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Diplomatie burkinabè : Ouverture, solidarité, pragmatisme

Publié le mardi 23 octobre 2007 à 08h53min

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Blaise Compaoré et John Rawlings

Si la diplomatie est le reflet de la puissance d’un pays, force est de dire que le Burkina Faso est devenu une superpuissance au cours de ces deux dernières décennies, au vu des succès engrangés sous la houlette du président Blaise COMPAORE. Des fruits autant économiques que politiques et qui doivent faire du pays un Etat émergent à l’horizon 2015.

Lorsque Blaise COMPAORE accédait au pouvoir le 15 octobre 1987, c’est un truisme d’affirmer que la diplomatie burkinabè était mal en point. Rendue partisane par les révolutionnaires qui avaient opté pour une coopération « militante », elle pourfendait certains pays et en encensait d’autres, cela dans le pur style d’un pouvoir d’Etat qui n’avait pas totalement « inhibé » ses classiques révolutionnaires.

Une option qui, à l’analyse, se révèlera erronée le pays ayant été payé en monnaie de singe dans certains cas et s’étant créé de solides inimitiés dans d’autres. Instruit par ces errements et plus généralement sur les dangers d’un manichéisme malséant, le mouvement de Rectification allait dès les premiers instants privilégier le pragmatisme et le réalisme, sans pour autant passer par pertes et profits la solidarité agissante.
Dans ce registre, on l’a vu s’investir dans la résolution des différentes crises ainsi que des conflits qui déchiraient le continent africain.

Du Niger au Mali en passant par le Tchad, la République Démocratique du Congo et le Soudan, Blaise COMPAORE a fait ses premiers pas de diplomate en chef aussi bien dans la sous-région que loin de ses « bases » géographiques. Avec le plus souvent, beaucoup de bonheur comme au Niger et au Mali avec les conflits touarègues. Plus près de nous, sa facilitation dans les dossiers togolais et ivoirien a été couronnée de succès, le premier pays ayant organisé ses législatives le 14 octobre 2007 tandis que dans le second, il y a comme une quasi-obligation pour les parties de respecter les termes de leur Accord conclu à Ouaga.

L’amitié d’accord, les intérêts d’abord

Cette tradition de médiation a fait du Faso et de sa capitale, une plaque-tournante de la diplomatie africaine et même mondiale, avec la tenue de Sommets d’envergure tels que celui de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) de l’Union internationale des parlementaires (UIP) et de la Francophonie.

Un activisme porteur aussi au plan économique, Blaise COMPAORE, sans être disciple de Charles de GAULLE (à ce que nous sachions) ayant compris que, plus que des amis, un pays a d’abord des intérêts - Qu’il se doit de défendre sans ostentation, mais avec toute la vigueur et la rigueur qu’exigent les règles de l’amitié - Une illustration de cette option sans équivoque, les relations avec Taïwan que certains esprits « bien pensants », ne cessent de vilipender, au prétexte que celles avec la Chine continentale peuvent être plus rentables. En attendant, cette coopération décriée nous rapporte de nombreux forages, des aménagements hydro-agricoles, des infrastructures éducatives et sanitaires, etc.

COMPAORE a compris que dans le contexte de la globalisation, la coopération politique et économique revêt plus que par le passé, une importance cruciale et qu’il fallait de ce fait, ratisser large. D’où, ce volontarisme et le respect des engagements pris ainsi que cette plus grande implication dans les « affaires » du monde. Laquelle s’est traduite par son apport dans le renforcement et la consolidation des organisations d’intégration régionale et de l’Union africaine. Dialogue, culture de la paix et de la tolérance, le Burkina Faso a abandonné toute idée d’unilatéralisme au profit de politiques de solidarité entre les peuples. Avec comme credo, l’avènement d’un ordre international mieux régulé et plus équitable. C’est que comme l’indique Blaise COMPAORE, il s’agit « d’accélérer l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement ». Cela, pour s’inscrire mieux encore dans le temps du monde.


« On n’est jamais leader par hasard »

Parti de rien, si tant est qu’il est à la tête d’un pays dont on s’accorde à dire que sa principale richesse ce sont ses hommes, Blaise COMPAORE a su, au fil du temps, se forger une stature de leader incontesté de l’Ouest-africain et de dirigeant écouté et respecté de par le monde. Une position enviable qui ne fait rien au hasard, la culture, les états de services antérieurs ainsi que le profil personnel de l’homme plaidant pour lui. Enraciné dans la culture moaga dont il est le « produit », Blaise COMPAORE a conservé les caractéristiques basiques de ce peuple qui sont, la modestie, le respect de l’autre et le goût du travail.

Dans son rapport avec l’autre, cette base lui permet de mettre tout le monde à l’aise, car, le président du Faso privilégie l’écoute. Il devient de ce fait une sorte d’exutoire pour ses interlocuteurs, qui, en épanchant leur « bile », se prédisposent naturellement au dialogue. A l’occasion duquel dialogue, sa maîtrise de l’art militaire fait de lui un tacticien hors-pair qui échafaude des « plans » qui rencontrent l’assentiment de tous. Illustration, les dialogues togolais et ivoiriens au cours desquels ce sont les principaux concernés qui auront tracé leurs feuilles de route alors qu’avant tout semblait les opposer.

Un tacticien servi par sa maîtrise de la dialectique révolutionnaire, laquelle et malgré ce qu’on en dira, est fort utile dans l’appréhension des « choses » de la vie. Comme dirait l’autre, « Blaise a tout vu, a tout entendu », et même s’il n’a pas tout vécu, il a engrangé un tel capital d’expériences, qu’il arrive à démêler même les nœuds gordiens. La tradition de médiation désormais bien ancrée du pays le prouve éloquemment.

Alpha YAYA

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