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15-octobre 2007 : Mariam Sankara ravit la vedette à tous

Publié le samedi 20 octobre 2007 à 10h14min

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Mariam Sankara

Dans la guerre des stratégies pour marquer les esprits en ce 15-Octobre 2007, les sankaristes ont marqué un point de taille. Ils ont réussi à faire venir à Ouagadougou Mariam Sankara, l’épouse du leader de la Révolution d’août 1983. Le retour de cette dame, plutôt discrète, 20 ans après la mort dans des conditions atroces de son mari est, en effet, l’élément phare de toutes les manifestations organisées dans le cadre de la commémoration du 15-Octobre 2007.

A la vérité, ce grand coup médiatique a été favorisé par le pouvoir ou par certains de ses partisans. Tous ceux qui ont créé çà et là des difficultés à la famille politique des sankaristes ont contribué, sans le vouloir, à davantage médiatiser les actions des adversaires de l’enfant terrible de Ziniaré.

De nombreux observateurs estiment que la participation de Mariam Sankara aux manifestations commémoratives de l’assassinat de son mari constitue une renaissance pour le sankarisme. On peut accorder du crédit à cette thèse, quand on constate que les partis et mouvements se réclamant des idées du capitaine Thomas Sankara ont fait preuve de maturité.

La préparation des activités du 15-Octobre a mis tout le monde d’accord. Habituellement enclins aux querelles byzantines, ils ont, cette fois, parlé d’une seule voix et tout laisse croire que le succès des manifestations sera le départ d’une union définitive ou, du moins, qu’il sonnera le glas des peaux de bananes qu’ils se lançaient auparavant.

En outre, le camp sankariste a permis à la veuve de prendre date avec l’histoire. Les bains de foule dont elle a bénéficié peut être le déclic d’un engagement total dans l’arène politique. Mariam Sankara semble être la seule à faire l’unanimité sur son nom et elle peut, de ce fait, songer à un destin politique au Faso. L’accueil triomphal qui lui a été réservé en dit long sur le capital de confiance que certaines couches de la société lui accordent. La jeunesse, en particulier, semble prête à la suivre.

Aux yeux de celle-ci, elle est l’incarnation du mythe Thomas Sankara. Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que Mariam Sankara a effectué un séjour fructueux au Faso. De leur capacité à capitaliser les fruits de cet amour que les Burkinabè ont pour la veuve Sankara dépendra en grande partie l’avenir des mouvements sankaristes qui, petit à petit, se taillent une place.

Les hommes et les femmes qui ont porté le deuil de Sankara ont également marqué des points au plan international. La presse étrangère s’est, en effet, beaucoup plus intéressée à l’hommage au président du Conseil national de la Révolution plutôt qu’à la « fête » organisée pour célébrer les 20 ans de renouveau démocratique dont les organisateurs n’ont pourtant pas lésiné sur les moyens.

Au sortir de ce 15 octobre, les sankaristes ont maintenant le dos au mur. Ils jouent leur crédibilité aux yeux des Burkinabè et de la veuve. Celle-ci a pu faire le constat qu’une partie importante de l’opinion a encore de l’estime pour son défunt mari. Ce sont eux qui doivent inventer la stratégie pour faire fructifier, politiquement, cette adhésion populaire.

Adam Igor

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