La salle du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) a manqué de places le 17 octobre dans l’après-midi. Des hommes et des femmes de tous milieux et de toutes responsabilités (sociales, religieuses, politiques et culturelles) s’y sont ralliés sous la "bannière" du refus de la misère.

Des rencontres de ce genre ont eu lieu dans plusieurs Etats du monde. Elles permettent de sonder l’engagement de chacun à écouter la voix des sans-voix et "à affirmer que la misère est une violation de l’ensemble des droits humains". C’est l’occasion pour chacun de manifester sa solidarité, de se sentir encouragé. "Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré". C’est cette pensée de Joseph Wrésinski, le fondateur d’Atd Quart monde qui serait gravé dans "le marbre du parvis des droits de l’homme et des libertés au Trocadéro à Paris", qui a toujours guidé ses partisans.

Au Burkina Faso, il n’est point rare de rencontrer des personnes vivant dans le dénuement ou condamnées à y vivre. Des témoignages collectifs entendus cet après-midi-là au CENASA l’ont prouvé encore. Ils expriment la douleur physique et morale de celles-ci. Imaginez des vieilles femmes qui tamisent du sable et des acheteurs qui le prennent à crédit et s’en vont, sans jamais revenir... Ou, pensez à ces dames qui aident à "purifier" le linge de certains foyers dans des conditions souvent insupportables... De nombreux visages de la pauvreté, on en a décrit assez au CENASA. Heureusement, les victimes ne désarment pas. "Nous sommes fiers de nous battre. Ce qui nous encourage, c’est d’abord nos enfants que nous ne voulons pas voir obligés de suivre nos traces", ont-elles laissé entendre.

Pour atténuer leurs peines, le représentant résident du mouvement Atd Quart Monde, Guillaume Charvon, a appelé à construire avec ces gens un monde de fraternité et d’humanité. Un monde où les droits de chacun seraient reconnus et respectés. La solidarité, la fraternité, l’amitié et le respect de la dignité sont revenus dans le propos de la ministre de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo/Tapsoba, qui s’est sentie interpellée. "Nous appelons à la solidarité agissante, à la compréhension, à l’acceptation et à la complémentarité", s’est-elle exprimée.

Le Mouvement Atd Quart monde est une ONG internationale qui invite les personnes et les institutions à rejoindre les pauvres dans leur combat quotidien pour se libérer de la misère. Il a été fondé en 1957 dans un bidonville parisien (France). Atd Quart monde travaille sur le terrain avec des personnes et des communautés dans les zones défavorisées dans les domaines tels la santé, l’initiation aux métiers, l’accès aux TIC et l’éducation.

Emile Gandèma Stagiaire

L’Observateur Paalga