LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Développement de l’Afrique : Cette renaissance en question

Publié le jeudi 18 octobre 2007 à 08h07min

PARTAGER :                          

Le forum sur la démocratie et le développement tenu récemment à l’occasion des vingt ans de renaissance démocratique du Burkina Faso, a été comme l’a voulu son principal initiateur, Blaise Compaoré, "une tribune de libre expression démocratique, pour conforter les choix pour l’avenir stratégique du continent".

Une déclaration dite de Ouagadougou, a dégagé une plate-forme programmatique constituée de douze points, pour que le continent vive dans la dignité et la prospérité. Si les douze points sont des conditions dirimantes pour amorcer enfin un décollage économique du continent, la prospective nous semble-t-il, a occulté des questions fondamentales, qui méritent une attention particulière, en cette ère de compétition économique sauvage et "d’impérialisme" culturel. Nous voulons parler de la question capitale de la langue de gouvernement et celle non moins essentielle de la monnaie.

Sur le premier point, l’un des éminents participants à ce forum, le professeur Basile Guissou pour ne pas le nommer, vient de disserter de manière docte et savante, sur cette problématique de la langue africaine de gouvernement, dans des journaux de la place. On retiendra pour l’essentiel que tant que les Africains ne parleront pas dans leur "patois", ils continueront à vivre l’aliénation économique, le développement étant conditionné par la culture. Tout est culturel, même si tout n’es pas que culture, ce qui nous amène à la deuxième problématique, celle de l’institution d’une monnaie africaine (par étapes) véritablement indépendante.

Quand on vous tient par la bourse, il vous est difficile de "bouger" économiquement, une simple fluctuation orchestrée à Londres, Paris ou New-York pouvant anéantir des décennies d’efforts et paupériser des populations déjà exsangues. L’exemple de 1994 est encore frais dans les mémoires et la sous-région bruit de rumeurs persistantes d’une seconde dévaluation. Laquelle mettra définitivement sur le carreau des pays aux économies extraverties et dont le regroupement factice volerait en éclats. Les pays dits à revenus intermédiaires, "dopés" par les devises générées par le "surboom" pétrolier, manifestent, en effet des velléités d’indépendance, au cas où cette occurrence funeste interviendrait. Un mauvais calcul, si tant est qu’ainsi isolés, ils seront une proie facile pour les Occidentaux qui "les dévoreraient" crûment.

L’Afrique doit donc "trouver ses propres schémas" (dixit Blaise Compaoré) car, "pour se consolider, la démocratie politique doit trouver son prolongement dans les mesures économiques et sociales qui favorisent le développement, de même que toute stratégie de développement a besoin pour être mise en œuvre, d’être validée et renforcée par la participation citoyenne". (toujours Blaise Compaoré). Pour résumer, paraphrasons, Samir Amin, le célèbre économiste égyptien, en disant que "l’on ne peut pas se développer en étant la périphérie d’un centre". A bon entendeur...

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique