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Burkina-Etats-Unis : Dans la dynamique de la résolution des conflits

Publié le jeudi 15 novembre 2007 à 14h14min

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En fin de séjour au Burkina Faso, le secrétaire d’Etat adjoint du département d’Etat américain, John D. Negroponte a animé, mercredi 14 novembre 2007, une conférence de presse. L’Accord de Ouagadougou sur la Côte d’Ivoire, les rumeurs sur l’installation d’un poste de commandement américain dans la sous-région, les relations entre le Burkina Faso et le pays de l’Oncle Sam... ont été au centre des préoccupations.

"Je termine une visite très fructueuse au Burkina Faso". Ainsi s’est adressé, d’entrée de jeu, le secrétaire d’Etat adjoint du département d’Etat américain, John D. Negroponte aux hommes de médias, le 14 novembre 2007, au cours d’une conférence de presse de Ouagadougou. En tournée dans la sous-région Ouest africaine (la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Mali), M. Negroponte qui a séjourné au Burkina Faso les 13 et 14 novembre 2007 situe sa visite sous le signe de "La résolution des conflits et le développement démocratique".

Le secrétaire d’Etat adjoint du département d’Etat américain a relevé qu’il a remercié le président du Faso, Blaise Compaoré pour ses efforts permanents de médiation en Côte d’ivoire. "Comme je l’ai indiqué durant notre précédent séjour à Abidjan, les Etats-Unis appellent toutes les parties à mettre rapidement en œuvre l’Accord de paix de Ouagadougou sur la Côte d’Ivoire", a précisé M. Negroponte. Et d’ajouter qu’il est optimiste que cet accord pourra apporter la paix en Côte d’Ivoire. Selon lui, il a échangé avec le président Compaoré sur les efforts des Etats-Unis pour aider à la formation et à l’équipement de casques bleus burkinabè qui, il espère, seront déployés au Darfour (Soudan).

Les efforts de lutte contre la corruption au Burkina Faso salués

"Nous avons aussi abordé les efforts actuels du Burkina Faso pour améliorer son climat commercial et sa lutte contre la corruption", a souligné John D. Negroponte. L’une des bonnes nouvelles pour le Burkina Faso qu’il a laissé entendre, c’est que l’Oncle Sam entend "conclure une convention avec l’organisme gouvernemental américain Millenium challenge corporotion qui augmentera sensiblement notre aide au développement au Burkina Faso".

L’occasion a été belle pour féliciter le président Compaoré, pour l’élection du Burkina Faso au siège non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2008-2009. "Les Etats-Unis sont très satisfaits de l’élection du Burkina Faso et travailleront étroitement et utilement avec votre pays aux Nations unies pour aborder un éventail de questions urgentes au plan régional et international", a rassuré John D. Negroponte. Que comptent faire les Etats-Unis pour voler au secours du Burkina Faso, vu que le coton est très important pour le pays, mais fait difficilement face aux subventions européennes et américaines ?

M. Negroponte a reconnu qu’effectivement le coton est important pour l’économie burkinabè. Il a affirmé que son pays et des acteurs burkinabè se sont déjà consultés pour placer le coton burkinabè de bonne qualité sur le marché américain. En tout état de cause, John D. Negroponte a indiqué que dans le cycle des négociations de Doha, les USA sont prêts à réduire leurs subventions agricoles, si leur partenaire, l’Union européenne, accepte faire de même. Pour ce qui est de la sécurité dans la sous région Ouest africaine, M. Negroponte a mentionné qu’il n’y a pas de menace de terrorisme dans cette partie de l’Afrique.

Où se situera le futur poste de commandement américain ?

Selon John D. Negroponte, la question de l’installation d’un poste de commandement américain dans la sous-région Ouest africaine est d’actualité.

"Il est tout à fait normal que nous ayons un poste de commandement dans la région, mais nous n’avons pas discuté spécifiquement de la question", a-t-il relevé. Si le projet tarde à voir le jour, n’est-ce pas dû à une réticence des pays concernés ? "Ce n’est ni une question de réticence où d’enthousiasme", a répondu M. Negroponte. Selon ses explications, c’est une question de temps tout en indiquant qu’au moment venu, cela se fera par concertation et dans la transparence. La semaine prochaine, M. Negroponte se rendra au Pakistan ; que dira-t-il à Perves Mousharaf, l’ami des USA qui a instauré une situation d’Etat d’urgence dans son pays ? A cette question, l’homme venu fraîchement du pays de l’oncle Sam s’est gentillement dérobé avec humour.
"Je suis ici dans le cadre de la coopération avec la région ; Quand je serai au Pakistan, je saurai quoi dire. Si vous voulez savoir, vous pouvez m’y accompagner !".

Que sont devenus les cinq enfants adoptés par John D. Negroponte quand il était ambassadeur au Honduras ?
Avec un sourire, il a répondu que c’est une très gentille question avant de noter que la question était exacte car lui et sa femme ont effectivement adopté cinq enfants quand ils étaient au Honduras.
Selon ses explications, ces enfants sont actuellement âgés de 14 à 25 ans, trois sont à l’université, un au lycée et le dernier au collège. A propos de la démocratie, M. Negroponte a indiqué qu’en Afrique comme ailleurs, l’idée de la démocratie est en train de s’enraciner.

Pour les pays africains, "la norme est de tendre vers la bonne gouvernance et le respect des droits humains", a fait remarquer le secrétaire d’Etat adjoint du Département d’Etat américain. Faut-il limiter les mandats des chefs d’Etat africains ? John D. Negroponte répond qu’il appartient à chaque pays de se référer à ses textes. La préoccupation étant que les élections se passent démocratiquement. Ainsi, en une trentaine de minutes, John D. Negroponte a tenté de répondre aux questions de la presse, et avant de prendre congé du Burkina Faso pour se rendre au Mali, le 14 novembre 2007 afin de représenter son pays à la réunion ministérielle de la Communauté des démocraties.

Ali TRAORE (traore_2005@yahoo.fr)


Qui est John D. Negroponté ?

L’ambassadeur John D. Negroponte est le Secrétaire d’Etat adjoint, la deuxième personnalité officielle du Département d’Etat américain (ou ministère des Affaires étrangères). Nommé par le président Bush, il fut confirmé par le sénat américain le 12 février 2007 et prêta serment en présence du Vice-président Cheney le 13 février 2007. En tant que Secrétaire d’Etat adjoint, il assiste la Secrétaire d’Etat Rice dans la conduite de la politique étrangère américaine et joue le rôle de chef des opérations au Département d’Etat. Il coordonne et supervise les activités du gouvernement américain à l’étranger, représente la position du Départment devant le Congrès et gère des questions clés relatives à la politique étrangère au nom de la Secrétaire d’Etat.

Avant sa nomination à ce poste, l’ambassadeur Negroponte servait en qualité de premier directeur des Renseignements nationaux (DNI), poste pour lequel il avait prêté serment le 21 avril 2005. Avant cela, il avait été ambassadeur des Etats-Unis en Irak depuis le 28 juin 2004. Du 18 septembre jusqu’à sa nomination comme ambassadeur en Irak, l’ambassadeur Negroponte servait en qualité de représentant permanent des Etats-Unis aux Nations unies.

De 1997 à 2001, l’ambassadeur Negroponte était employé dans le secteur privé en tant que Vice-président pour les marchés globaux pour le compte de la compagnie « McGraw-Hill " à New York.
De 1960 à 1997, il était diplomate de carrière au service étranger. Il a servi à huit postes diplomatiques différents en Asie, en Europe et en Amérique Latine, et a occupé d’importants postes au Département d’Etat et à la Maison Blanche.

Parmi ses différents rôles, l’ambassadeur Negroponte fut ambassadeur au Honduras (1981-1985) : Secrétaire Assistant pour les Affaires océaniques, environnementales internationales et scientifiques (1985-1987) : Assistant adjoint du Président pour les Affaires de Sécurité nationale (1987-1989), ambassadeur à Mexico (1989-1993) et ambassadeur aux Philippines
(1993-1995).

L’ambassadeur Negroponte est membre du Conseil sur les Relations étrangères et de l’Académie de la Diplomatie. C’est un ancien président de la fondation franco-américaine.
L’ambassadeur Negroponte est né le 21 juillet 1939 à Londres, en Angleterre. Il a une Licence de l’Université de Yale, obtenue en 1960 Sa femme Diana et lui ont cinq enfants.


Burkina Faso/Etat-Unis, la confiance se renforce

"Durant ma visite à Ouagadougou, j’ai appris combien nos relations s’étaient grandement améliorées, à la fois dans leur qualité et dans leur profondeur, lors de ces dernières années". Que dire encore, après cette déclaration du secrétaire d’Etat adjoint du département d’Etat américain, John D. Negroponte face à la presse, le 14 novembre 2007, si ce n’est soutenir que de nos jours, les relations entre le Burkina Faso et les Etats-Unis se sont renforcées ! En cela, les preuves ne manquent pas sur le terrain ! Ces dernières années, le regain de plus en plus d’intérêt du Burkina Faso pour les Etats-Unis n’est pas passé inaperçu. Ainsi, les deux Etats entretiennent des relations privilégiées dans le domaine de la défense où le pays de l’Oncle Sam aide à former des militaires burkinabè surtout dans le cadre du maintien de la paix. Que dire de plus de l’entrée du pays des Hommes intègres dans l’AGOA et de son admission au fonds du Millenium Challenge corporation (MCC).

Au regard de tous ces changements, l’on pourrait soutenir que la page a été tournée et que de nos jours, une confiance est née entre l’Etat américain et le Burkina pour travailler ensemble main dans la main. La visite de haut niveau de John D. Negroponte s’inscrit dans cette dynamique, vu qu’elle a été l’occasion d’échanges fructueux entre les premiers responsables du pays et lui sur les questions d’ordre bilatéral, régional et international. Au moment où il est de plus en plus question de l’installation d’un poste de commandement américain dans la sous-région, ne serait-ce pas des consultations auprès du Burkina Faso dans cette perspective ?

A.TRAORE

Sidwaya

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