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20 ans de renaissance démocratique : Le combat de l’ADF-RDA pour la démocratie au Burkina Faso.

Publié le jeudi 18 octobre 2007 à 08h29min

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Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF-RDA

Dans cette contribution de l’ADF-RDA au Colloque organisé à l’occasion de la commémoration de « 20 ans » de Renaissance démocratique avec le Président Blaise Compaoré, le parti de l’éléphant fait le bilan de la démocratie burkinabè et revient sur la question du chef de file de l’opposition et son soutien au chef de l’Etat.

Introduction :

La démocratie et la bonne gouvernance politique sont aujourd’hui des conditions essentielles à la création d’un environnement social, économique et politique qui permettent à un pays de se développer et à une nation de se forger un destin communément partagé. La démocratie permet un débat qui aide à établir un consensus sur les fonctions essentielles de l’Etat et favorise l’épanouissement des citoyens auxquels sont reconnues des libertés plus grandes et le droit à la transparence dans la gestion de la chose publique. Ces libertés qui sont fondamentales pour toute l’humanité reposent sur les grands principes que chaque peuple a le droit de choisir ses dirigeants au moyen d’élections libres et transparentes. La primauté du droit, fondatrice de toute démocratie érige en principe l’égalité de tous devant la loi. L’accès au pouvoir d’Etat n’est autrement possible que par des élections libres et transparentes. C’est ainsi que la République qui incarne le pouvoir d’Etat et ses modes d’exercice doit être un processus permanent de quête de stabilité, de justice, de progrès pour les populations. La démocratie, mode d’existence par excellence de la République n’est jamais définitivement acquise. Les premiers responsables, c’est-à-dire les partis politiques et les hommes politiques, devront avoir à l’esprit qu’ils ont reçu mandat d’exercer le pouvoir de l’ensemble des concitoyens en vue de la satisfaction des besoins du plus grand nombre.

Si la République découle du principe que la souveraineté nationale appartient au peuple et que la dévolution du pouvoir d’Etat et de ses pouvoirs dérivés sont inscrits dans une constitution écrite qui garantit la séparation des pouvoirs, l’ADF-RDA peut s’enorgueillir d’être le parti qui a toujours inscrit ses efforts dans le combat pour la démocratie en Afrique et au Burkina Faso. Le RDA puis l’ADF-RDA, en Afrique et au Burkina, n’a jamais vécu en dehors des règles Républicaines, quoique notre continent et notre pays aient connu de nombreux Etats d’exception ! Cette constance pour la démocratie et par la démocratie est le credo du parti depuis sa création ; le RDA a donc légué à notre peuple et aux peuples ouest africains, le chemin de la sagesse et de la paix sans lesquelles il n’y a point de développement. Cette histoire, le RDA doit la partager pour mieux construire l’avenir de nos peuples.

La démocratie libérale et solidaire, ligne directrice de l’ADF-RDA, se traduit sur le plan économique et social par des approches pour le progrès, la justice et le respect de la primauté du droit, l’équité dans la répartition des richesses, la gestion transparente et responsable de la chose publique. Nourrissant l’espoir que la démocratie sera sauve et qu’elle permettra définitivement à notre peuple de s’inscrire parmi les nations qui se développent, l’ADF-RDA partage avec ceux qui aiment ce pays et l’Afrique un idéal commun et des valeurs humaines chères à nos populations. Il s’agit des valeurs de solidarité longtemps ancrées dans les traditions africaines, des valeurs qui savent dépasser des rancoeurs et les haines, celles qui se construisent d’abord dans nos partis politiques et ensuite dans la République. Le libéralisme, rappelons-le, défend au nom des droits imprescriptibles et inaliénables de chacun, la possibilité d’exprimer son opinion. La démocratie libérale fait de la tolérance un principe de base de la conduite humaine afin de pacifier les relations entre les citoyens ; le libéralisme défend jusqu’au bout le droit d’expression libre, même celui de ses adversaires.
L’ADF-RDA est membre de l’Internationale libérale.
C’est pourquoi, l’ADF-RDA s’associe à cette commémoration de « 20 ans » de renaissance démocratique avec le Président Blaise COMPAORE, non pas pour s’auto-satisfaire de son parcours mais pour apprécier le chemin parcouru et déterminer ensemble avec les autres forces vives de la nation la ligne d’horizon.

Quelques rappels historiques

Quelques années (une dizaine) avant les indépendances, un groupe de députés africains à l’Assemblée constituante française signe à Paris un manifeste invitant leurs compatriotes à se rassembler à Bamako pour un colloque de réflexion sur le devenir de leurs territoires.
Les 18, 19, 20 et 21 octobre 1946, tous ces africains ardents, fiers et soucieux de réhabiliter politiquement, économiquement, culturellement et socialement l’Afrique et l’homme africain, se sont donnés rendez-vous à Bamako, au pays de SOUNDIATA sur les rives du Djoliba et, bravant tous les dangers, avec la foi, l’amour et la détermination, ont fondé le Rassemblement Démocratique Africain dont le sigle est RDA. Cet historique congrès, après celui de Manchester consacré aux intellectuels noirs, a été un moment précieux du panafricanisme plus populaire et plus directement engagé dans la lutte anticoloniale. Le RDA qui venait ainsi de naître va conduire la plus part des peuples africains colonisés par la France vers les indépendances et vers l’apprentissage de la démocratie.

Une fois les indépendances acquises, les sections RDA constituées dans la plupart des pays ouest africains faisaient pour ainsi leur apprentissage dans la gestion autonome des affaires publiques. Les pays et leurs partis politiques ont connu des fortunes diverses dans l’exercice de la démocratie et du multipartisme. Le Burkina Faso, jadis Haute Volta, connu sa première République avec le RDA de 1960 à 1966, puis la 2ème toujours avec le RDA de 1970 à 1974 et enfin la 3ème République de 1978 à 1980. Ces régimes politiques de courte durée ont constitué des épisodes démocratiques de notre pays. A trois (3) reprises, le RDA a gagné les élections tant législatives que présidentielles, et à trois (3) reprises, il a été victime de la prise de pouvoir par les armes. Il est certes important de s’interroger sur la survenance des régimes d’exception à la suite d’un régime démocratique (laissons cette interrogation aux historiens et aux politologues), mais le fait important qui mérite d’être souligné demeure la constance du parti et de ses dirigeants à n’avoir jamais encouragé un coup d’Etat et à ne mener leurs activités politiques que dans un cadre Républicain.
L’ADF-RDA appelle tous les partis politiques à tirer leçon de ses expériences pour et ne considérer que l’intérêt supérieur de la Nation.

Le RDA, devenu aujourd’hui ADF-RDA, a gagné trois (3) des élections présidentielles et législatives et a donc géré le pouvoir d’Etat par trois (3) fois en Haute-Volta devenue Burkina Faso en 1983.
Sous la loi cadre consacrant l’autonomie interne, le Président Ouézzin COULIBALY, surnommé le lion du RDA forme le premier gouvernement qu’il préside avec compétence. Malheureusement, il meurt à l’hôpital Saint-Antoine de Paris le 7 septembre 1958.

Sous la première République, l’UDV-RDA devenue aujourd’hui ADF-RDA fût le tout premier parti politique à présider aux destinées du pays, jadis Haute-Volta. C’est ainsi que le 5 août 1960, le Président Maurice YAMEOGO proclame l’Indépendance alors que l’Assemblée nationale était présidée par M. Begnon Damien KONE.
En septembre 1960, sous l’impulsion du RDA avec Maurice YAMEOGO, la Haute-Volta fût admise à l’ONU et le 3 janvier 1966 on assiste à la fin de la première République.

Sous la deuxième République, de 1970 à 1974, avec le Général Sangoulé LAMIZANA (Chef de l’Etat, parce qu’officier le plus ancien dans le grade le plus élevé), les élections législatives sont remportées par le RDA. Gérard Kango OUEDRAOGO devint Premier Ministre, Président du Conseil des Ministres, responsable de la politique de la nation devant le parlement de qui il a reçu l’investiture. Joseph OUEDRAOGO est élu Président de l’Assemblée nationale. Le coup d’Etat militaire du 8 février 1974 mit fin à cette expérience de cohabitation militaro-civile.

Sous la troisième République, de juin 1978 au 25 novembre 1980, le RDA reprit du service sur la scène politique avec Gérard Kango OUEDRAOGO comme Président de l’Assemblée nationale et le Docteur Joseph CONOMBO comme Premier Ministre. A cette époque, c’est le parlementarisme rationalisé qui fut instauré. Le coup d’Etat du 25 novembre 1980 devait également mettre fin à cette troisième expérience démocratique.

Le RDA des années 1940 a été le plus grand parti en Afrique noire et le plus légitime, la section nationale au Burkina, l’ADF-RDA s’est donné pour mission de réécrire en lettres de noblesse l’histoire politique de la terre des hommes intègres. En effet, l’expérience du RDA fut interrompue en 1980 et depuis lors, notre pays est en proie à des soubresauts malgré sa parenthèse dite « progressiste » de 1983 à 1987. Faut-il le rappeler, notre pays a connu une instabilité politique consécutive à la succession de coups d’Etat qui ont installé différents régimes d’exception entre 1966 et 1991. L’avènement de ces régimes d’exception est consécutif au soulèvement populaire du 3 janvier 1996, au coup d’Etat du 8 février 1974 (GRN), au coup d’Etat du 25 novembre 1980 (CMRPN), aux coups d’Etat du 7 novembre 1982 (CSP1) et du 17 mai 1983 (CSP2), à la révolution du 4 août 1983 (CNR) et au mouvement de rectification du 15 octobre 1987 (Front Populaire).

La finalité d’un parti politique demeure la conquête du pouvoir mais l’ensemble de ses objectifs est évolutif au regard de l’histoire des peuples et des Nations. Dans les années 1960, l’Indépendance des Etats africains et le fait de s’assumer étaient la finalité des hommes politiques du moment. Le RDA, à travers ses sections locales s’est valorisé dans ce combat. Des hommes et des femmes ont lutté toute leur vie durant, parfois au risque de la perdre sans jamais baisser les bras afin de transmettre aux générations montantes des pays viables et organisés. Sont de ces hommes là, les plus célèbres de notre continent, Ouezzin COULIBALY (Burkina Faso), Modibo KEITA (Mali), Hamani DIORI (Niger), Houphouet BOIGNY (Côte-d’Ivoire). D’autres poursuivent le combat en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, (Henri Konan BEDIE, Gérard Kango OUEDRAOGO).

L’avènement de la 4ème République

Au début des années 90 commence un processus de démocratisation marqué par l’adoption d’une nouvelle constitution instituant la 4ème République en juin 1991. Ce processus est amorcé sous la double pression des dynamiques internes (demandes pressantes de la part des partis d’opposition et de la société civile, besoins impératifs de légitimation démocratique du pouvoir en place) et des dynamiques externes (conditionnalité démocratique imposée par les bailleurs de fonds, discours de la Baule, effondrement du bloc communiste, effet de contagion de la vague de démocratisation du début des années 90).
L’une des caractéristiques de ce processus démocratique c’est qu’il n’a pas été précédé par une « conférence nationale souveraine » comme cela s’est passé dans certains pays africains. Des concertations au sein de la société burkinabé ont cependant été menées, mais les discussions ont achoppé sur certains aspects de la transition démocratique ; de sorte que c’est le régime en place qui conduit la transition démocratique.
La nouvelle constitution instaure un régime sémi-présidentiel fondé sur la séparation des pouvoirs sur le modèle de la 5ème République française. Mais en réalité, elle consacre une présidentialisation du régime en raison des pouvoirs importants dévolus à l’exécutif. En ce qui concerne le Parlement, la constitution de juin 1991 prévoyait un bicamérisme inégalitaire qui reposait d’une part sur une Assemblée nationale composée de députés élus au suffrage universel direct et disposant du monopole du pouvoir législatif, et d’autre part sur une chambre des représentants composée de représentants nommés, désignés par les différents groupements et organisations de la société civile, et ne disposant que de pouvoirs purement consultatifs.

La chambre des représentants n’était donc pas un organe législatif. Sa légitimité et son statut étaient en outre controversés. Elle sera finalement supprimée en janvier 2002 par le pouvoir constituant dérivé, sur l’initiative du Président du Faso.
Avec la mise en place de la troisième législature de la 4ème République, le parlement burkinabè s’impose comme un acteur stratégique du processus de consolidation de la démocratie. Dans le même sens, les réformes électorales mises en ces dernières années ont permis de déboucher sur une Assemblée nationale plus représentative des principales forces politiques du pays.

Les réformes politiques de 2000 ou le Consensus Politique de 2000

Le 13 Décembre 1998, le journaliste Norbert ZONGO directeur de publication de l’Indépendant (un hebdomadaire critique vis-à-vis du pouvoir), est assassiné alors que le pays venait d’organiser sa 2ème élection présidentielle de la 4ème République. Cet assassinat plongea le pays dans une crise socio-politique sévère et provoqua la mise en place de structures Ad’hoc de dialogue social et politique pour non seulement parvenir à une paix sociale troublée depuis des années, mais aussi et surtout trouver des solutions politiques à la crise. C’est ainsi qu’un collège des sages fut mis en place ainsi qu’un gouvernement d’ouverture à l’endroit des partis politiques regroupés dans ce qu’il était convenu d’appeler le Collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques.

Ce collectif était un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile qui demandait que justice soit faite pour Norbert ZONGO et que des réformes politiques profondes soient entreprises. L’ADF-RDA était membre de ce collectif, et toujours fidèle à sa vision républicaine de la résolution des crises, parvint à négocier, avec bien sûr d’autres partis politiques, un gouvernement d’ouverture avec pour objectif principal d’aboutir à des réformes politiques et de les mettre en œuvre pour plus de démocratie. Car convaincu que la crise consécutive à la mort du journaliste ne pourrait trouver une solution juste et durable que dans des institutions démocratiquement plus légitimes. C’est ainsi que l’ADF-RDA entra dans le gouvernement qui a pu ainsi conduire des réformes acceptées par les partis politiques de notre pays. Ces réformes conduites à partir de 2000 furent qualifiées de Consensus politique par tous les acteurs, car pour la 1ère fois dans la 4ème République toutes les forces politiques acceptaient d’aller aux différentes élections. Les réformes ont porté sur :
-  un code électoral assorti de l’option pour le mode de scrutin proportionnel avec une répartition complémentaire au plus fort reste (en lieu et place de la plus forte moyenne) ;
-  Le renforcement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’adoption du bulletin unique ;
-  une charte des partis et formations politiques ;
-  le financement et les conditions de financement des activités des partis politiques et des campagnes électorales ;
-  l’adoption d’un statut de l’opposition et donc d’un chef de file de l’opposition.
C’est ainsi qu’en septembre 2000, l’ADF-RDA qui a participé aux élections locales obtenait plus de 100 conseillers municipaux dont 2 adjoints aux Maires. Le 5 mai 2002, le peuple a choisi ses représentants à l’Assemblée nationale avec comme mission principale de « vouloir et de pouvoir » au nom de la Nation. L’ADF-RDA a obtenu 17 sièges de députés le plaçant ainsi 1er parti de l’opposition. Malgré le départ de 7 députés consécutivement à la tenue de son congrès extraordinaire des 28 et 29 juin 2003 qui visait à restaurer la démocratie au sein du parti, l’ADF-RDA est demeuré le premier parti de l’opposition et son président chef de file de l’opposition burkinabé en vertu de la loi portant statut de l’opposition.

Aux termes des résultats des élections législatives issues des réformes de 2000, le parti au pouvoir a obtenu 57 sièges contre 54 pour les autres formations politiques. Ce résultat d’une courte majorité plaçait pour une fois encore le Burkina (après le ballotage survenu à l’élection présidentielle de 1978 en défaveur du RDA) dans la catégorie des pays à démocratie réelle et vitale.
Le parlement se caractérise ainsi, depuis les élections législatives de mai 2002, par la diversité des partis politiques qui y sont représentés. Ce pluralisme, salué par tous les acteurs de la vie politique nationale et par les partenaires internationaux et qui avait notamment été favorisé et stimulé par le consensus politique de 2000, n’a pas empêché le parti au pouvoir (le CDP) de modifier le code électoral et de rompre ainsi ledit consensus. En effet, en 2004, 4 députés du groupe parlementaire CDP déposent une proposition de loi tendant à modifier le code électoral, notamment introduisant la province comme circonscription électorale en lieu et place de la région (cette modification a entraîné la création de 15 circonscriptions à un (1) seul siège et 22 autres à 2 sièges). Par cette relecture du code, le parti au pouvoir est arrivé à soustraire 59 sièges du mode de scrutin proportionnel au fort reste, et les résultats des élections sous le régime de cette modification donnent 73 députés au CDP contre 57 à la précédente législature. Face à cette volonté manifeste de rompre le consensus, l’ADF-RDA a déposé des amendements et a participé aux débats parlementaires contrairement à la plupart des partis d’opposition qui ont fait la chaise vide. Néanmoins, l’ADF-RDA a participé à toutes les élections après cette révision unilatérale et a maintenu sa position de 2ème force politique avec 14 députés et 1 600 conseillers municipaux et une dizaine de maires.

L’ADF-RDA, la question du chef de file de l’opposition et le soutien au chef de l’Etat

Après moult revendications, l’application et la valorisation du statut de l’opposition ne put voir le jour, laissant entrevoir un piège tendu par le CDP aux partis de l’opposition. C’est ainsi que le chef de file désigné suivant les termes de la loi, à la suite du 13ème congrès ordinaire de l’ADF-RDA, suspendra ses activités jusqu’à la réouverture d’un dialogue politique sur le statut du chef de file de l’opposition. Les points de vue de l’ADF-RDA sur le statut du chef de file de l’opposition sont clairement exprimés dans son programme politique.
En effet, l’institution chef de file de l’opposition doit être maintenue et valorisée. Le chef de file de l’opposition doit avoir rang de Président d’institution et doté des avantages et attributs afférents à son statut. Les attributs du chef de file de l’opposition seront de prendre rang dans le protocole d’Etat immédiatement après le Président de l’Assemblée nationale, d’être reçu deux (2) fois par an par le Chef de l’Etat, d’avoir le droit de réplique aux discours du Premier Ministre sur l’état de la nation et à l’occasion de sa déclaration de politique générale.

C’est également à l’occasion du 13ème congrès tenu à Ouagadougou les 2 et 3 juillet 2005 que l’ADF-RDA a décidé, après analyse du contexte national (dominé par une fronde et une contestation sociales) et sous régional (crise de succession au Togo, instabilité politique en Côte D’Ivoire) d’apporter son soutien à la candidature de Blaise COMPAORE. Ce soutien loin d’être un reniement est fondé sur le désir d’approfondissement de la démocratie.
Notre soutien au Chef de l’Etat va au-delà de l’élection présidentielle pour se manifester dans la mise en œuvre de son programme quinquennal : « le progrès continu pour une société d’espérance ». Le Burkina Faso est un pays qui a besoin de tous ses fils et aucun talent ne doit être économisé pour le sortir de la pauvreté. Notre pays a des faiblesses économiques, politiques et sociales.
Ces faiblesses se manifestent par des déficits en matière de gouvernance politique, économique et sociale, et ce malgré l’agencement apparemment cohérent des institutions de la 4ème République. Le pays se trouve être l’un des plus pauvres et l’un des plus endettés du monde. Cependant il est crédité d’une grande capacité en ressources humaines à même de suppléer aux insuffisances en richesses naturelles. Ce pays a donc de l’avenir et il faut y faire face sans état d’âme en influençant le système politique. Cette influence politique sera le creuset du parti à travers les nouvelles orientations politiques et philosophiques du parti, afin de proposer une alternance au système actuel de gouvernance politique et économique.

Notre esprit républicain, notre capital et notre ambition politique autorisent à apporter notre contribution à son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE qui, au nom des désespérés et des privilégiés de notre pays, s’est engagé à construire un cadre de bonne gouvernance qui mobilisera le potentiel économique et humain. C’est ainsi que nos propositions ont été prises en compte dans la rédaction du programme du Chef de l’Etat.

L’ADF-RDA et la nécessité de poursuivre l’approfondissement de la démocratie

L’élargissement et le développement d’un consensus minimum de tous les acteurs de la vie politique d’une part et d’autre part l’impérieuse nécessité d’amener tous les partis politiques à inscrire leurs actions dans le cadre de l’Etat de droit en respectant l’esprit républicain seront le gage d’un avenir paisible au Burkina Faso. Ce consensus sans être une approche figée et statique des questions politiques, doit procéder d’un dialogue régulier et fécond sur des sujets qui préoccupent, notamment l’amélioration du processus électoral : carte d’identité infalsifiable, uniformité d’une seule pièce pour les opérations de votes... L’adhésion massive à l’action de SEM Blaise COMPAORE ne doit pas faire oublié qu’il demeure de nombreux facteurs déstabilisants de la démocratie dans notre pays. Il s’agira pour nos acteurs politiques, de favoriser le dialogue politique et de travailler à obtenir de façon régulière des règles électorales justes et acceptées par tous. Il s’agira ensuite, pour l’ensemble des forces politiques et sociales de préserver l’état de droit, de travailler ensemble à réduire massivement la pauvreté de bon nombre de nos concitoyens, de favoriser et d’encourager toujours la liberté d’expression, et enfin de se mobiliser pour sortir nos populations dans l’arriération dans laquelle elles se trouvent grâce à une action vigoureuse et massive d’éducation et de formation. C’est là, nous semble-t-il, le socle social et moral de toute démocratie et l’ADF-RDA à travers ses militants, sympathisants et cadres ne ménagera aucun effort pour participer à l’édification de ce socle.

Me Gilbert Noël OUEDRAOGO
Président national de l’ADF-RDA

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