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Le tripatouillage des constitutions, un mal en Afrique

Publié le lundi 29 octobre 2007 à 08h16min

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Le 7e forum africain sur la gouvernance tenu à Ouagadougou a refermé ses portes, le 26 octobre dernier en mettant le doigt sur l’une des épineuses questions qui pose problème en Afrique, à savoir le tripatouillage des constitutions pour maintenir les chefs d’Etat le plus longtemps possible au pouvoir.

Quand l’on sait que tripatouiller, c’est en quelque sorte "corriger maladroitement un texte ou le retoucher sans scrupule", une participante au 7e Forum n’a pas hésité d’interroger directement le président du Faso, Blaise Compaoré et son homologue du Rwanda, Paul Kagamé sur la question.

Le souci de la participante, partagé par nombre d’Africains, c’est que le tripatouillage des constitutions dans les Etats en Afrique en vue de faire durer les dirigeants au pouvoir est source de conflits et par conséquent, soulève des problèmes de gouvernance. Et le président Compaoré de s’interroger, répondant à la question en cherchant à savoir si la préoccupation des peuples africains c’est d’avoir des dirigeants qui jouent bien leur rôle, où s’il faut de l’alternance pour l’alternance.

Ainsi dit, les peuples africains devraient rechercher des chefs d’Etat capables, à mesure de bien les gouverner que de vouloir coûte que coûte tourner les pages. Mais là où la situation est préoccupante et cela ne manque pas en Afrique, c’est quand les constitutions sont rédigées, retouchées et manipulées au goût des dirigeants qui ont près de 40 ans au pouvoir. Ils deviennent de facto comme des présidents à vie, élections ou pas. Dans ces situations, la malgouvernance ne peut pas ne pas s’installer, tout étant verrouillé, ne donnant aucune possibilité à l’innovation.

Tout en reconnaissant qu’il ne faut pas faire de l’alternance pour l’alternance, les Etats africains devraient travailler à aller de plus en plus vers la limitation des mandats avec des systèmes électoraux transparents. Pour cela, il sied aux pays africains de prendre en compte cette suggestion des participations du 7e forum africain sur la gouvernance, à savoir "relever le défi lié à la démocratie et la gouvernance, en prenant en compte les besoins d’amélioration des processus et systèmes électoraux, le renforcement des mécanismes de participation des populations..."

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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