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Palais de Cocody : Berceau de la violence en Eburnie

Publié le lundi 31 mai 2004 à 15h29min

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Depuis l’entame de la crise ivoirienne, elles sont une multitude les milices qui régentent le quotidien sur les bords de la lagune Ebrié, en toute impunité.

Ce qui a fini de convaincre l’opposition dans son ensemble et les observateurs de la scène politique qu’elles sont ni plus ni moins que les bras séculiers du régime Gbagbo, qui ont l’onction du palais de Cocody pour tuer dans l’œuf toute velléité de contestation et de critique à son encontre.

Les plus connues et les plus craintes sont les "patriotes" du bambin politique Charles Blé Goudé, et les "escadrons" de la mort. Oui, les escadrons de la mort, ces hommes sans visage, qui enlèvent et trucident sans laisser la moindre trace. C’est certainement dans leur nasse qu’est tombé le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer le 16 avril dernier. Mais là, des visages commencent à se découvrir, puisque la pression internationale a abouti à l’inculpation du beau-frère de Simone Gbagbo, la toute-puissante première dame, par la justice ivoirienne elle-même.

Michel Legré qu’il s’appelle, dernière personne à avoir vu vivant Guy-André Kieffer, avant son inculpation pour "complicité d’enlèvement", "séquestration", "assassinat" et "diffamation", suivie de son incarcération à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) le 28 mai dernier, avait devant le juge d’instruction français, Patrick Ramaël, mis en cause une dizaine de pontes du clan présidentiel avant de se rétracter. Oui, complicité d’enlèvement et autres, mais avec qui ? Cette question restera certainement sans réponse tout le temps que règneront Gbagbo et épouse, puisqu’interdiction est faite au juge français d’entendre les personnes citées par Michel Legré.

Eh bien, il n’y a pas lieu de chercher qui sont les assassins de Guy-André Kieffer. La présidence et la justice ivoiriennes ont indiqué le sens interdit qu’il ne faut emprunter pour aucune raison. Bonnes gens, tirez-en la conclusion. N’est-ce pas que l’Organisation des Nations unies (ONU) sort grandie de sa commission d’enquête indépendante qui avait révélé en début mai l’implication directe du palais de Cocody dans les atrocités, les atteintes aux droits de l’Homme survenues en Côte d’Ivoire depuis que la violence en politique y a été inaugurée ?

Ce ne sont pas les parrains des Accords de Linas-Marcoussis qui diront le contraire, après la mort annoncée de leur filleul. Et qu’adviendra-t-il si jamais la France et ses alliés restaient yeux fermés et bouche cousue sur ces dérives en Eburnie ? Car les massacres des petits nègres, l’holocauste de Jean-Hélène et l’ascension de Guy-André Kieffer vers l’inconnu peuvent être ignorés de l’Elysée.

L’Observateur

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