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Célébration des 20 ans de renaissance démocratique : Blaise Compaoré à cœur ouvert avec la jeunesse

Publié le samedi 20 octobre 2007 à 10h16min

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Blaise Compaoré

Le président du Faso Blaise Compaoré dans le cadre de la célébration des 20 ans de renaissance démocratique a rencontré la jeunesse du Burkina Faso à Pô, le jeudi 18 octobre 2007.

Les ambitions de Blaise Compaoré pour la jeunesse, les sanctions qui ont frappé des fonctionnaires grévistes du ministère des Affaires étrangères, les rapports du président avec la famille du président Sankara, les événements du 15 octobre 1987 ont été au centre des échanges entre le président et la frange jeune du Burkina.

« Jeunesse-démocratique, jeunesse-développement, avec Blaise Compaoré avançons ! ». Tels étaient les slogans scandés par les trois mille (3000) jeunes venus des quatre coins du Burkina Faso quand le Président du Faso apparaissait pour l’entretien dans son palais de Pô. Le maire de la commune de Pô Henri Koubizara a dit au président Blaise Compaoré, « la fierté de la population de Pô et celle de la jeunesse pour la détermination, le courage avec lesquels ensemble vous avez donné un cours à l’histoire de ce pays en août 1983.

A partir de cet instant, l’homme burkinabè a retrouvé sa dignité et s’est engagé résolument à assumer avec honneur son développement, et à occuper une place d’honneur dans le concert des nations ». Selon le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi Justin Koutaba, la jeunesse des 45 provinces a fait le déplacement dans la ville historique de Pô dont le nom est indissociablement lié à la renaissance démocratique pour être en communion de sentiments, d’idées-forces, d’actions et d’espoir avec Blaise Compaoré. Justin Koutaba a dit la joie et la gratitude de la jeunesse pour les actions que le président mène en sa faveur. « Elle veut vous dire que l’édifice de la société d’espérance que vous construisez en visionnaire avec action et détermination a une base solide, structurée et large : la jeunesse, » a-t-il souligné.

« C’est la liberté qui a manqué le plus à la Révolution »

Le Président du Faso a pris la parole dans un tonnerre d’acclamations. « Je suis heureux d’être avec la jeunesse ce soir parce que mon destin a été forgé et marqué par la jeunesse, » a-t-il déclaré. Il y a un quart de siècle, c’est cet enthousiasme de jeunes « qui nous a permis moi et d’autres camarades de nous engager dans un combats politique qui, aujourd’hui, se révèle un des combats les plus intéressants pour l’histoire de notre peuple ». Il a remercié la ville de Pô, ses habitants, ses jeunes, femmes, anciens qui « m’ont porté, fait grandir, qui m’ont poussé et aidé à aider le Burkina Faso ». Dans les écrits on parle souvent de Blaise Compaoré comme d’un homme politique. « Mais je crois que je ne le suis pas, je suis avant tout un citoyen qui aime son pays qui pense que lorsqu’il y a des fortes lacunes, pour permettre à ce pays, notre nation, de gagner en progrès et en liberté, il faut être là, » a-t-il rétorqué. Son père lui avait dit de choisir entre le séminaire et l’armée.

Finalement c’est l’armée qu’il a choisie avec pour ambition de faire une carrière exceptionnelle, de s’investir pleinement dans une unité d’élite « le corps de référence pour moi, et c’est dans les années 75 que ce choix a rencontré l’histoire de notre pays ». Parlant de la révolution, il précisera que « c’est la liberté qui a manqué le plus à la révolution ». De plus, selon lui, le passage de la rectification à l’Etat de droit n’a pas été facile car « il était difficile de comprendre comment il fallait laisser la liberté à des réactionnaires ». Pour lui, on qualifiait souvent les gens de réactionnaires par manque d’arguments contre eux.

Les rapports avec le père de Thomas Sankara

Au cours de la séance des questions-réponses, les jeunes ont soumis des préoccupations et demandé des éclairages sur l’histoire du Burkina Faso. Le ministre Justin Koutaba est revenu sur le programme du Président du Faso en faveur de la jeunesse en train d’être exécuté actuellement : lutte contre le chômage, promotion de l’auto-emploi, fonds d’appui... Un jeune fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères redéployé au ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique a demandé au président de lever la « sanction de redéploiement qui les frappe ».

Il a justifié leur marche par le fait qu’ils n’ont pas d’indemnités comme dans les autres ministères. Avec un sens de la repartie bien aiguisé, Blaise Compaoré lui a dit que justement dans les autres ministères ils auront les indemnités jadis enviées aux autres fonctionnaires. Sur les événements du 15 octobre 1987 le chef de l’Etat dira que : « le 15 octobre n’a été que le couronnement de la déliquescence finale d’un processus révolutionnaire qui avait perdu de sa popularité parce que les échecs à la fois politiques et économiques étaient patents ». Pour lui « quand on a des échecs au lieu de chercher les réponses, on cherche des réactionnaires, des contre révolutionnaires, cela a amené le processus à imploser ».

Sur la question relative à ses rapports avec le père du président défunt Thomas Sankara, Blaise Compaoré répondra avec la voix quelquefois étranglée par l’émotion (...) : « Je dois dire que nous avons eu des contacts parfois cordiaux mais il y a eu un certain nombre de situations qui m’ont amené à freiner certains contacts, et ça il n’y a pas longtemps, » a-t-il confié. Et de poursuivre que, « le président de l’Assemblée nationale Roch Marc Christian Kaboré, qui assistait aux cérémonies funéraires du vieux Kalanzaga, m’a informé que le père de Thomas Sankara l’avait accosté pour lui dire de dire à son fils qu’il a faim. J’ai fait remettre un pli pour lui. Il a remercié et puis une semaine après, il y a une ou deux de ses filles qui ont demandé de faire remettre le colis. Et le vieux a informé le cabinet de la présidence. J’ai envoyé une délégation de la présidence pour savoir pourquoi ils ont dit qu’ils n’avaient pas besoin d’appui venant de moi, etc ».

La deuxième fois, « le colonel Gilbert Diendéré et moi on est passés par les mêmes messages, ils récupèrent l’argent et deux ou trois jours après ils appellent pour dire qu’ils s’étaient trompés. A partir de là je me suis dit qu’il ne faut pas continuer à agir contre la volonté des gens c’est tout simplement cela. Il y a eu des périodes où ça passait mais à partir de ces deux évènements je n’ai pas voulu continuer à m’investir dans la construction des relations qui allaient en dent de scie ». Par ailleurs, des personnalités et acteurs des événements de ce dernier quart de siècle de l’histoire du Burkina Faso comme le colonel Gilbert Diendéré, François Compaoré, Salif Diallo, Mahamadi Koanda, le Larlé Naaba, Achille Tapsoba, Arsène Bongnessan Yé ont apporté des témoignages.

Pèlerinage au « foyer incandescent » de la Révolution

Dans la matinée, les jeunes se sont rendus au camp commando de « la Résistance du 17-Mai » d’où le capitaine Blaise Compaoré et ses hommes se sont ébranlés pour aller instaurer la Révolution démocratique et populaire au Burkina Faso.

Des explications leur ont été fournies pour le colonel Gilbert Diendéré alors sous-lieutenant et adjoint au capitaine Compaoré. Les jeunes ont pu visiter sur une colline de la caserne les vestiges de ce qui constituait jadis le poste de commandement (PC) de ce héros de la Révolution d’août. Ils ont également suivi des démonstrations commandos : le combat corps à corps et des exercices de haute voltige. Au champ de tir ils ont été enthousiasmés et parfois ébahis par les démonstrations d’attaque commando avec des Kalachnikovs, des roquettes RPG7, des mitrailleuses lourdes, des DCA et des fameuses Orgues de Staline. La célébration des vingt ans de renaissance démocratique avec le président Blaise Compaoré à Pô y a pris fin par un concert géant au stade provincial.
Cette célébration vivra dans les souvenirs des quelque trois mille jeunes comme un moment d’intense communion entre un président et sa jeunesse autour de l’idéal démocratique.

Bachirou NANA

Sidwaya

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