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Pascal Affi N’Guessan : "Pas d’élection présidentielle en Côte d’Ivoire avant juin 2008"

Publié le jeudi 18 octobre 2007 à 08h19min

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Affi N’Guessan

Présent au Burkina Faso dans le cadre des "20 ans de renaissance démocratique", le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan a animé une conférence de presse, le 17 octobre 2007 à Ouagadougou. Il a fait le point sur la situation de la crise dans son pays et a émis des doutes sur la tenue des élections en Côte d’Ivoire en mars 2008.

"Par rapport à l’année 2006, la situation actuelle en Côte d’Ivoire est très encourageante et rassurante", a mentionné d’entrée de jeu, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 17 octobre 2007 à Ouagadougou. Séjournant au Burkina Faso à la faveur de la célébration des "20 ans de renaissance démocratique", le président du FPI a expliqué à la presse que l’environnement socio-politique actuelle est à la décrispation dans son pays.

Selon lui, depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, les acteurs politiques de la Côte d’Ivoire ont révisé leur position et manifestent plus d’engagement, de sincérité et de volonté d’aller à la paix. Pascal Affi N’Guessan a cité comme exemple révélateur le démantèlement de la zone de confiance et la possibilité des militants du FPI de se rendre au Nord de la Côte d’Ivoire sans être inquiétés et vice-versa. Parlant d’un plus grand changement, il a souligné que tous les déplacés de guerre de la zone Nord de la Côte d’Ivoire ont commencé à y retourner. A propos des retards dans le processus, relevés par le secrétaire général de l’ONU, le président du FPI a reconnu qu’il y a effectivement des retards que tout le monde constate. "Nous le déplorons tous et nous sommes tous soucieux de ce que le processus avance plus vite", a indiqué M. N’Guessan. Il a laissé entendre qu’ils ne sont pas particulièrement inquiets parce que les retards ne sont pas liés à une obstruction, à une volonté de bloquer ou d’empêcher le processus d’avancer.

"Je pense que les chances de ne pas tenir l’élection présidentielle en mars 2008 sont grandes. Le risque de ne pas tenir cette élection en mars 2008 existe", a confié Pascal Affi N’Guessan. En tous les cas, la préoccupation du FPI, selon son président, est que l’élection se tienne le plus rapidement possible, au plus tard en juin 2008. Il a laissé entendre que "mars 2008 pour l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, c’est trop juste, vu le traitement des données et les différentes vérifications". Quant aux audiences foraines, le président du FPI a indiqué qu’elles ont effectivement démarré, mais qu’il n’y a pas d’affluence, ce qui donne l’impression que le processus n’a pas été enclenché. Il a précisé que l’opération est effective dans 25 localités de la Côte d’Ivoire et que le processus ne se grippera pas. A propos de la participation du FPI au colloque sur la démocratie en Afrique dans le cadre des 20 ans de renaissance démocratique avec Blaise Compaoré, M. N’Guessan a souligné que celle-ci vise deux objectifs qui ont été atteints.

"Les conflits en Côte d’Ivoire sont économiques"

Il s’agit d’avoir pu répondre à l’invitation du Président du Faso et de renouer avec la classe politique burkinabè, car si "le FPI est ce qu’il est de nos jours, cela est dû au soutien dont le parti a bénéficié auprès du président Blaise Compaoré et de tous les camarades du CDP". Affirmant qu’ils ont été comblés sur toute la ligne et ont été reçus par le Mogho Naba, le président du FPI a dit qu’ils ont transmis une invitation de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire au Mogho Naba à leur rencontre avec le président Laurent Gbagbo, le 28 octobre 2007 à Abidjan.

Pour ce qui est de la communication du FPI au colloque, Pascal Affi N’Guessan a signifié qu’en ce qui concerne le développement, c’est une aspiration de tout peuple à accéder à de meilleures conditions de vie. Evoquant la démocratie, il a mis en exergue le fait qu’il y a des problèmes d’ancrage des valeurs démocratiques dans les sociétés africaines. "On ne crée pas un parti politique pour accéder au pouvoir cinq ans après. Mais c’est un jeu et les différents acteurs devraient le comprendre, en formant surtout leurs militants politiquement. Il faut éviter de ramener la question de la démocratie à l’alternance et penser que tous les moyens sont bons pour parvenir au pouvoir", a suggéré Pascal Affi N’Guessan.

Le FPI collabore-t-il avec d’autres partis politiques du Burkina Faso ? Le président dudit parti a affirmé collaborer avec nombre de partis politiques dont le PDP/PS et l’UNDD dans le cadre de l’Internationale socialiste. Concernant la pré-campagne en Côte d’Ivoire, le FPI, selon son président est en action sur le terrain. Sur la question du foncier rural en Côte d’Ivoire et l’intérêt des Burkinabè, Pascal Affi N’Guessan a demandé d’arrêter d’indexer le foncier rural comme étant la source des problèmes. Il a laissé entendre que les conflits fonciers en Côte d’Ivoire opposent plus des Ivoiriens entre eux que des Ivoiriens à des étrangers. "Mais cette réalité n’est pas connue de l’extérieur", mentionne-t-il. Et d’ajouter que ce qui se passe, c’est que "les conflits qui se produisent sont des conflits économiques. Et un conflit économique a sa source dans la pénurie. Ce n’est pas parce que l’autre est de nationalité burkinabè ou malienne que je vais renoncer à défendre mes intérêts économiques," a indiqué le président du FPI.

Il a indiqué que le plus important est que les hommes politiques arrêtent d’instrumentaliser ces questions. Quant à la division des autres partis politiques ivoiriens par le FPI, Pascal Affi N’Guessan a nié cette accusation : "Malheureusement, nous n’avons pas la culture du banditisme politique au FPI pour débaucher les cadres des autres partis".

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Boubacar SY

Sidwaya


Le président du FPI chez Tertius Zongo

Le président du Front populaire ivoirien (FPI) et ancien Premier ministre de Côte d’Ivoire, Pascal Affi N’Guessan, a été reçu en audience, le 17 octobre 2007 par le Premier ministre Tertius Zongo.

Invité au colloque international sur "Démocratie et développement", dans le cadre des vingt (20) ans de "renaissance démocratique" au Burkina Faso, Pascal Affi N"Guessan président du FPI, parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, est allé présenté ses civilités au Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo.

L’ex Premier ministre de Côte d’Ivoire a confié à sa sortie d’audience, qu’au regard des rapports étroits et de la communauté d’intérêts existant entre les deux pays et surtout en raison de la contribution des autorités burkinabè à la résolution de la crise ivoirienne, il était bon qu’il présente des hommages aux premiers responsables burkinabè. A ce sujet, il a indiqué avoir rencontré le Président du Faso et le chef du parlement.
Se prononçant sur le colloque "Démocratie et développement" Affi N’Guessan dira qu’il fut "une grande rencontre, une rencontre pertinente".

Et cela en raison des "nombreuses" communications animées par des personnalités du monde politique, économique, de la société civile entre autres, venues d’horizons divers.

Le président du FPI trouve surtout que l’institutionnalisation du colloque (une des conclusions majeures de la rencontre) est une bonne chose. Car, a-t-il ajouté, l’Afrique a besoin de partager ses expériences en matière de démocratie, la construction et l’ancrage de celle-ci. La démocratie, sous les tropiques demeure un défi permanent à relever, si tant qu’elle constitue "un système permettant de faire de grands pas dans le domaine du développement", a conclu l’hôte de Tertius Zongo.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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