A l’invitation du Directeur Général de l’Institution, le Dr Kandeh Yumakella, le Premier Ministre Tertius Zongo représentant le Président du Faso Blaise Compaoré a effectué le déplacement de Vienne. Il était accompagné à cette occasion des Ministres Mamadou Sanou du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, Laurent Sédégo de l’Environnement et du Cadre de Vie et de ses proches conseillers. Ainsi, du 2 au 4 décembre, le chef du Gouvernement a eu à Vienne un calendrier très serré de rencontres avec les responsables de l’ONUDI et d’autres institutions basées à Vienne.

Accueilli à son arrivée par le Dr Yumakella à l’aéroport de Vienne dans la soirée du 2 décembre, le Premier Ministre a immédiatement commencé son séjour par une audience accordée au Consul honoraire et au Vice-Consul honoraire du Burkina en Autriche, en présence de notre ambassadeur en Autriche, Madame Béatrice Damiba, avant d’être l’invité à un dîner offert par le Directeur Général de l’ONUDI.

ONUDI, une institution qui inspire confiance

A l’ouverture officielle de la 12ème session de l’Assemblée Générale le 3 décembre au matin, on notait la présence de plusieurs personnalités d’Etat , en particulier le Chef de l’Etat de Sierra-Léone, les Premiers Ministres du Burkina Faso, de la Guinée (Conakry), de la Tanzanie, du Monténégro et la Ministre Fédérale des Affaires Européennes et Internationales de l’Autriche, Madame Ursula Plassnik.

C’est à l’issue de l’allocution d’ouverture de l’Assemblée Générale prononcée par le Directeur Général et l’élection du Président de cette 12ème session, que le chef du Gouvernement est intervenu à la tribune pour délivrer son message. Intervenant après le Président de Sierra-léone Ernest Baï Koroma, le Premier Ministre Tertius Zongo a tenu à rendre hommage dès l’entame, au Dr Yumakela qui depuis sa nomination à la tête de l’institution en 2005, donne la pleine mesure de son engagement au service non seulement du développement industriel de nos pays mais surtout et plus globalement au service d’un développement durable plus intégré, basé sur le renforcement des capacités et l’ouverture à un marché mondial plus équitable.

S’adressant au Directeur Général de l’ONUDI, le Premier Ministre dira que le Burkina Faso a été honoré au cours de cette année 2007, de ses deux importantes visites. “ En effet, du 6 au 8 juin 2007, répondant à l’invitation du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, vous avez participé à Ouagadougou au forum africain sous-régional sur les meilleures pratiques dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication, organisé par le Gouvernement burkinabé en partenariat avec Microsoft-Afrique et la Banque Africaine de Développement. Ces nouvelles technologies sont aujourd’hui de puissants moyens de rapprochement des pays et des ensembles régionaux. Mais aussi et surtout un levier d’accélération et de renforcement de la coopération commerciale et industrielle. Seulement quatre mois après, du 10 au 12 novembre dernier, vous effectuez au Burkina Faso votre deuxième visite dans le cadre de la conférence internationale consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest, organisée conjointement par le Gouvernement burkinabé et le Gouvernement autrichien. Nul n’ignore le rôle déterminant de la sécurité et de la paix dans la promotion des investissements ”.

Le Premier Ministre s’est ensuite longuement expliqué sur les ambitions du continent africain et du Burkina en particulier dans la mondialisation en cours, en comptant sur l’appui de l’ONUDI pour rompre “ le paradoxe du continent au sous-sol le plus riche et aux populations les plus pauvres ”.

“ Le continent africain nourrit aujourd’hui en toute légitimité l’ambition de saisir les larges opportunités qu’offre la mondialisation, pour consolider les bases de sa croissance en vue d’un développement harmonieux et durable. Des perspectives économiques de plus en plus favorables (5,5 % de croissance attendue en 2007) établies par des institutions spécialisées de renommée, l’y autorisent.
C’est vrai, les progrès accomplis dans la stabilisation de la situation macroéconomique dans la majeure partie du continent africain ont contribué à éclaircir ces perspectives économiques.

Il reste néanmoins que, nous Africains, devons encore mieux assurer la meilleure gouvernance de nos Etats, gage de la stabilité politique. Nous devons surtout nous débarrasser des lourdes bureaucraties parfois inutiles et autres rigidités administratives, pour créer les conditions propices aux affaires. Sur ce plan, le continent amorce timidement le tournant à en croire le dernier rapport “ Doing Business 2007 ” de la Société Financière Internationale (SFI). Enfin, nous devons soutenir ce dispositif macroéconomique en créant des infrastructures économiques, car en Afrique, les routes, les voies ferrées, les aéroports, les ports et l’espace aérien connaissent de réelles difficultés de gestion plus qu’ailleurs. Or, il est établi que globalement en Afrique au sud du Sahara, chaque jour de délai supplémentaire de transport, réduit d’environ 1 % les volumes d’exportation sur les marchés internationaux ”.

Sous le signe des technologies de l’énergie

En marge de l’Assemblée Générale, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont visité une exposition organisée par le Centre international sur les technologies de l’énergie à l’hydrogène, un projet de l’ONUDI destiné à promouvoir des systèmes de production de l’énergie à base d’hydrogène. Ce projet vise à promouvoir le développement du potentiel de hydrogène comme source alternative à l’énergie fossile, dans diverses applications à l’échelle des communautés de base. L’hydrogène est non seulement une énergie renouvelable, mais encore une énergie non polluante et disponible à faible coût.

Tout au long des six jours que durera la conférence de l’ONUDI, divers forums et panels de discussion aborderont des thématiques spécifiques sur le “ rôle de l’industrie dans la création des richesses et la réduction de la pauvreté ”, sur le “ renforcement des capacités en matière de compétitivité commerciale ” dans le cadre des accords de partenariat économique, et sur “ l’industrie verte pour le renforcement de la protection de l’environnement ”.

Le Premier Ministre a eu une série de rencontres à cette occasion, avec en particulier le Directeur Général du Fonds de l’OPEP (basé à Vienne). Les deux chefs de délégations ont fait un tour d’horizon des programmes de coopération entre le Fonds de l’OPEP et le Burkina notamment dans le domaine de la construction des routes et des barrages et envisagé des domaines futurs de coopération comme la construction de logements étudiants.

Avec le Directeur Général de l’ONUDI, il s’est agi de la signature du projet ONUDI – Italie – Burkina Faso sur la valorisation des produits agricoles, en particulier le haricot vert et les fruits et légumes. Le Premier Ministre a également saisi l’occasion de ces rencontres pour évoquer la transformation du coton à travers l’appui à la filière et l’importation d’industries de transformation.
Il a longuement entretenu avec M. Modibo Diarra, Directeur Général de Microsoft-Afrique.

Le séjour du chef du Gouvernement s’est achevé par une sympathique réception à la résidence de l’Ambassadeur en présence de toute l’équipe de la représentation diplomatique et des délégués du Burkina qui suivent les travaux de cette 12ème Assemblée Générale. Mais auparavant il s’est rendu à l’Ambassade du Burkina pour une visite des locaux et la signature du livre d’or.

Sylvestre Somé,
chef du département communication
du Premier ministère

Le Premier Ministre tire le bilan de son séjour

“ Notre présence à cette 12ème session de l’Assemblée Générale de l’ONUDI était pour répondre à l’invitation du Directeur Général de l’Institution au Président du Faso, mais également examiner avec l’ONUDI l’état de notre coopération et ses perspectives et afin échanger notre expérience avec les autres pays et faire connaître les défis auxquels le Burkina doit faire face pour engager la communauté internationale à nous soutenir.

Nous avons rencontré le Fonds de l’OPEP, une Institution qui nous accompagne depuis une trentaine d’années mais qui n’est pas très connu n’ayant pas de mission résidente au Burkina. Le Fonds de l’OPEP nous accompagne notamment dans les projets d’infrastructures, de construction des routes, de barrages et en matière d’éducation. Nos entretiens ont porté sur l’élargissement de cette coopération notamment dans le domaine d’actions prioritaires du Gouvernement.
Avec le Directeur Général de l’ONUDI et les représentants de la Tascanie (en Italie) nous avons mis en route un projet qui porte sur le renforcement des capacités des producteurs de haricots verts sur financement de l’ONUDI et de la Tascanie pour l’exportation du haricot vert du Burkina au marché de la Tascanie. Nous avons également rencontré les dirigeants de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) pour partager des expériences en matière d’énergie atomique et de biosécurité.

Avec le Dr Modibo Diarra de Microsoft-Afrique, les échanges ont naturellement porté sur la e-gouvernance. Avec les autres Premiers Ministres comme avec le Président de Sierra-Léone, nos échanges ont surtout porté sur le partage d’expériences en matière d’industrialisation de nos pays. ”

Propos recueillis par Sylvestre SOME

Sidwaya