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Négociations gouvernement/Syndicats : Tertius met la main dans le cambouis

Publié le vendredi 16 novembre 2007 à 11h36min

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« Présence inédite ». C’est par cette formule que Tolé Sagnon, président du mois des centrales syndicales, a qualifié la présence du Premier ministre à l’ouverture de la rencontre Gouvernement-Syndicats qui se tient du 15 au 16 novembre 2007. C’est vrai que la présence du chef du gouvernement, qui a gravi les quatre étages de cet édifice sans ascenseur qu’est l’immeuble Baoghin, donnait un cachet particulier et une grande touche de solennité à l’événement.

Les discussions entre les deux parties ont pour objet les réponses données par le gouvernement (lire page suivante) au cahier de doléances remis par les syndicats à l’occasion de la fête du travail le 1er mai 2007. A l’issue de la cérémonie d’ouverture, la presse a échangé avec le président du mois, pour avoir un peu plus de détails sur les contours de la rencontre.

Tolé Sagnon : « Nous n’inventons pas les revendications »

Quels sont les grands axes qui seront au menu des échanges ?

• La rencontre est axée sur le cahier de doléances que nous avons remis au gouvernement en mai 2007. Nous avons sérié les revendications autour de quelques points centraux, en relation avec le pouvoir d’achat des travailleurs. On peut citer, entre autres, le relèvement des salaires et le coût des hydrocarbures.

A propos des hydrocarbures, le gouvernement rétorque qu’il y a des données non maîtrisées, notamment le prix du baril et la hausse du dollar. Qu’avez-vous proposé ?

• Nous leur avons demandé de revoir la structuration des prix du carburant. Nous constatons qu’il y a des taxes très élevées qui sont perçues par l’Etat. La SONABHY étant une société de l’Etat, nous pensons qu’il est possible de revoir ces différentes taxes.

Quel autre important thème sera abordé pendant ces deux jours ?

• Il y a celui lié aux libertés syndicales. Il n’est pas normal que des syndicats s’expriment à travers des manifestations légales et qu’on sanctionne les responsables de ces syndicats et même de simples militants. Nous pensons notamment aux travailleurs des Affaires étrangères et du Trésor public.

Allez-vous encore réclamer une augmentation des salaires ?

• Mais bien sûr ! Vous constatez avec moi qu’il y a une flambée des prix de beaucoup de produits ! Donc, nous la demanderons toujours. Les fonctionnaires n’ont obtenu, en 2005 et 2006, que des augmentations de l’ordre de 5%. Et pire, de nombreux travailleurs du privé n’ont encore rien ressenti de ces augmentations.

A vous entendre, les débats seront houleux !

• Pourquoi ? Nous sommes des partenaires habitués aux négociations, dans le respect mutuel.

Tiendrez-vous compte des propos du Premier ministre qui a souhaité que les discussions soient bâties autour d’un contexte réaliste, en n’oubliant surtout pas que le Burkina Faso est un pays aux moyens limités ?

• Nos revendications sont toujours réalistes ! Nous ne les inventons pas. Nous les soulevons en fonction des préoccupations des travailleurs. Et puis, nous sommes d’abord des travailleurs avant d’être des porte-parole. Nous posons des doléances non seulement en fonction de ce que la base réclame, mais aussi en fonction de nos analyses. L’essentiel est de trouver un compromis.

Vous avez fait remarquer que la présence du Premier ministre est inédite. Aura-t-elle un impact sur la qualité des discussions ?

• Sans verser dans le subjectivisme ou dans les a priori, nous reconnaissons qu’elle est inédite. Certainement qu’en présidant la cérémonie d’ouverture, le chef du gouvernement veut accorder une certaine importance à la rencontre. Nous saluons cette vision du dialogue social. Nous espérons que cette marque de considération de sa part signifie que l’Etat prend à cœur la situation des travailleurs.

Propos recueillis par Issa K. Barry
Observateur Paalga

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