabé, surtout la frange jeune de la population, à s’intéresser à l’histoire de leur pays et surtout à mieux la connaître en prenant conscience que l’Histoire du Burkina Faso est un flux continu. Chaque régime a eu ses limites et nous ne devons ni essayer de les masquer en les transformant, ni en avoir honte en les embellissant, mais plutôt avoir le courage de les reconnaître comme faisant partie de notre mémoire pour en tirer des leçons constructives. Chaque régime a eu aussi ses forces ; nous devons en être fiers et nous en inspirer pour bâtir une nation plus solide reposant sur des valeurs morales universelles. Nous espérons ainsi pouvoir réveiller la fibre patriotique qui somnole en chaque Burkinabè. Notre travail sera collectif.

C’est pourquoi sur notre site, les internautes pourront réagir en apportant leurs contributions grâce au forum qui leur sera ouvert à cet effet, ou nous écrire par e-mail. Et comme toute oeuvre humaine est perfectible, nous invitons tout le monde à apporter son aide et sa contribution positive, sur le site www.memoiresdufaso.com.

Et aussi directement sur notre e-mail : info@memoiresdufaso.com

En espérant que notre message sera compris et va intéresser, nous vous remercions par avance.

OUEDRAOGO Mariam (70 25 66 56)

KONE Telly (78 83 11 95)

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