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Affaire Guy-André Kieffer : Vers la fin de la raison d’Etat

Publié le vendredi 19 octobre 2007 à 05h47min

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L’Ivoirien Jean-Tony Oulaï, celui-là même dont le nom revient très souvent dans la disparition en avril 2004 à Abidjan, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, mesurait-il toute la gravité de son acte ? Ou bien, s’est-il tout simplement trompé de pays et d’époque ?

Aux deux convocations qu’il a reçues de la justice française, l’ex-membre des services spéciaux ivoiriens, placé sous contrôle judiciaire en France, n’a pas répondu, d’où son interpellation. Ce que, évidemment, n’aurait pas osé Dominique de Villepin, tout Premier ministre de France qu’il a été. Alors, pourquoi Oulaï a-t-il bravé, défié la justice française ?

Oulaï devrait, en tout cas, se le tenir pour dit : la Côte d’Ivoire n’est pas la France. Encore moins la France sous la présidence Sarkozy où certaines affaires africaines de l’Elysée, jadis classées top secret pour "raisons d’Etat", sortent de plus en plus des tiroirs secrets de la Présidence pour être connues de la Justice et devenir ainsi des affaires relativement ordinaires. Au demeurant, il est quasi certain que l’affaire Guy-André Kieffer n’aurait sans doute pas connu cette nette évolution sous la présidence Chirac.

Toutefois, de quelle marge de manœuvre Sarkozy dispose-t-il, à un moment où les relations entre la France et la Côte d’Ivoire tendent à la normalisation sur fond de désir de préservation des intérêts mutuels ?

Quoi qu’on dise, Jean-Tony Oulaï a sans doute réalisé qu’il court moins de risques pour son intégrité physique, en séjournant en France qu’en Côte d’Ivoire. Sous cet angle, il devrait se sentir moins malheureux à l’idée de n’avoir à subir que la rigueur de la loi française.

En tout état de cause, pour les familles de la victime, c’est déjà un soulagement, un pas de franchi, que Jean-Tony OulaÏ soit aujourd’hui entre les mains de la justice française. Quant à savoir si la vérité triomphera, suite à la relance de l’affaire, c’est là, une autre paire de manches. Mais on s’achemine vers la fin de la raison d’Etat. Ce qui, en soit, est un signe encourageant.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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