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Rapport 2006 du CSC : Cahiers des charges des médias d’Etat, une préoccupation

Publié le mardi 13 novembre 2007 à 10h46min

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Le Conseil supérieur de la communication s’est acquitté, lundi 12 novembre 2007, d’un devoir légal. Il a remis au Président du Faso son rapport d’activités pour l’année 2006. Il en ressort un certain nombre de recommandations dont l’adoption des cahiers des charges des médias d’Etat.

C’est un document de 189 pages que le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao a remis au président du Faso, Blaise Compaoré. Dixième du genre, le rapport, articulé autour de cinq points essentiels, présente la vie de l’institution, les activités de régulation, l’appréciation générale du fonctionnement des médias, les grands défis de la régulation, les perspectives et les recommandations De ce rapport, il ressort que 2006 a été marqué par l’organisation de la couverture médiatique des élections municipales. Des temps d’antenne ont été alloués aux partis politiques en fonction de la représentativité des listes électorales dans chaque région. Les médias publics et privés ont, à des degrés divers, traité l’actualité relative à la campagne électorale. A côté de cette obligation définie par la loi en période électorale, le CSC s’est acquitté de ses tâches courantes de régulation. Il s’est auto saisi de cinq questions relatives au contenu de films et journaux de la place, et a enregistré une plainte relative à une "usurpation de titre de presse "Le Citoyen" . Le Conseil a également été saisi par une citoyenne sur la diffusion des spots publicitaires des produits éclaircissants. Sur toutes ces questions, le CSC a pris les dispositions qui s’imposaient.

Mention spéciale au quotidien Sidwaya

Une appréciation du fonctionnement des médias a permis au président du CSC de dire que le paysage médiatique national est en constante évolution. “Le secteur audiovisuel spécifiquement a connu un véritable essor grâce à la politique de l’appel à candidatures pour l’attribution de fréquences initiée en 2002 par notre institution”, a souligné Beyon Luc Adolphe Tiao. Aussi, on compte de nos jours, toutes typologies confondues, soixante douze radios, une télévision publique et quatre télévisions privées. En plus de cela, il est attendu l’ouverture d’une soixantaine de radios privées et d’une dizaine de télévisions privées.
Au-delà de cette évolution numérique, le rapport a relevé que les médias burkinabè contribuent à la libéralisation de la parole citoyenne. “En ce qui concerne les médias publics, il est heureux de constater qu’ils continuent leur mutation amorcée depuis quelques années. La qualité de leurs programmes s’améliore avec de nouvelles émissions qui fidélisent de plus en plus un public diversifié”, a laissé entendre Luc Adolphe Tiao. Mention spéciale a été faite au quotidien Sidwaya qui, selon M. Tiao, a réussi sa mutation d’organe d’Etat en une véritable presse de service public.

Des défis à relever

S’ il est indéniable que l’année 2006 a enregistré des acquis en matière de régulation de l’information, on note toutefois que beaucoup reste à faire. Le manque de professionnalisme des médias privés, la précarité sociale des journalistes du privé, caractérisée par une rémunération aléatoire, une absence de contrat de travail et une mobilité permanente ; la quasi-inexistence de l’autorégulation, sont entre autres difficultés relevées par le rapport. Aussi, M.Tiao a indiqué que "l’environnement juridique et économique actuel des médias mérite d’être assaini et renforcé". Dans ce sens, il a fait des recommandations. Il s’agit entre autres de renforcer le droit d’accès des journalistes à l’information par un texte juridique de portée forte ; d’instituer dès le début de l’année prochaine la carte professionnelle de presse ; de créer un fonds de soutien à la production audiovisuelle. Le rapport propose également l’adoption des cahiers des charges des médias d’Etat.
Le président Blaise Compaoré, pour sa part, a félicité le président du CSC et son équipe pour le travail abattu. Il les a exhortés à plus de rigueur et de détermination afin que soit renforcée la démocratie au Faso.

Pauline Yaméogo

Sidwaya

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