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20 ans de renaissance démocratique" : Le courage de l’autocritique

Publié le jeudi 18 octobre 2007 à 08h34min

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Le colloque international "Démocratie et développement en Afrique" constitue l’étape saillante des festivités pour la célébration des "20 ans de renaissance démocratique au Burkina Faso avec Blaise Compaoré". Aux côtés des acteurs politiques, économiques et de la société civile burkinabè, l’Afrique et le monde se donnent rendez-vous pour évaluer, au-delà de la diversité idéologique,les acquis et les insuffisances de l’expérience de l’Etat de droit sur le continent noir.

La célébration des "20 ans de renaissance démocratique du Burkina Faso avec Blaise Compaoré" rompt avec les traditionnels anniversaires d’accession au pouvoir jusque-là observés en Afrique. Elle tient plus à un cadre d’évaluation, de réflexion, d’introspection et de critique qu’à un culte de personnalité.

A travers le colloque "Démocratie et développement en Afrique", c’est une tribune qui est offerte du 14 au 16 octobre 2007 à Ouagadougou aux acteurs politiques, aux chercheurs et universitaires, aux personnalités de la société civile pour apporter leur contribution à la construction d’un Etat de droit bénéfique pour le progrès du continent et le bien-être des populations. Des centaines de femmes et d’hommes d’obédiences diverses et plurielles vont concilier leurs divergences idéologiques et contradictions conceptuelles du pouvoir d’Etat pour converger vers l’essentiel : "tracer les sillons durables du développement de l’Afrique à travers une réelle et agissante démocratie".

Le Front populaire ivoirien (parti au pouvoir en Côte d’Ivoire), les Forces nouvelles (ex- rébellion), le Rassemblement des républicains (opposition), la ZANU-PF (Zimbabwé), le PDS (Sénégal), l’ADEMA (Mali), le Kuomitang (Taïwan), le Sénat français... ont répondu à l’invitation du Congrès pour la Démocratie et le progrès (CDP) et de Blaise Compaoré qui ont eu en charge la gestion du pouvoir d’Etat au Burkina Faso pendant deux décennies. Tant les thèmes développés et mis en débat sont d’un intérêt primordial pour le Burkina Faso et que : l’aide publique au développement, la chefferie traditonnelle, la promotion des libérales individuelles, etc. Cette halte pour le bilan du régime Compaoré se dresse également comme une expérience partagée av cl’Afrique et le reste du monde. D’emblée, le Président du Faso a reconnu qu’au-delà des acquis enregistrés sous sa gouvernance, il est temps d’appréhender les insuffisances, déceler les forces et les faiblesses du système démocratique burkinabè pour envisager sereinement l’avenir.
Le colloque "Démocratie et développement en Afrique" s’inscrit dans un acte courageux de remise en cause.

"Deux décennies durant, nous avons pris le chemin de la démocratisation et du développement malgré les obstacles et les pièges multiples... Deux décennies difficiles faites souvent de succès éclatants, de revers parfois, mais toujours de constance, de persévérance et confiance dans les capacités de notre peuple à assumer son histoire politique", a reconnu Blaise Compaoré. Le Président du Faso, tout en tirant des leçons de son action à la tête de son pays, a encouragé les Africains à privilégier le dialogue pour mieux asseoir des bases démocratiques capables d’insuffler un élan de développement national et continental.

Le colloque "Démocratie et développement en Afrique" traduit ainsi la volonté d’apprécier consciemment le passé sous tous ses aspects pour mieux engager des réformes politiques, économiques et sociales en Afrique en vue de rattraper son retard actuel. "L’Afrique n’a plus de temps à perdre", a signifié Blaise Compaoré à l’ouverture du colloque. Et pour avancer, il faut parvenir à regarder dans le même sens, après une autocritique à tous les niveaux. Cette exigence de la démocratie si nécessaire dans la conduite des chantiers de développement manque parfois aux dirigeants africains. La session de Ouagadougou vient donc renforcer les assises de l’Etat de droit sur le conttinent.

Jolivet Emmaüs
joliv_et@yahoo.fr


Des participants justifient un tel colloque
Sainting Kung, représentant du Kuomintang (le parti nationaliste chinois)
 : "Le Kuomintang est très honoré d’avoir été invité à ce colloque international sur la démocratie et le développement. Notre présence ici permet également au Kuomintang de mieux connaître l’Afrique. Notre parti est très attaché à l’Afrique. Le Kuomintang depuis sa création a toujours préconisé la décolonisation quand nous étions au pouvoir, dans les années 1960, des relations ont été tissées avec de nombreux pays africains afin de les accompagner dans leur développement économique. Les collègues qui sont venus avec moi sont très émerveillés par la qualité de l’organisation de ce colloque international.
Pour le cas du Burkina Faso, nous constations avec admiration les progrès réalisés ces 20 derniers années dans différents domaines. Le Burkina Faso est un pays qui avance et qui peut bien servir d’exemple à d’autres pays africains".

Guy Penne , président de l’association France/Burkina Faso : "Un colloque comme celui-ci m’intéresse personnellement au plus haut point. Notre association France/Burkina Faso est également là pour les festivités mais aussi pour aider à mieux faire connaître en France le Burkina Faso. Notre association vise à favoriser et continuer à aider au développement de ce beau pays que je connais depuis de nombreuses années. Nous sommes là avec une grande délégation composée de femmes et hommes politiques, des journalistes, des universitaires. Mieux connaître ce qui se passe et se fait ici est enrichissant pour chacun de nous et nous voulons qu’il en soit de même pour vous.
L’association France/Burkina Faso se porte très bien. Nous avons constamment de nouveaux adhérents. Avec la correspondance de l’association ici au Burkina Faso dont le président est le bâtonnier Benoît Sawadogo, nous menons de concert beaucoup d’activités. Nous avons reçu beaucoup de personnalités du Burkina Faso en France. La dernière en date est le président de l’Assemblée nationale Roch Marc Christian Kaboré. La prochaine fois, le maire Simon Compaoré viendra nous parler des problèmes municipaux rencontrés au Burkina Faso. Pour revenir sur les festivités, notez que la commémoration d’une succession est toujours intéressante. Mais le président Compaoré a montré qu’il ne pouvait pas se contenter de la nostalgie. Pour lui, ce qu’il faut, c’est aller de l’avant. J’ai connu le Burkina Faso en 1981. A cette époque, il n’y avait pas de constitution, il n’y avait pas de partis politiques, il n’y avait pas de presse libre. Il y avait certes l’Observateur mais ce journal a été brûlé pendant la période de la Révolution. J’étais très ami avec Joseph Ki-Zerbo (aujourd’hui décédé). Celui-ci a dû, au début de la Révolution, s’enfuir du Burkina Faso.

Aujourd’hui cependant, je vois que la situation est beaucoup meilleure La presse est libre et abondante. Le Burkina Faso est un pays qui n’a pas beaucoup de ressources naturelles. Malgré cela, on constate que le pays a progressé même s’il y a encore beaucoup à faire. Le progrès constaté est à l’honneur de la classe politique burkinabè à qui je souhaite beaucoup de courage. La lutte continue. Soyons heureux car le Burkina Faso est un îlot de paix. Et cela est important dans une Afrique en difficulté. A l’heure actuelle, le président Compaoré a une aura mondialement reconnue notamment dans la résolution des conflits en Afrique. Le monde en général et l’Afrique en particulier a besoin de paix. Je trouve par ailleurs que l’organisation du colloque est parfaite. J’ai passé toute ma vie dans des colloques. De telles rencontres se caractérisent très souvent par les retards, les absences, etc. Ici c’est toute autre chose. Les traductions simultanées marchent bien, les gens sont à l’heure... tout est parfaitement bien organisé. Je félicite le Burkina Faso pour avoir réussi là où beaucoup ont échoué".

Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) : "La problématique du développement en Afrique tourne autour de la démocratie. Sur l’échiquier international, les pays développés sont des pays démocratiques. Ce qui signifie que la démocratie s’est imposée au fil des siècles comme le moins mauvais système pour conduire le processus de développement à travers le monde. L’Afrique, qui a tâtonné à un moment donné, a essayé des systèmes monarchiques ensuite le parti unique et s’est résolu depuis les années 1990 à embrasser le processus démocratique. Comment l’organiser ? Comment s’y prendre ? Comment résoudre un certain nombre de contradictions internes ? Ce sont des questions importantes qui sont au cœur même du projet de développement aujourd’hui. Je pense que c’est une très bonne initiative qu’à l’occasion de ce XXe anniversaire de la renaissance démocratique au Burkina Faso, le CDP ait choisi de faire réfléchir un certain nombre de leaders politiques africains, de chercheurs et de personnalités internationales sur la question. Donc c’est une grande idée et les échanges que nous avons eus aujourd’hui montrent bien d’ailleurs que c’est une préoccupation importante, passionnante (...) Grâce à la facilitation du président Blaise Compaoré, la situation favorablement a évolué en Côte d’Ivoire. Nous sommes sortis d’une logique de crispation, d’antagonisme à une décrispation effective. Tous les acteurs politiques sont unanimes aujourd’hui à aller à la paix, à la réunification du pays et à la tenue d’élections libres et transparentes. Et aujourd’hui, la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire est en cours avec le redéploiement de l’administration. Les audiences foraines qui doivent préparer au recensement électoral et à la tenue des élections ont démarré. Cela signifie que progressivement, la Côte d’Ivoire sort, grâce à l’appui des autorité burkinabè et du président Blaise Compaoré, de la situation dans laquelle elle s’est retrouvée, il y a quelques années.

Sidiki Konaté, ministre ivoirien de l’Artisanat et du Tourisme, porte-parole des Forces nouvelles : "Les Forces nouvelles mènent un combat de "démocratisation" de la Côte d’Ivoire et partant de toute l’Afrique. Il ne faut pas oublier la vision panafricaine de notre combat. On a été invité à ce colloque et c’est un honneur. Et le secrétaire général a tenu à ce que nous honorons cette invitation. Nous avons entendu beaucoup de choses sur la démocratie et le développement qui tiennent à cœur tous les participants. Mais nous avons été impressionnés par le discours du Président du Faso qui a donné onze points fondamentaux qui, pour nous, doivent être considérés, comme de futurs pactes que le colloque doit pouvoir instituer pour tous les Africains et faire en sorte qu’ en adoptant ces onze points, l’Afrique avance véritablement sur le chemin de la démocratie, étant entendu que le développement et la démocratie sont liés. Le Burkina aujourd’hui est le fleuron de la démocratie dans la sous-région et même en Afrique. Ce modèle mérite d’être connu, vendu et copié. Un pays qui n’a pas d’atouts naturels mais qui compte sur ses valeurs humaines et aussi sur le système démocratique pour pouvoir être aujourd’hui un repère. Ça mérite un cas d’école et je pense que ce colloque va beaucoup nous inspirer.

Rabankhi Abou Bâkr ZIDA et Jolivet Emmaüs

Sidwaya

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