Mme Joann Lockard (à gauche), directrice du Centre culturel américain et Mme Wossie Mazengia, vice concul, ont animé le point de presse.

Pour donner plus d’éclairage sur le sujet, le vice-consul de l’ambassade des Etats-Unis, Mme Wossie Mazengia et la directrice du centre culturel américain, Mme Joan Lockard ont animé un point de presse dans l’enceinte du centre culturel américain à Ouagadougou. Nous vous retraçons l’exclusivité des échanges avec les journalistes.

Comment est né l’idée d’octroyer des visas américains par le biais de la loterie ? Combien de Burkinabè ont déjà été chanceux ?

Comme vous le savez, les Etats-Unis sont un pays d’immigrants. Ceci dit le programme « Diversity Visa » est conçu pour augmenter la diversité d’origine des peuples qui vivent aux Etats-Unis. Ce qui permet de donner chaque année, 50 000 visas de résidents permanents. La période d’inscription à la loterie de visas d’immigrants pour 2009 s’étendra du 03 octobre au 02 décembre 2007. Les personnes intéressées soumettent leurs demandes en ligne à l’adresse www.dvlottery.state.gov.

Pour postuler, il faut être titulaire du baccalauréat. Il n’y a aucun frais pour participer à la loterie. C’est gratuit. En ce qui concerne le Burkina, nous constatons d’une manière générale que peu de Burkinabè s’y intéressent.
En 2006, il y avait 165 gagnants. En 2007, il y a eu 95 gagnants et après vérification des dossiers, finalement 35 ont été bénéficiaires du visa d’immigrants.

C’est la cinquième année consécutive que votre pays lance le « Diversity visa lottery ». Le processus va-t-il se poursuivre ?

On ne peut pas prévoir ce qui va se passer à l’avenir. Seulement on va continuer en 2009. L’idée marche pour le moment et on ne saurait être affirmatif si cela va se poursuivre.

Pourquoi Ouagadougou est devenu le carrefour pour l’entretien avec les Nigérians, Togolais, Ghanéens … ?

C’est une bonne question. Cela s’explique par le fait que le Burkina Faso accueille assez de Togolais, Nigérians, Ghanéens sur son territoire. Donc ces derniers désirent faire leur entretien au Burkina. Cela ne constitue pas un problème pour nous, car on peut jouer à la loterie partout dans le monde.
Mais ceux qui désirent leur entretien à Ouagadougou doivent parler le français, l’anglais ou les langues nationales burkinabè.

Est-ce qu’il y a des pays où le taux d’immigration de leurs ressortissants est faible et sont par conséquent favorisés dans la loterie ? Comment expliquez-vous que certain pays gagnent largement par rapport à d’autres ?

Il n’y a aucune faveur quelconque d’un pays par rapport à l’autre. S’il y a beaucoup de Burkinabè qui jouent à la loterie, certainement que le nombre de chance de gagner plus serait élevé.
Par exemple l’année dernière il y a eu 4000 Nigérians qui ont gagné, tout simplement parce qu’ils sont nombreux à participer aux jeux de la loterie. La réalité est que les Burkinabè dans leur majorité semble ne pas s’intéresser à cette loterie.

Une fois gagner la loterie, quelle assistance le gouvernement américain apporte à la personne pour son insertion sociale aux Etats-Unis ?

La loterie vous donne seulement accès aux visas. Le reste, à savoir le billet d’avion et son insertion sociale, c’est la personne qui se prend en charge elle-même. Il n’y a aucun soutien du gouvernement américain. Une fois arrivée aux Etats-Unis, c’est la personne qui doit se battre pour trouver de l’emploi et s’adapter à la vie. C’est pourquoi on exige comme préalable l’obtention du baccalauréat. Parce que c’est difficile de trouver un emploi sans le minimum du bac. Mais en général les bénéficiaires arrivent à s’intégrer dans la vie sociale.

La loterie est ouverte aux ressortissants des pays francophones. Est-ce que la compréhension de l’anglais conditionne les chances ?

Non. On n’exige pas la compréhension préalable de l’anglais. Seulement nous conseillons aux candidats d’apprendre l’anglais de préférence ici à Ouagadougou. Mais on peut une fois arriver aux Etats-Unis apprendre l’anglais.

Aujourd’hui des particuliers profitent de cette loterie américaine pour en faire leur fonds de commerce. Est-ce normal ? Que faites-vous pour empêcher ces pratiques ?

Malheureusement ça existe. Mais nous ne pouvons pas tout contrôler. Que les gens sachent que le gouvernement des Etats-Unis ne demande pas d’argent pour le formulaire. C’est gratuit.
Les gens qui s’adressent à ces genres de structures veulent une assistance pour remplir le formulaire. Mais qu’ils soient avisés que la fiche est gratuite et disponible sur le site.

En quoi cette loterie profite au gouvernement américain ?

Comme déjà évoqué, les Etats-Unis sont un pays d’immigrants. L’objectif de cette loterie est d’augmenter la diversité de sa population. Et cette diversité de la population fait aussi la grandeur de notre pays. C’est pourquoi ce programme a été mis en place.

On a l’impression que le visa non - immigrant des Etats-Unis s’acquiert avec plus de facilité que les visas des pays européens…

Avant de recevoir le visa non-immigrant pour aller aux Etats-Unis, on doit prouver que l’on a pas l’intention d’y rester. On doit prouver également qu’on a des liens familiaux et économiques dans le pays. C’est notre exigence. Cependant il y a des Burkinabè qui vont aux Etats pour les vacances et d’autres pour les études.

Les Etats-Unis se sont lancés dans une lutte âpre contre le terrorisme. Avec le système de la loterie, est-ce que vous ne risquez pas d’accueillir des indésirables ?

Le principe est formel. Le gain à la loterie ne donne pas automatiquement droit au visa. Nous effectuons des vérifications rigoureuses de tous les documents de chaque candidat.

Propos recueillis par Théodore ZOUNGRANA
Email : tzoungrana@yahoo.fr

L’Hebdo