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Lucien Messan, directeur de publication de l’hebdomadaire togolais Le Combat du peuple : "J’ai fait arrêter Newton Ahmed Barry pour abus de confiance"

Publié le vendredi 9 novembre 2007 à 12h50min

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Lucien Messan, directeur de publication de l’hebdomadaire togolais Le Combat du peuple

Le procès de l’automne ? Pas vraiment ! Pour une histoire d’abus de confiance relatée, Sidwaya ne créera pas l’évènement, mais devra répondre devant la justice ce lundi 12 novembre 2007. Comme à lui reproché par la partie plaignante "d’avoir depuis oublié d’aller à la source pour recueillir l’info", Sidwaya a donc mis à profit un séjour loméen pour aller "boire" là où il fallait. Et la source, disons, celui par qui tout semble arriver, Lucien Messan, patron d’un hebdomadaire "Le Combat du peuple" au Togo, ne s’est pas fait prier pour livrer une part de sa vérité.

Maintenant que le vin est tiré, ensemble avec celui dont on ne doit ni nommer, ni faire allusion, buvons-le jusqu’à la lie. Pour l’honneur de chacun. Celui "des plumitifs" qui renouent avec la source sans qu’ils n’aient rien inventé dans cette histoire de voiture vendue à la limite banale, n’eût été l’allusion faite à l’assassinat et de ceux également dont "l’honorabilité" a été écornée et qui, soit dit en passant, vaut 15 "briques". Même si on croyait qu’en l’espèce, la tradition du franc symbolique était
la meilleure réponse à une supposée diffamation..

Sidwaya (S). : Comment avez-vous connu M. Newton Ahmed Barry et quelle était la nature de vos relations ?

Lucien Messan (L.M.). : Je vous remercie pour la question que vous me posez au sujet de l’ex-ami Ahmed Newton Barry. J’ai lu l’article qu’il a publié après son interpellation à Lomé à propos de la BMW que je lui ai vendue.
Après la lecture de son écrit, j’ai été animé par un sentiment de tristesse. Parce qu’on dit souvent "dis moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es". J’ai découvert à travers cet article une autre facette de M. Barry. Depuis un certain temps, je pensais que M. Barry avait un objectif précis, alors que moi, je suis son grand frère de très loin et l’ai pris comme un ami. Barry, je l’ai connu en Allemagne en 2002 lorsque j’ai été invité par les bailleurs pour couvrir les élections générales. Lui et moi, nous faisions partie du groupe des journalistes francophones. Parce qu’il y avait deux groupes distincts : les francophones et les anglophones. Donc, nous faisions partie de ce groupe dont j’étais d’ailleurs le papa (NDLR : il était le plus âgé du groupe). En 2001, j’étais en prison dans des conditions sur lesquelles je ne veux pas revenir ici. Mais, il y a eu tellement de tapage autour de mon arrestation que beaucoup de gens ont entendu parler de moi. C’est avec plaisir que nous avons sympathisé. Après notre retour en Afrique, il s’est passé beaucoup de choses entre nous. Si Barry devait être honnête, il aurait dû reconnaître que depuis qu’il m’a connu, il ne m’a jamais vu en compagnie d’un ami. Je n’ai pas d’ami. Il n’est jamais venu chez moi voir un autre ami. J’ai une famille nombreuse et je me plais dans cette famille. Je n’ai pas besoin d’avoir des amis. D’abord, parce que j’ai été plusieurs fois déçu par mes amis. Je n’ai plus voulu en avoir. Mais, j’ai fait une exception à Barry. Je reconnais aujourd’hui à mes dépens, m’être trompé sur son compte. C’est surtout cet aspect qui est douloureux pour moi. Le fait que je me suis trompé sur un homme pendant un temps aussi long, c’est-à-dire cinq ans. C’est quelque chose que je supporte difficilement. Entre Barry et moi, il s’est passé beaucoup de choses. Ce qui m’a le plus chagriné suite à la lecture de son article, c’est que mon ami est devenu subitement amnésique quand il s’agit d’aborder certains points de nos relations. Il a écrit un article un peu tronqué pour se donner une envergure. Si j’étais à la place de Barry, je n’écrirais pas un mot, ni une ligne. Ce qui s’est passé à son retour dans son pays est de sa faute. Il a voulu alerter tout le monde. Il n’a pas su bien gérer ce dossier. Pour moi, le problème s’est arrêté dès l’instant où il m’a payé.

S. : De quoi s’agit-il exactement ? Qu’est-ce qui vous a opposé ?

L.M. : En vérité, quand on est ami, on ne peut pas porter plainte comme ça contre son ami, s’il n’y a pas de raisons sérieuses de le faire. Pour moi, ce n’est pas la question d’argent qui compte. Ce qui importe en vérité , c’est le côté moral. Dans cette affaire, Barry a perdu ma confiance. Barry est intellectuellement et moralement malhonnête. Quand vous avez un ami, de surcroît, un grand frère, on ne le gère pas comme il l’a fait avec moi. Je suis prêt à accepter tout sauf certaines choses. Ce que M. Barry a raconté dans son article n’est pas toujours vrai. Lorsqu’il est venu à Lomé avec la voiture Audi de sa femme, j’avais déjà donné ma BMW à mon garagiste trois mois auparavant pour qu’il la vende. Seulement le prix que j’ai proposé a fait que le garagiste n’arrivait pas à placer la voiture. Ce que Barry n’a pas voulu reconnaître. A aucun moment, je ne lui ai filé une camelote. J’ai acquis le véhicule à 7 millions en provenance d’Allemagne. Au bout de deux ans, il me créait des problèmes et j’ai payé un moteur à 1, 2 million que j’ai mis dedans. Barry savait que j’ai payé un moteur à Accra. Il sait aussi qu’au départ, je n’ai pas voulu lui vendre ma voiture. Je le regrette aujourd’hui. J’aurais refusé de la lui vendre, peut-être qu’on serait toujours ensemble. Je disais qu’il est devenu subitement amnésique. Selon lui, lorque je me suis rendu au commissariat de police, je n’ai pas voulu dire pourquoi j’ai porté plainte malgré l’insistance de son avocat. Mais, il n’a pas avoué ce que j’ai dit à son avocat et à tous ceux qui étaient là : que je porte plainte contre lui pour abus de confiance. Dans son article, il a volontairement omis cette partie. Pourtant, en toute honnetêté, il aurait dû l’écrire. Je la lui ai vendue comme il l’a si bien écrit à 3 millions de F CFA. Alors que Barry sait que je ne suis pas à 3 millions près. Il vient à Lomé, il loge et mange chez moi. Il y avait beaucoup de choses entre Barry et moi.

S. : M. Messan, dites-nous avec précision à quand remonte cette affaire de véhicule vendu par vous à M. Barry ?

S. : Barry, après avoir pris le véhicule (en 2005), est parti à Ouagadougou, l’a utilisé pratiquement un an. Il a dit que je lui ai vendu le véhicule en 2006. Là aussi, il a menti. Le fait est qu’il est revenu à Lomé en compagnie de sa femme avec le véhicule en 2006. C’est à cette occasion que j’ai informé sa femme que son mari me devait de l’argent. Une vérité qu’elle a refusée parce que Barry lui a dit qu’il a payé ce véhicule. Et j’ai dit à sa femme que c’est moi qui lui ai vendu le véhicule. Elle a marqué une surprise par "Ah bon !". Mais, je n’ai pas voulu aller plus loin. Il y a des choses que je sais, mais ne souhaiterais pas dévoiler. Il est revenu un an après à Lomé avec le véhicule. Lorsqu’il allait repartir pour Ouagadougou, il m’a dit :"Grand frère, donne-moi ton numéro de compte. Quand je partirai à Ouaga, je vais te verser de l’argent". Ce que j’ai fait. Je ne comprends donc pas pourquoi il dit avoir mis sur mon compte 700 000 F CFA alors qu’il ne l’a jamais fait. Pour preuve, quand il a été arrêté, c’est sa femme qui a dû faire un rappel de fonds depuis Ouaga avant qu’on ne le libère. Pourquoi il n’a pas envoyé mon argent avant son arrivée à Lomé ? Quand on paie un véhicule, il faut combien d’années pour régler ? Au bout de deux ans, pour un véhicule venu de France et utilisé ici, je ne crois pas que le propriétaire aura le courage de payer à son prix encore. Ce que Barry n’a pas dit non plus, c’est que même son véhicule Opel Omega, c’est moi qui l’ai payé ici à Lomé, après qu’il m’eut envoyé de l’argent à cet effet. J’ai pris mon mécanicien et mon petit frère pour qu’ils lui convoient le véhicule à Cinkansé. Ce qui veut dire, qu’entre Barry et moi, il y a beaucoup de relations. L’Audi qu’il a laissée avec mon garagiste pendant pratiquement deux ans, qu’est-ce qu’il en a fait ? Je lui ai dit que même s’il ne veut pas me payer, au moins qu’il vienne chercher sa voiture. Le véhicule devenait encombrant pour le mécanicien. Il a envoyé son neveu qui est venu enlever le véhicule pour, je ne sais où, sans rien me dire. Barry a eu des comportements qui n’inspirent pas confiance.

S. : M. Barry prétend qu’il devait être assassiné à Lomé avec vous comme l’instrument, alors que les instigateurs seraient à Ouagadougou. Que répondez-vous ?

L.M. : Je vais vous répondre très clairement sur ce point. Tout cela vient de l’imagination trop fertile de M. Barry. On va tuer Barry à Lomé, pour quoi ? On ne tue pas quelqu’un sans raison. Aujourd’hui, si nous suivons l’actualité au Burkina Faso, le président Compaoré n’a aucun intérêt à ce qu’un journaliste burkinabè vienne mourir au Togo. Il faut qu’on soit clairs. Barry n’est pas sérieux. Je vais vous dire une chose. Dans le dossier ou l’affaire du véhicule, il m’avait fait la promesse de venir régler sa dette. Le jour qu’il a fixé volontairement, il ne l’a pas respecté. Il est arrivé à Lomé et est reparti sans m’ en informer par la suite. Il m’a fait ce coup une fois, il est arrivé sans rien me dire et a débarqué à l’hôtel en 2006. Je l’ai rencontré par hasard. Dès lors, je me suis dit que ce M. veut encore continuer à me faire des coups(...). C’est ainsi que j’ai porté plainte cette année à la police des frontières à Cinkansé et souhaité qu’elle me prévienne lorsque M. Barry franchira la frontière. Quand il a franchi la frontière, on a voulu l’arrêter là-bas, j’ai dit de le laisser venir à Lomé. Comment voulez-vous que je puisse retrouver quelqu’un "comme ça" dans une ville comme Lomé. C’est ainsi que je me suis adressé aux renseignements généraux, ceux qui s’occupent des hôtels. Le connaissant, j’ai ajouté de surtout investiguer dans les hôtels situés vers la plage. Quand il est arrivé à Lomé, j’étais dans mon village à 70 km, qu’il connaît bien. Lui et moi, y avons été. C’est depuis là-bas que j’ai été averti de sa présence. Et j’ai dit de l’interpeller. Quand j’ai été au commissariat de police, le commissaire central a déclaré que "mon ami" les a injuriés. Si on veut tuer quelqu’un à Lomé, on ne l’amène pas au commissariat central. C’est le lieu le plus visité de tous. Tout ça est sorti de l’imagination trop fertile de M. Barry. Il veut se faire une célébrité, je dirai malsaine. Parce que tout ce qu’il a dit est archi faux. Comment voulez-vous que Barry qui vient tous les jours à Lomé, que j’ai présenté au président Faure Gnassingbé , à Edem Kodjo, à tout le gotha politique, à toute la presse togolaise, qu’on veuille l’assassiner ?. Au commissariat quand j’ai porté plainte contre lui pour abus de confiance, sa femme a dit ceci :"Tonton ,pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Si tu me l’avais dis, j’allais te payer". J’ai dit alors que si elle veut payer, d’accord. A partir de cet instant, Barry a quitté le commissariat avec son avocat et c’est ce dernier qui, le lendemain, l’a conduit à la banque en compagnie de sa femme. L’avocat est revenu me dire que le matin, on ne peut pas payer parce que sa femme a fait un appel de fonds de Ouaga.
C’est le lendemain que l’avocat a récupéré les sous, 1, 5 million de F CFA qu’il m’a remis au commissariat en l’absence de M. Barry.

S : Donc, vous confirmez que Newton Ahmed Barry voulait vous doubler ?

L.M. : Non, ce n’est pas que M. Barry voulait me doubler, il m’a doublé. Puisque tout ce qu’il m’a dit depuis la remise de la voiture n’a pas été respecté. Je ne cautionne pas que sur le plan moral, on se moque de moi. Je ne peux pas donner un numéro de compte à quelqu’un et un an après, non seulement, il ne m’envoie pas l’argent, mais ne me dit rien. S’il m’avait dit "Grand frère, je n’ai pas d’argent pour te payer”, il ne se passerait rien. Ensuite, il a avancé des propos invraisemblables. Je ne peux pas croire que Barry est intellectuellement et moralement faux. Barry est de mauvaise foi . Quand on fait une transaction avec, de surcroît, un grand frère qui vous a déjà donné de l’argent, on n’agit pas comme il l’a fait. J’ai lu quelque part dans son article publié dans son journal à la suite de cette affaire que je lui dois de l’argent. Je ne sais pas ce qu’il m’a vendu. Personne ici à Lomé, ne peut dire que moi je lui dois de l’argent. C’est lui qui vient toujours chez moi, il loge chez moi. Je ne suis jamais venu dormir chez lui à Ouaga. J’ai réfléchi et j’ai dit que je lui dois de l’argent pourquoi ? J’ai appris beaucoup de choses avec Barry. Barry sait que j’ai un peu d’argent. J’ignore ce qu’il attendait de tirer à partir de nos relations. Mais, entre-temps, il a posé des actes susceptibles de me créer de sérieuses difficultés ainsi qu’à certaines personnes à qui je l’ai présenté. Si le journaliste qu’il est, peut se permettre de mettre sur du papier de telles allégations, quand on veut faire un récit , on ne le fait pas de façon tronquée. Je n’ai pas envie d’écrire sur ma vie avec lui. Je n’ai pas envie de faire de l’amalgame, de mélanger les choses comme Barry l’a fait. Je vois qu’il s’attaque à des confrères en disant qu’il a été major partout où il est passé, ce n’est pas ça qui fait l’homme. Nous parlons ici sur le plan moral. Barry ne s’est pas bien comporté. Moi, je ne dis pas qu’il a volé mon véhicule puisque c’est volontairement que je le lui ai vendu. Je confirme que Barry a fait preuve d’abus de confiance. Je peux vous dire aussi que Barry n’est pas honnête. Ce qu’il a dit au sujet de son assassinat est faux. S’il continue à maintenir de telles déclarations, je serai obligé d’aller plus loin. Je regrette qu’il ne soit pas à Lomé, j’aurais souhaité le rencontrer et lui poser un certain nombre de questions auxquelles il ne pourrait pas répondre. Qui allait le faire assassiner ? Compaoré va le faire tuer par le biais de Faure ou par le biais de qui ? Ça, c’est de la plaisanterie. Il ne faut pas que nous les journalistes, nous cessions d’être journalistes. Barry en se comportant comme ça, il se comporte plus en politique qu’en journaliste. J’ai un problème avec Barry, c’est une affaire entre lui et moi. Il fait preuve d’abus de confiance. J’ai voulu lui démontrer que je n’aime pas ces genres de comportements, c’est tout. Parce que sur le plan moral, je suis assez strict, il le sait. J’ai 61 ans et ne transige pas sur les principes.

S. : Avez-vous eu des contacts avec M. Barry après le différend ?

L.M. : Quand les faits se sont passés, il m’a appelé le lendemain pour dire : "Grand frère, Lucien, tu sais que tu m’as fait beaucoup de mal ? Je suis complètement détruit chez moi. Ce que tu m’as fait là, je suis foutu complètement, je ne sais pas si le fait de ne t’avoir pas payé le 1,5 million peut te faire autant de tort que ce que tu as fait ?". Je lui ai dit , écoute : Après tout, si des gens ont écrit sur toi à Ouagadougou des choses qui seraient inexactes, ce serait tout simplement parce qu’ils ne sont pas de bons journalistes. Parce qu’ils devaient me voir pour savoir ce qui s’est passé. Après son retour à Ouagadougou, on n’a plus eu de contact. Je croyais que Barry allait dire ce qui s’est passé, à savoir qu’il a eu une affaire avec un ami, qu’on l’a interpellé et quel a été le motif de son interpellation. Mais de là à dire qu’on voulait le tuer, c’est faux. La police togolaise ne l’a interpellé que sur ma plainte. Elle l’a libéré quand j’étais là. Dès que j’ai été au commissariat, tout le problème a été réglé, on l’a libéré. Mais, on ne le libèrerait pas si je n’étais pas là. Il dit qu’on veut le tuer. Dans ma carrière de journaliste, j’ai été plusieurs fois arrêté à Lomé par la police, la gendarmerie. Si on voulait assassiner Barry, on ne l’amènerait pas au commissariat central. Je sais, je connais Lomé, je sais comment ça se passe. Sous Faure Gnassingbé à qui j’ai présenté Barry avant qu’il ne devienne président, on ne peut pas tuer un journaliste burkinabè. Barry ne doit pas dire certaines choses. Il n’a pas le droit de mentir ni de dire des faussetés. Quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à le faire, moi, je condamne fermement ces choses. Je ne supporte pas qu’un journaliste mente. C’est moi qui ai demandé son arrestation et quand je suis arrivé, à partir de l’instant où sa femme s’est engagée à payer, il a été immédiatement relâché. Alors qu’il me dise maintenant pourquoi on veut l’assassiner ? Pourquoi ? Qu’il le dise. Non, cessons de nous amuser, Barry est un plaisantin. Ensuite, j’ai entendu raconter des bobards sur RFI. Quand on lui a demandé s’il sait pourquoi on l’a arrêté, il a répondu qu’on veut l’assassiner. Moi, je ne comprends pas Barry. J’avoue que j’ai été désagréablement surpris par lui ; tout ce qu’il raconte n’est qu’un tissu de mensonges.

S. Etes-vous donc déçu de votre ex-ami ? Il aurait dit qu’il n’y a jamais eu une affaire d’argent entre vous ?

L.M. : Oh ! Arrêtez d’écouter Barry est en train de s’amuser. Pourquoi ose-t- il affirmer qu’il n’y a pas eu une affaire d’argent entre nous ? Il y a eu beaucoup d’affaires d’argent entre nous. J’ai dépensé beaucoup d’argent pour Barry. Je lui ai même remis grâcieusement des millions. Qu’est-ce qu’il a fait ? Qu’est-ce qu’il m’a vendu ? Il y a bien eu des affaires d’argent entre nous. J’ai présenté Barry à Eyadema. Mais est-ce qu’il a accepté dire que je l’ai présenté et que Eyadema lui a remis de l’argent ? Est-ce qu’il a dit ça dans son récit. Ecoutez, je ne veux pas verser dans vos polémiques à Ouagadougou. Je vous dis que Barry s’est mal comporté moralement envers moi.

S. : Nous ne sommes guidé rien que par le souci de la vérité...

L.M. : Mais, c’est la vérité que je viens de vous rapporter. Je ne veux pas aller plus loin. Il y a des choses que je ne dois pas vous révéler parce qu’elles se sont passées quand nous étions amis. Ce n’était pas des choses compromettantes, mais c’est Barry qui se complique inutilement la situation (rires). Malheureusement, pendant qu’il était aux arrêts en attendant mon arrivée pour une confrontation, Barry a ameuté le monde, il a alerté RFI, Ouaga, etc. Ils ont fait tellement de tapage que l’affaire a pris de l’ampleur. Autrement, elle se réglait entre nous. C’est tout.

S. Etes-vous déçu ?

L.M. : Déçu ? C’est plus que ça, le terme déçu est trop faible pour traduire mon sentiment. Quand j’ai lu l’article, j’ai dit que j’étais triste au départ. Si je savais que Barry est de cette nature, il ne serait jamais mon ami. J’ai été plus que déçu, je pensais qu’il allait s’en tenir à ce qui s’est passé. Je ne savais pas qu’il allait en inventer. Je ne sais pas ce qu’il veut. Pour moi, à partir du moment où sa femme s’est engagée à payer, l’incident était clos, c’est tout. Je regrette que Barry n’ait pas hésité une fois à salir mon pays, un pays dans lequel il a reçu tous les honneurs, où on l’a présenté à toutes les sommités politiques de l’Etat. Et il n’a pas hésité à salir ce pays parce qu’il voulait se faire une célébrité. C’est malheureux, c’est triste. Moi, je ne ferai jamais ça. Ce qu’il m’a démontré, en racontant des choses inexactes, en faisant de l’amalgame, moi je ne ferai jamais ces choses-là. En toute honnêteté, je n’ai jamais écrit un tissu de mensonges.

Quand j’écris, c’est strictement vrai. Comment voulez-vous que je puisse dire que je suis l’ami de quelqu’un qui écrit des mensonges ? Il n’a rien avec les autorités togolaises, il n’a rien avec personne. Si on veut le tuer, ce n’est pas au Togo qu’on le fera. Il m’a trompé pendant presque deux ans, il me fait des promesses qu’il ne tient pas, j’ai été donc contraint de lui montrer que ça ne se passe pas ainsi avec des amis. Comme dirait l’autre, "les bons comptes font les bons amis". Je ne dois de l’argent à personne, je n’ai pas d’amis. Je n’ai pas besoin de Barry pour faire n’importe quoi. Je ne veux pas développer ces aspects de nos relations. Ce qu’on peut dire aujourd’hui, en dehors de toute autre chose, j’ai demandé à Barry de me rendre un service strictement professionnel. D’après ce que j’ai compris, Barry a déposé plainte contre vous (Sidwaya). Je ne sais pas exactement sur quoi. Barry n’a pas été arrêté à Lomé parce qu’on voulait l’arrêter. Il a commis un acte délictueux. C’est pourquoi, on l’a arrêté à Lomé. C’est une affaire de justice qu’il ne faut pas continuer d’envenimer ; ce n’est pas la presse qui va résoudre ce problème. S’il continue à vous faire ingurgiter d’autres éléments, dites à votre avocat de prendre attache avec moi. Je pourrais fournir d’autres éléments. S’il continue à insister, je serai obligé de dire tout ce que je sais. Il m’a beaucoup déçu personnellement. Il a même voulu me piéger à deux reprises. Heureusement que j’étais vigilant. C’est depuis ce temps que j’ai commencé à me méfier de lui.

Propos recueillis à Lomé par la Rédaction

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