Sarkozy et l’Afrique : Fidèle à lui-même
Le discours de Nicolas Sarkozy à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar était attendu. Moment jugé particulier parce que pour la première fois, le nouveau locataire de l’Elysée s’exprimait sur le continent, le discours n’a pas déçu. Tel qu’en lui-même le truculent président s’est ingénié à le transformer en une boule de crispation. Il veut exister en choquant. Depuis, ce discours-là fait débats et ce n’est pas peu dire.
Mais au-delà de toute la polémique transversale qu’il continue de susciter, difficile de ne pas relever en Nicolas Sarkozy une constante viscéralement chevillée en lui. Le choix et la volonté d’être au centre des projecteurs.
Il parle, il parle Sarkozy au point que c’en est devenu son passe-temps favori. Mardi encore, au Maroc, il a sorti sa vision de la grande Méditerranée, qui ne sera autre que le futur point de définition d’un monde en constante mutation. Certes, on ne saura lui dénier le droit de dire ou de décliner les axes de sa politique au regard des habits neufs de chef d’une grande puissance qu’il porte, il y a seulement six mois.
Mais, l’impression générale donnée serait que concrètement, en dehors de permettre aux hommes d’affaires français de continuer à réaliser des plus- values, on ne perçoit pas ce que le continent africain pourra en tirer de ces relations nouvelles (sic). Oui, son parler sonne creux alors que l’Afrique attend forcément qu’il décide enfin de consacrer ce fameux 1% du PIB à l’aide au développement.
Même assortie de conditions draconiennes sur la gestion et la destination des fonds, les aides à 5,10 et au plus 20 milliards ressemblent aujourd’hui à des gouttes d’eau dans un océan de besoins et de problèmes. Au discours doit s’ajouter enfin la clarté des actes. Sinon la poudre de perlimpinpin, on a eu à plein les yeux depuis belle lurette.
S.K
L’Hebdo