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Forum sur la gouvernance en Afrique : A la recherche d’un Etat capable

Publié le jeudi 25 octobre 2007 à 07h12min

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Le 7e forum sur la gouvernance en Afrique a ouvert ses travaux le 24 octobre 2007 à Ouagadougou. Le président Blaise Compaoré en a présidé la cérémonie d’ouverture, réhaussé par la présence de l’ancien chef d’Etat du Mozambique Joachim Chisano, lauréat du prix sur la gouvernance de la fondation Mo Ibrahim.

Du 24 au 26 octobre 2007, Ouagadougou abrite les travaux du 7e forum sur la gouvernance en Afrique. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de l’Etat Blaise Compaoré. Le thème du forum de Ouagadougou est "renforcer les capacités de l’Etat en Afrique". Il réunit près de 600 participants dont près d’une trentaine de délégations de pays africains et d’institutions partenaires. Ce forum est devenue au fil des éditions le cadre de référence pour discuter des questions de bonne gouvernance et de développement du continent.

Le président du Faso qui a participé au dernier forum à Kigali en mai 2006 sur les défis et les opportunités de l’application du MAEP a reconnu que l’insuffisance des capacités de l’Etat était le principal obstacle aux efforts de développement et de démocratisation du continent. Pendant 72 heures, décideurs politiques, ONG, secteur privé, partenaires au développement et hommes de médias vont échanger sur cette problématique aux fins d’aboutir à des propositions pertinentes pour renforcer les capacités de l’Etat africain dans son combat pour le développement.

Le président du Faso a cité quatre défis majeurs à relever pour les Etats africains :

"- Le premier est la mise en place d’un environnement stable et d’un climat de confiance susceptible de libérer la créativité et l’ardeur des peuples africains, de stimuler l’épargne et d’attirer plus d’investissements étrangers directs. A cet effet, il est impérieux d’assigner à l’Etat un nouveau rôle qui complète ceux des marchés et du secteur privé au lieu de les mettre en concurrence.

- Le second consiste à lutter davantage contre le Sida, la tuberculose, le paludisme afin de préserver les ressources humaines et les capacités productives du continent.

- Le troisième défi suppose la mobilisation d’une aide accrue des partenaires au développement pour renforcer les programmes de réduction de la pauvreté et pour accélérer l’atteinte des objectifs du millénaire. Une bonne gouvernance et des institutions saines permettraient, sans aucun doute, à de telles interventions de produire des effets plus importants.

- Le quatrième défi est d’assurer l’efficacité et le dynamisme du processus d’intégration des économies africaines en vue de les rendre plus compétitives." Pour le président du Faso, l’Etat devra être juste, fort et respecté ; doté d’une administration performante, une justice indépendante et avoir à ses côtés une société civile soucilleuse. Le Burkina, pour sa part, s’est inscrit dans cette logique et depuis 2003, met en œuvre une politique nationale de bonne gouvernance et dont les résultats sont déjà appréciés par la Banque mondiale dans son classement sur le climat des affaires.

Fini donc l’Etat "providence, producteur, médecin et gendarme" qui a montré ses limites. L’Etat africain aujourd’hui a plus que jamais besoin des acteurs non étatiques pour impulser le développement selon le président du Faso.

La secrétaire exécutive adjointe de la CEA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique), Lala Ben Barka a, pour sa part, rappelé que la bonne gouvernance est une affaire trop importante pour que l’on la laisse dans les seules mains des politiques, confortant ainsi l’idée que le forum est d’abord un cadre d’échanges d’expériences pour parvenir à résoudre les problèmes du continent. Elle a également annoncé que son institution a entamé une seconde étude sur la gouvernance en Afrique et que l’étude va concerner une trentaine de pays ?

Situant le contexte dans lequel se tient le forum, le directeur du bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du PNUD a déclaré que celui-ci se tient à un moment critique de l’histoire du développement du continent. Les élections sont de plus en plus acceptées comme mode de dévolution du pouvoir. Cependant, malgré une croissance qui résulte des réformes en cours, le taux de croissance économique n’est pas encore capable d’insuffler la dynamique qu’il faut pour réduire durablement la pauvreté.

Il a rappelé le consensus de Kigali sur le rôle central de l’Etat en matière de développement. Mais dans le même temps, il a interpellé les unes et les autres sur l’érosion des capacités de l’Etat qui doivent être freinées par la lutte contre la corruption et la transparence dans la gestion de la chose publique. Pour lui, un Etat faible ne peut pas promouvoir le développement, ni la démocratie. Il s’agit pour lui de trouver les voies et moyens de résorber les déficiences de l’Etat en matière de capacités enfin qu’il crée les conditions favorables au développement de l’entreprise privée, pour attirer les investissements étrangers et locaux, indispensables au développement durable.

Par Abdoulaye TAO


Face à face politiques-médias ce matin

Le dialogue des médias est le deuxième du genre, après celui organisé en 2006 à Kigali au Rwanda, en marge du Forum AGF VI. Il se tient cette année à Ouagadougou aux mêmes dates et selon les mêmes critères.

Le but de ce dialogue des médias est de créer un cadre d’échange entre les professionnels des médias africains et les personnalités régionales et nationales travaillant à favoriser l’État compétent en Afrique. Ce dialogue exposera également les expériences et leçons émanant des efforts précédents, incluant les facteurs internes et externes qui ont facilité ou empêché cette éventualité.

Les journalistes représentent la première cible du dialogue des médias qui sera organisé en partenariat avec la Fondation Reuters et l’Association des journalistes ouest-africains. Il est attendu qu’à la suite du dialogue, les participants développent une bonne compréhension du thème du Forum et soient en conséquence plus aptes à fournir des informations sur le sujet, aussi bien en quantité qu’en qualité. A leur retour dans leurs pays respectifs, ce groupe de journalistes devrait pouvoir poursuivre le débat sur tous les plans.

Source : documents du forum

Le Pays

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