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Affaire de la mairie de Paris : Laissez Chirac tranquille !

Publié le vendredi 23 novembre 2007 à 10h17min

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Jacques Chirac ne mérite pas cela ! La cuirasse du pouvoir passée à son successeur, l’ancien président français doit, à présent, affronter la dure réalité d’une vie de justiciable ordinaire et faire face à son passé. Et de quelle manière ! De celle qui confine à... l’humiliation.

Car, il faut avouer que ce n’est pas toujours facile de passer du statut de chef d’Etat avec les prérogatives que confère cette haute fonction, à celui de citoyen comme les autres, appelé à répondre devant la Justice. En tout cas, ce qui arrive à Jacques Chirac relève pratiquement du jamais vu en Afrique, ce continent où les dirigeants ont trouvé la parade pour couler des jours tranquilles et vivre une retraite dorée, en décrétant bien souvent une loi d’amnistie en leur faveur et en faveur des leurs, ou en modifiant la Constitution.

Cependant, le mérite de la justice et de la démocratie françaises, c’est de faire en sorte que nul ne soit au dessus de la loi. Mais, que reproche-t-on à Chirac, dans l’affaire qui lui vaut aujourd’hui d’être mis en examen ? Mis en cause pour "détournement de fonds publics", il aurait fait recruter à son cabinet de maire, des dizaines de "chargés de mission" payés sur fonds publics. Mais nulle part, il n’a été question d’enrichissement personnel, de procès de ses mandats présidentiels. Cependant, quoi qu’on puisse reprocher à Chirac "l’Africain", il a été un grand serviteur de la France. Pour tout cela, la patrie devrait lui en savoir gré. Il faut laisser Chirac tranquille !

Vu d’Afrique, ce qui est reproché à Chirac passerait pour de la peccadille. En Afrique, quel maire, dans ses fonctions, pourrait affirmer qu’il n’a jamais fait de faveurs à son parti auquel, du reste, il doit parfois tout ? Ceci étant, s’il y a une leçon à tirer de l’épreuve que traverse Chirac, elle devrait s’adresser avant tout à certains chefs d’Etat africains en exercice dont on connait les divers manquements.

Aujourd’hui bien plus qu’hier, la justice peut tomber à bras raccourcis sur n’importe quel ancien chef d’Etat. Le cas Charles Taylor en est un témoignage récent. Le souci de tout dirigeant devrait être alors celui de marquer positivement son temps.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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