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Tertius Zongo aux questions orales de l’Assemblée nationale : Certains somnolaient, d’autres lisaient des BD

Publié le dimanche 11 novembre 2007 à 22h00min

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Tertius Zongo a assisté, le vendredi 9 novembre 2007, à l’Assemblée nationale, cinq de ses ministres interpellés par la procédure des questions orales. Une première dans l’histoire politique de la 4e République. Une singularité procédurale au cours de laquelle certains députés somnolaient tandis que d’autres s’abandonnaient à des lectures de distraction.

« Le Premier ministre, Tertius Zongo, sera à l’Assemblée nationale ce soir », m’a annoncé, au téléphone, mon rédacteur en chef adjoint qui venait, lui aussi, de recevoir l’information. Une annonce tenant lieu d’obligation de couverture médiatique. S’agira-t-il d’un discours sur l’état de la nation ou plutôt d’une déclaration de politique générale, les deux exercices constitutionnels auxquels est soumis, chaque année, le chef du gouvernement devant la Représentation nationale ? Ni l’un ni l’autre. Le Premier ministre est venu à l’hémicycle pour répondre lui-même, s’il en était besoin, aux questions orales des députés adressées à cinq de ses mandants.

De mémoire de journaliste, c’est proprement sans précédent dans l’histoire politique de la 4e République. La rupture façon Tertius Zongo est en marche même si celui-ci inscrit sa démarche dans le cadre des rapports normaux entre le Parlement et le gouvernement : « Le premier fait qui situe ma présence à cette plénière est que dans les rapports entre le Parlement et le gouvernement, il est expressément dit que le chef du gouvernement est invité à répondre aussi aux questions parce que celles-ci sont adressées au gouvernement », s’est justifié le PM devant la presse. Une originalité tout de même et dont l’un des ressorts est lié au besoin de coordination. « Aucun ministre n’a sa propre politique. Les ministres sont là pour appliquer la politique du gouvernement. Par conséquent, pour assurer une coordination, il faut que le chef du gouvernement puisse montrer que c’est une question principale », a ajouté, plus loin, Tertius Zongo.

Cette présence premier ministérielle, « signe de confiance réciproque », comme l’a d’ailleurs souligné le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, a pourtant eu pour cadre un hémicycle à moitié vide. Seulement 61 députés sur 111 étaient présents, même si dans cette faible représentativité, il faut tenir compte du fait que les élus nationaux membres de la commission Finances et Budget étaient en conclave à Tenkodogo. Alors que les cinq ministres interpellés à cette séance de questions orales se succédaient à la tribune pour apporter des réponses aux préoccupations du jour (lire page suivante), mon œil fureteur, vu que c’est la première fois que je mettais les pieds au siège de l’auguste Assemblée, en aura pour sa curiosité : ici, des élus baillent sans discontinuer pendant que d’autres somnolent littéralement. Là-bas, un député a les yeux rivés, depuis belle lurette, sur les pages d’un livre de bandes dessinées. Peu après 17 heures, fin de la séance, fin de supplice pour certains élus qui, visiblement, n’ont pas caché le peu d’intérêt qu’ils ont porté à la plénière. Fait conjoncturel ou esprit maison comme qui dirait ?

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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