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Affaire Thomas Sankara : Mes Dieudonné N’Kounkou et Bénéwendé Sankara en quête de vérité

Publié le mercredi 17 octobre 2007 à 11h40min

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Mes Dieudonné N’Kounkou et Bénéwendé Sankara

Dans la matinée du 15 octobre 2007, Me Dieudonné N’Kounkou et Me Bénéwendé Stanislas Sankara ont fait le point sur l’évolution du dossier Thomas Sankara. Tous membres du collectif d’avocats mis en place par le Comité international justice pour Thomas Sankara, ils ont réclamé la manifestation de la vérité dans cette affaire.

Rendre compte de l’état d’avancement de l’affaire Thomas Sankara au plan interne et externe, c’est l’objet de la communication livrée par deux des vingt-deux (22) avocats du collectif d’avocats constitué pour faire la lumière sur la mort, le 15 octobre 1987, du président Thomas Sankara.
Il s’agit de Me Dieudonné N’Kounkou du barreau de Montpellier et de Bénéwendé Sankara de celui du Burkina Faso. Aux centaines de jeunes rassemblés dans l’enceinte de l’Atelier théâtre burkinabè (ATB), Dieudonné N’Kounkou a expliqué point par point les différentes étapes de l’évolution de l’affaire.

Ainsi, au plan interne, c’est en septembre 1997 à quelques jours du délai de prescription du dossier qu’une plainte contre X pour assassinat et faux en écriture administrative a été déposée par Mariam Sankara et ses enfants Philippe Relwendé Sankara et Auguste Wendyam Sankara. Cela consécutivement à la disparition du président Thomas Sankara et 12 de ses compagnons le 15 octobre 1987. Après avoir relaté les péripéties judiciaires qu’ont eu à subir les avocats représentant les héritiers de Thomas Sankara, Me Dieudonné N’Kounkou a indiqué que la première plainte a été déclarée irrecevable par la justice burkinabè pour absence de versement de cinq mille francs (5 000 F) alors que les avocats avaient déjà versé 1 million de F CFA avant d’être renvoyé à la justice militaire. Cette juridiction ne pouvant être saisie par une partie civile, celle-ci s’est retranchée derrière le ministre de la Défense et de la Justice qui, à leur tour se sont retranchés derrière le chef suprême des armées.

Selon toujours les avocats, une nouvelle plainte a été déposée le 8 octobre 2002 pour séquestration. “Juridiquement c’est possible.
Jusqu’à présent aucune enquête, aucune décision de justice n’a démontré, ni l’assassinat, ni la mort naturelle du président Sankara. Alors, considérant que Mariam Sankara, quand elle est partie le 15 octobre 1987 à son lieu de travail, elle a laissé son mari sur son lieu de travail et ne l’a plus revu. Effectivement personne n’est capable aujourd’hui de nous dire qu’il a vu Thomas Sankara le 15 ou le 16 octobre. L’astuce c’est que la séquestration est une infraction imprescriptible. Elle continue même en 2050”, a expliqué Me Dieudonné N’Kounkou. Telle est en substance l’état d’évolution du dossier Thomas Sankara au plan interne.

Attentes et espoir du collectif

Au plan externe les avocats de la veuve Sankara affirment avoir saisi le 16 octobre 2004 le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Et le 28 mars 2006, à l’occasion de sa 86 session, ledit comité a rendu deux décisions. “La première est une décision de recevabilité de la plainte et la deuxième est une condamnation du Burkina Faso”, dira Me Dieudonné N’Kounkou. “Le Comité des droits de l’homme de l’ONU a demandé au Burkina d’ouvrir une enquête, d’élucider et d’établir les conditions de la mort de Thomas Sankara, de rectifier le certificat de décès, de montrer officiellement la tombe de Thomas Sankara. La justice burkinabè nous dit que Thomas Sankara est décédé alors que nous ne savons pas pourquoi. Et jusqu’à ce jour aucun officiel ne nous a montré la tombe de Thomas Sankara. Il faut un rapport d’expert pour nous attester que la tombe est celle de Thomas Sankara. Même s’il faut faire des tests ADN, nous attendons qu’on donne des noms à ces tombes et nous espérons connaître la vérité un jour”. Ainsi parla Me N’Kounkou.

Enok KINDO

Sidwaya

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