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Conseil Supérieur de la Communication : La signalétique bientôt sur le petit écran !

Publié le jeudi 8 novembre 2007 à 12h13min

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En séjour éclair dans la capitale économique burkinabé, le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao a donné une conférence de presse le mardi 6 novembre dernier dans la matinée.

Au cours de cette rencontre, le patron de l’instance nationale de régulation des médias a abordé deux points saillants : l’attribution de nouvelles fréquences radio et télé et le lancement très prochainement d’une campagne de sensibilisation sur la signalétique qui sera bientôt instaurée sur les écrans des chaînes de télévisions publiques et privées du Burkina.

La signalétique est un système qui va consister à avertir avant diffusion, les téléspectateurs au moyen d’un texte ou d’un logo, du contenu d’un programme (film, documentaire…) qui pourrait choquer les âmes sensibles, notamment les mineurs ou porter atteinte aux bonnes moeurs.

Cette pratique avait jusque-là cours dans certains pays tels la France. Désormais, le « Pays des hommes intègres » en fera partie. De l’avis du président du CSC, Luc Adolphe Tiao, cette nouvelle donne audiovisuelle qui a fait l’objet du second point de son intervention, répond à la nécessité de protéger les enfants et les adolescents des programmes télévisés contraires aux bonnes mœurs (films érotiques ou pornographiques par exemple) et susceptibles de nuire à leur épanouissement.

Et à l’en croire, son institution travaille depuis 2006 sur ce projet qu’ils ont voulu réaliser afin de mettre de l’ordre dans la diffusion des programmes de télévisions publiques et privées au Burkina, de concert avec les patrons de la presse audiovisuelle et écrite, des représentants de la société civile, de structures et ministères impliqués dans la protection de l’enfance et de l’adolescence. « Dans une dizaine de jours, une campagne de sensibilisation sur la signalétique va démarrer sur le territoire national », a lancé Luc Adolphe Tiao dans la foulée.

Il a précisé qu’à partir du 1er décembre prochain la signalétique, qui comporte des obligations comme celle qui consiste à ne pas diffuser à certaines heures de la journée, des programmes à caractère érotique ou pouvant inciter à la violence, doit entrer en application. « Le CSC veillera au grain pour que cette norme soit respectée et si elle ne l’est pas, les éventuels promoteurs fautifs se verront sanctionner par la suspension de certains de leurs programmes. Pour ce faire, nous avons même souhaité la mise en place de commissions de visionnage de films au sein des chaînes de télévision publiques et privées pour éviter toute dérive », a martelé le président de l’instance nationale de régulation des médias. Un séminaire sera organisé courant 2008 par le CSC dans le but d’aider les médias à mieux gérer leurs programmes.

Par ailleurs, le conférencier a attiré l’attention des hommes de médias sur le phénomène des vidéoclubs qui diffusent toutes sortes de films sans se soucier des bonnes mœurs. Un fait qu’il a regretté d’autant plus que le CSC n’a pas compétence pour « sévir » à ce niveau. « Néanmoins nous entendons faire des propositions allant dans ce sens au gouvernement », a-t-il dit de vive voix. Quant aux nouvelles fréquences radio et télé, Luc Adolphe Tiao a laissé entendre qu’à la mi-octobre dernière, plus d’une trentaine de fréquences ont été attribuées à des promoteurs privés et que plus d’une quinzaine le seront prochainement. Cette libéralisation significative des ondes, en adéquation avec un certain engouement des promoteurs pour les médias, a fait dire au patron du CSC que le paysage médiatique burkinabé est dynamique et que de fait, 129 radios privées et une dizaine de chaînes de télévision pourront être enregistrées dans une année.

Concernant la presse écrite, M. Tiao a remarqué un statu quo car à ce niveau la configuration n’évolue pas tellement. Toute chose qui, selon lui, est logique dans la mesure où il est difficile de faire fonctionner un journal sans des moyens conséquents. A ce propos, le conférencier a fait cas de la création d’un fonds de soutien aux médias audiovisuels qu’il appelle de tous ses vœux. « Avec un tel fonds, nous pourrons mettre à profit la taxe télé collectée pour qu’elle puisse réellement servir à soutenir les médias audiovisuels et permettra aux citoyens de savoir qu’ils contribuent au développement de ces organes de presse », a-t-il soutenu. D’autres questions ont été abordées telles que l’introduction du système MDS permettant de redistribuer un bouquet satellitaire et nécessitant une antenne parabolique et la couverture médiatique des activités entrant dans le cadre de la récente commémoration du 15-octobre. Des échanges ont suivi l’exposé du président du CSC.

Les journalistes présents à cette rencontre, qui a eu pour cadre les locaux du comité régional du CSC des Hauts-Bassins, ont interpellé Luc Adolphe Tiao sur un certain nombre de réalités au niveau des médias : la publicité mensongère, le retrait des fréquences non exploitées, le manque de cahier de charges pour la création des journaux qui n’est pas sans conséquences… Pour ce qui est par exemple de la création des journaux, l’animateur de la conférence a fait remarquer à ses interlocuteurs que les « canards » ne sont pas créés sur consultation de son institution qui pourtant est bel et bien chargée de leur régulation. « Le cadre juridique de création des journaux est à revoir.

L’octroi de l’aide à ce niveau aussi car des journaux se créent à tout bout de champ, fonctionnent de façon opaque et disparaissent momentanément, le temps de réapparaître pour profiter de l’aide. Elle doit être sélective et assurée à des médias qui garantissent un certain minimum à leurs employés », a affirmé sans ambages Luc Adolphe Tiao qui invite les hommes de média à sauver leur noble métier par tous les moyens. Notons que quelques heures avant la conférence, le président du CSC avait été reçu par le maire de Bobo, Salia Sanou.

L’entrevue entre les deux hommes a porté sur l’acquisition d’un terrain dans la ville de Sya pour la construction du siège du comité régional du CSC dans les Hauts-Bassins. Présentement, cette institution occupe un local qu’elle a loué à Bobo-Dioulasso. Les vœux de Luc Adolphe Tiao et de ses collaborateurs ont été exaucés puisqu’ils ont obtenu gain de cause et auraient même l’embarras du choix pour le terrain. « Si tout va bien, le siège du comité régional sera érigé dans un an et demi », s’est réjoui le président du CSC.

Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr

Sidwaya

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