Déclarées lauréates lors de l’édition 2004 du festival liwaaga tenue du 22 au 25 avril dernier, les six meilleures troupes de la région Est du Yatenga ont rivalisé d’ardeur et de talents le 28 mai 2004 à Ouagadougou.

L’entrée en scène est donnée par une troupe féminine.

Conduite par la jeune chanteuse Mamouna Porgo de Séguénéga, cette troupe dénommée Sidwaya malgré sa jeunesse (2 ans d’existence) a créé le sensationnel grâce à la voix perçante de sa cantatrice. Des pas de danse harmonieusement exécutés par des femmes ont suscité l’adhésion du public. Sidwaya comme son nom l’indique (la vérité est venue) semble avoir été à la hauteur des attentes du public au regard des claques de main et des billets de banque à elle.

Le deuxième groupe à se produire a été la troupe Baïlé venue également de Séguénéga. Composée d’une dizaine de membres, la troupe Baïlé, a, au-delà des voix de ses quatre jeunes filles chargées d’interpréer le son du baïlé (instrument de musique fait de bois et d’un fil), apporté un rythme différent de celui de la première troupe. Tantôt rapide, tantôt lent selon la volonté du joueur de baïlé (Souleymane Yampa), le rythme soutenu par des danses par moment acrobatiques était spectaculaire.

Lorsqu’intervint la troupe Yarm du village de Koumnayargo, on assista à un changement de rythme de danse et de son. Essentiellement masculine, la troupe était composée de douze (12) hommes dont huit danseurs, trois batteurs de tambours et un chanteur. Tous en tenue traditionnelle avec des castagnettes en main, les huit hommes ont mis en exergue leur force physique et leur capacité d’harmoniser, sans se tromper , leurs pas de danse et leurs mouvements de tête. Se permettant des roulades, elle a aussi impressionné les Yatengalais venus massivement assister au spectacle.

Comme les deux précédentes, la troupe Yarm de Koumna-Yargo a su bien occuper l’espace scénique.

Le paroxysme de la soirée

Le clou de la soirée a été par la prestation des deux troupes venues du village de Tésongo. En danse liwaaga puis en , le duo Jérémie et Pierre Nongdo Zallé ont ému le public venu au spectacle de ressourcement. En trois anRelwendé de Téonsgo se classe parmi les meilleures du Yatenga. Abordant plusieurs thèmes d’actualité nationale et internationale, à savoir, la santé, la paix, l’environnement, l’excision et l’agriculture, Pierre Nongdo Zallé d’abord en chanteur solo a créé un spectacle épatant avec ses six danseuses.

La sortie sur scène de son éternel compagnon de chanson, Jérémie n’a laissé personne indifférent. A deux, Pierre et Jérémie cette fois-ci en genre Wama ont emporté l’assentiment des fils de la région. Les va-et-vient des hommes et des femmes sur scène pour les congratuler avec des billets craquants ou pour les accompagner par des pas de danse en disaient long. Chacun des deux connaissant bien la généalogie de certains spectateurs a eu sa part de billet de banque.

Envahie par des dizaines d’admirateurs , la troupe Wama de Tésongo avait comme thèmes de prestation la poliomyélite, la crise ivoirienne. Les 15 à 30 minutes de prestation accordées à chaque troupe semblaient insuffisantes pour ces deux chanteurs.

La dernière troupe à être accueillie a été celle du village de Sima. Appelée troupe Kundé de Sima, elle a à l’aide d’une guitare traditionnelle (le Kundé) émerveillé le public en dépit de l’extrême jeunesse de ses danseuses. Avec une mise en scène extraordinaire de la pratique de l’excision, elle a provoqué une pluie d’applaudissements de la part du public.

Avant de prendre congé des spectateurs, le public a été invité à monter sur scène avec la cantatrice Mamouna Porgo.

La soirée musicale qui a connu la participation des autorités municipales de l’arrondissement de Nongr-Massom et de plusieurs ressortissants du Yatenga semble avoir donné une satisfaction à ses organisateurs. Pour le président de l’ADECUSS, M. Mamadou Béloum, le pari de Ouagadougou est gagné. Il reste maintenant à envisager une sortie sur Bobo-Dioulasso pour continuer à promouvoir la danse liwaaga.

Enok KINDO
Sidwaya