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Le contrôle de l’action gouvernementale : Trois ministres interpellés par les parlementaires

Publié le mardi 4 décembre 2007 à 11h33min

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Dans le cadre de leur mission de contrôle de l’action gouvernementale, les députés ont interpellé, le vendredi 30 novembre 2007, trois ministres du gouvernement : Yéro Boly de la Défense, Hyppolite Lingani des Infrastructures et du Désenclavement et Salif Diallo de l’Agriculture, sur la gestion des affaires de leur département.

Les trois ministres interpellés ayant à leur tête le chef du gouvernement, Tertius Zongo et de leurs staffs ont répondu présent le vendredi 30 novembre 2007 à Ouagadougou à l’hémicycle. Le ministre de la Défense, Yéro Boly était le premier étant confronté à la question d’actualité sur les réclamations des militaires à la retraite qui fait bruit, ces derniers temps. L’auteur de cette question, Me Stanislas Bénéwendé Sankara voudrait savoir si les militaires retraités ont des droits ou pas ?

Pourquoi ne sont-ils pas écoutés par les autorités et quelles solutions le ministre préconise à leurs problèmes ? Répondant point par point, Yéro Boly a expliqué que le gouvernement n’est pas insensible aux revendications de ces militaires à la retraite. Ces derniers ont aussi des droits comme les autres couches de la société. Mais le ministre a estimé que les revendications formulées par les militaires retraités n’avaient pas de base légale.

En effet, ceux-ci exigeaient des autorités l’octroi d’indemnités à la retraite et l’augmentation de l’âge à la retraite de 4 ans ou à défaut d’une compensation financière de 4 ans de salaires. Sur ces deux points de discorde, Yéro Boly a cité le texte de 2007 qui régit la matière. Il a rappelé que ledit texte prendra effet à compter de l’an 2008 et en aucun cas, il ne peut rétro agir sur la situation des militaires mis à la retraite en 2006. En lieu et place, le gouvernement, par le biais d’un comité ad hoc chargé de gérer la crise, propose de trouver 3000 emplois environ aux mécontents militaires retraités.

Deux autres alternatives leur sont encore offertes pour l’abandon de la grève qui pourrait perturber la quiétude des populations. Ils peuvent être redéployés dans les administrations de l’Etat et des collectivités territoriales ou bénéficier de l’autoemploi. Les structures de l’Etat telle que le Programme d’appui aux activités agro-sylvopastorales vont encadrer les militaires à la retraite du point de vue technique et financier. En tout état de cause, le ministre de la Défense dans sa plaidoirie, a rassuré les députés quant à un dénouement favorable dans le duel qui oppose les militaires à la retraite au département dont il a la charge.

Le Burkina dispose d’environ 1455 barrages

M. Salif Diallo a été interpellé à son tour, par la députée Eulalie Yerbanga/Ouédraogo sur les questions orales relatives aux grandes lignes de la politique du gouvernement en matière de construction des barrages et retenues d’eau et l’état de ces barrages. Comment les paysans doivent-ils s’organiser pour obtenir la construction ou la réhabilitation de ces infrastructures ? Après un bref historique sur la construction des barrages et retenues d’eau, le ministre d’Etat, chargé de l’Agriculture, Salif Diallo est revenu sur l’épine dorsale de la politique du gouvernement actuel dans le domaine du développement durable de l’agriculture irriguée grâce aux barrages. Cette politique s’inscrit dans le Cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté (CSLP) d’ici à 2015.

Pour le ministre de l’Agriculture, à ce jour, le Burkina dispose d’environ 1455 barrages ou retenues d’eau dont les fonctions principales sont le stockage de l’eau pour l’alimentation des populations, abreuvement des animaux, l’irrigation, la pêche et la production d’électricité. L’ensemble de ces ouvrages ont une capacité d’environ 5 milliards de m3. Les députés, sur ces explications de Salif Diallo, lui ont ensuite arrosé d’une pluie de questions liées à l’état et à l’entretien des barrages, le clientélisme dans l’octroi du marché d’exécution d’autres, l’édification des barrages et la vétusté des 3 barrages de Ouagadougou. Le ministre a fait preuve de technicien dans ses réponses aux députés, visiblement satisfaits.

Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement

Hyppolite Lingani a été aussi soumis aux questions orales des parlementaires sur la politique du gouvernement à propos d’infrastructures routières. Le député Bila Dipama a questionné le ministre sur la destruction des routes et d’ouvrages causée par les fortes précipitations de la saison de pluie écoulée. Le contrôle, l’entretien et le présentant le réseau routier national, Hyppolite Lingani a relevé que parmi les missions qui sont confiées à son département, figure en bonne partie celle de la sauvegarde du patrimoine routier national. Il a reconnu que la saison pluvieuse qui vient de s’achever a été particulièrement éprouvante pour les routes. Elles ont été coupées, dégradées et le trafic interrompu pendant plusieurs jours dans les régions touchées. Mais avoue le ministre, aujourd’hui le trafic est rétabli sur tout le réseau routier.

Les remblais sont entièrement reconstitués sur toutes les routes dégradées et des ouvrages supplémentaires sont en cours de construction sur les tronçons traversés par les eaux de pluie. M. Lingani a fait comprendre aux députés qu’au regard des efforts gigantesques consentis ces dernières années pour améliorer qualitativement le réseau routier national, l’efficience de la politique de désenclavement conduite par le gouvernement en matière de construction, de contrôle et de suivi des réalisations routières dans le pays, est certaine.

Arnaud Djinkmbaye NANGMBATNAN

Sidwaya

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