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Fraudes au concours de l’ENAREF : L’indignation d’un candidat malheureux

Publié le jeudi 22 novembre 2007 à 12h35min

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Dans cette lettre ouverte au ministre de la Fonction publique à propos des fraudes au concours direct de l’ENAREF Cycle A 2007, ce candidat s’indigne de certaines pratiques qui ne font pas honneur à l’Administration.

"Monsieur le ministre,

C’est un cœur meurtri et plein d’amertume qui vous adresse cette lettre par voie de presse, seul moyen pour moi de pouvoir communiquer avec vous.

En effet, je fus candidat au concours direct du cycle A de l’ENAREF pour lequel j’ai passé des nuits blanches à préparer les tests psychotechniques et de niveau pour être à la hauteur des tests qui nous seraient administrés. Et Dieu aidant, le gouvernement a autorisé pour cet emploi spécifique le pourvoi de 100 postes. J’y avais réellement fondé mes espoirs au regard de la qualité du travail que j’ai produit à l’administration des épreuves et de mon niveau réel que ceux qui me reconnaîtront dans cet écrit ne me dénieront pas.

Économiste de formation, j’ai, comme on le dit, "mis le paquet" pour une place sur 100. Mieux, la reprise des épreuves après les fraudes qui avaient entaché celles primitivement organisées m’avait convaincu que c’était réellement ma chance qui se jouait car j’avais espéré que les choses se passeraient de façon orthodoxe et limpide, sans interférence occulte aucune. C’était Dieu qui avait, selon moi, voulu que les fils de pauvres dont je fais partie puissent avoir de l’espoir dans ce pays ; c’était pour moi une sentence divine.

Mais hélas, Monsieur le ministre, les hommes que vous avez commis à l’organisation (jury d’administration des épreuves et de délibération des résultats) en ont encore décidé autrement.

En effet, j’ai composé à l’ENAM et suite à la délibération, certaines indiscrétions m’ont fait état de l’invalidation des résultats d’une première délibération au motif que le 1/3 des admis provenait d’une même salle de composition, notamment la mienne. Mieux, un membre du jury de délibération qui me connaissait bien et content pour moi m’informa de mon admission dans le secret.

Une autre source me fit savoir que des copies n’ont purement et simplement pas été corrigées, privant du coup un bon nombre de candidats, en l’occurrence ceux dont les noms commencent par" B" du centre de l’ENAM de la probabilité d’être reçus audit concours.

Enfin, une dernière hypothèse soutient que des noms de candidats admis ont été remplacés en dernier ressort par ceux d’autres candidats dits recommandés par des dignitaires.

"Il faut rouvrir le dossier"

Au regard de ces éléments, je suis épris d’un sentiment d’indignation et me demande quand est-ce que les choses changeront dans ce pays.

J’implore, Monsieur le ministre, votre intégrité afin que soit particulièrement élucidés ces éléments de délibération. Ayez le courage, comme l’avait jadis fait un ministre de la Santé dans ce pays, de rouvrir ce dossier non seulement pour que ne soient pas brimés des candidats au profit d’autres qui ne le méritent pas du tout, mais aussi pour arrêter cette hémorragie du patrimoine national. Les jurys de délibération sont souverains mais ils doivent demeurer légalistes et ne prendre de décisions que celles prévues par les dispositions réglementaires.

Faites, Monsieur le ministre, de ce dossier un cas d’école en le reprenant de bout en bout et vous aurez une idée réelle de ce qui se passe dans votre département. Les résultats sont certes publiés et consacrent mon échec, mais ils demeurent "sous réserve d’un contrôle approfondi".

Permettez-moi de garder l’anonymat afin de conserver encore un espoir de travailler dans ce pays des Hommes Intègres.

Tout en espérant une réaction de votre part, recevez Monsieur le ministre, l’expression de ma considération profonde."

B.B candidat au concours direct de l’ENAREF Cycle A session 2007

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2009 à 12:26, par B M En réponse à : Fraudes au concours de l’ENAREF : L’indignation d’un candidat malheureux

    Bonjour Mr BB
    Je suis de cœur avec toi si toute les allégations prononcées étaient fondées. Tout d’abord un membre du jury t’annonce en secret ton admission : de quel droit un candidat reçois ce type d’information d’un membre du jury. sur ce point un dossier doit être ouvert sur toi et ce membre du jury. Les autres allégations, je préfère n’est pas me prononcé. Mon ami un concours est un concours on peut jamais être sur de le gagné car on ne maitrise pas dans quel état les autres ont préparé. Prend ton courage en main et dit toi que cette fois ci n’est pas la bonne, la prochaine fois sera meilleure. Bonne chance pour la suite

  • Le 23 mars 2019 à 20:30, par SESSOUMA BRAMA En réponse à : Fraudes au concours de l’ENAREF : L’indignation d’un candidat malheureux

    Je relève que vous n’êtes pas compétent comme vous le pretentez. C’est un fait de 2007 et jusque-là vous n’êtes pas reçu à un concours. Depuis lors vous n’avez pas déposé une plainte à cet effet. Les fraudes en matière de concours sont encadrées. Avez-vous les preuves de vos allégations ? Je sens que vous avez perdu tout espoir de réussir aux concours directs que vous faites de telles déclarations. Permettez à Monsieur le Ministre de faire son travail et surtout de prendre soin des concours à venir. Douze après, ce sujet est bien clos. Cherchez autre choses à faire, cher B.B.

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