Avec un PM comme celui-là, il y a assurément de l’espoir. Hélas, le bémol dans cette affaire, c’est que Testicus est le seul à gesticuler. Même les membres de son gouvernement semblent se tenir cois. Ils parlent peu et semblent s’en tenir, pour l’instant, à la composition ou à la recomposition des équipes de leurs cabinets, histoire de marquer le changement et impulser une dynamique nouvelle.

Ce ramdam au sommet de l’exécutif a de quoi séduire dans un Faso où l’on continue de scruter l’horizon pour voir venir le coup de fouet. Mais quand on sait que c’est le politique qui détermine tout, et que de ce côté-là un certain conservatisme est de mise, le scepticisme pourrait prendre le pas sur l’optimisme. Testicus Zorro serait, dans ce cas, un arbre qui cache la forêt.

Les élections législatives, qui ont conforté le parti présidentiel comme parti majoritaire à l’Assemblée, n’ont pas pour autant permis un renouvellement notable du personnel politique. Les mêmes hommes ne peuvent avoir que les mêmes idées et des gens qui pensent comme Testicus ne sont pas nombreux. Pire, il y en a qui se demandent encore pourquoi Dieu a inspiré Blaise pour qu’il les laisse, eux qui sont au pays avec lui, et aille chercher ailleurs un PM et même des ministres.

Pour donner un signal fort dans le sens d’un renouveau dans la gouvernance politique et administrative, le parti majoritaire serait donc bien inspiré de convoquer ses instances et d’instruire ses troupes sur une nouvelle façon de gérer l’État pour être en phase avec les professions de foi du tout nouveau PM. Les récentes péripéties autour de la célébration et/ou commémoration du 15 octobre, par exemple, ne sont pas de nature à renforcer les discours volontaristes de Testicus qui ne cesse de lancer des appels au rassemblement pour la réussite de l’action gouvernementale. Le citoyen lambda ne peut pas faire la différence entre les décisions politiques souterraines et les décisions gouvernementales.

En principe, dans la mesure où c’est le politique qui inspire l’exécutif, il ne devait pas y en avoir, pour une meilleure lecture. Si une divergence intervenait, le contrôleur de l’action gouvernementale devait tirer la sonnette d’alarme. Manifestement, le fait de choisir des Premiers ministres qui n’ont pas de poids dans le parti majoritaire fragilise ces derniers non seulement vis-à-vis des bonzes et autres amis personnels du président, mais également vis-à-vis de l’opinion publique qui se demande toujours légitimement s’ils ont les moyens politiques de leurs actions. Testicus Zorro n’échappe pas à la règle.

Il faudra donc très vite que le CDP et les partis de la mouvance lui facilitent la tâche en lui signant un chèque en blanc pour qu’il obtienne un crédit de confiance à la banque du peuple. À cette banque-là, la tenue des promesses tient lieu de remboursement.

Journal du jeudi