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Togo : Dans le calme, les Togolais ont voté dimanche sans Gilchrist Olympio

Publié le mardi 16 octobre 2007 à 07h46min

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Au total, 2 974 813 Togolais sur les 6 millions de personnes que compte le pays se sont rendus aux urnes dimanche 14 octobre 2007, pour des élections anticipées destinées à élire les 81 députés de l’Assemblée nationale. Dans la commune de Lomé, le scrutin s’est ouvert dans le calme et la sérénité. Mais le couac, c’est que l’opposant historique Gilchrist Olympio n’a pas pu voter pour cause de maladie, dit-on.

A l’école catholique de Tokoin Rail, au quartier Tokoin Gbadago, dans le centre de Lomé ce sont des centaines d’électeurs qui se sont rendus tôt à 6 heures du matin pour accomplir leur devoir civique comme Mme Josiane Amouzou. « Je suis venue très tôt pour être parmi les premiers à voter parce que je dois ensuite me rendre à l’église pour le culte du dimanche », témoigne Mme Amouzou.

Le scrutin ici a débuté comme prévu à 7heures précises. Mais les rangs ne désemplissent pas. Par groupe de deux, de quatre ou de cinq, à moto ou à pieds, les Togolais sortent et entrent des salles de classes des écoles où sont installés différents bureaux. Dans le bureau de vote E où est inscrite Mme Amouzou, 641 personnes doivent voter avant 17heures GMT, l’heure de clôture du scrutin. Plus loin devant, au Lycée protestant de Lomé où sont installés treize bureaux de vote, c’est une foule massée devant les portes qui attend dans le calme d’effectuer le vote.

Et pourtant, les responsables des bureaux déplorent le retard enregistré pour l’ouverture du scrutin. « Nous avons ouvert les urnes avec 1h45 minutes de retard parce qu’à notre arrivée, il n’y avait pas les listes d’émargement », déplore Kébalo Pésséo Egbanè, président du bureau de vote C dans ce lycée. Son collègue du bureau voisin, Robert Olympio déplore, quant à lui, la défection de son rapporteur. « Pour le moment, le rapporteur n’est pas venu. Nous faisons avec en attendant que les responsables de la CELI (Commission électorale locale indépendante) trouvent la solution », indique-t-il.

Plusieurs personnalités politiques dont le secrétaire général de l’Union des forces du changement (UFC), Jean-Pierre Fabre ont voté dans ce lycée. En revanche, le président du parti, Gilchrist Olympio qui a battu pour la première fois campagne à Kara, dans le fief de l’ex président n’a finalement pas voté. Selon son entourage, M. Olympio souffrirait d’une crise de paludisme. « C’est un problème de santé. Cela arrive à tout le monde et nous n’y pouvons rien », a commenté, Jean-Pierre Fabre joint au téléphone par Sidwaya.

D’autres leaders politiques ont préféré aller voter dans leurs fiefs respectifs. C’est le cas par exemple du Premier ministre, Me Yawovi Agboyigbo. Le leader du parti du « bélier noir », le Comité d’action pour le renouveau (CAR) s’est rendu dans son village de Kouvé dans la préfecture du Yôtô afin d’accomplir son devoir civique. Comme lui, le frère du président de la République Kpacha Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT), l’ancien parti unique s’est rendu dans son village à Kara au nord du Togo où il est candidat à la députation. Quant à Léopold Gnininvi, le leader de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), accompagné de certains membres de son parti, il s’est rendu à l’école Humkpati située juste derrière son domicile dans le quartier Tokoin pour son vote.

Quelques heures plutôt, le chef de l’Etat togolais, Faure Essoazimna Eyadema est arrivé au camp RIT (régiment interarmées des armées) où il a voté. « J’ai voté en citoyen parce que c’est avec tout le peuple que nous avons engagé les réformes politiques. Le processus électoral a été fait dans le consensus et je dis que j’ai foi en ce processus démocratique pour le renouveau du peuple togolais », a-t-il déclaré après le vote. Selon le découpage électoral, 5930 bureaux de vote ont été installés dans les 30 départements du Togo qui forment en même temps des circonscriptions électorales.

415 listes de candidatures indépendantes ou de formations politiques prennent part à ce scrutin présenté comme le plus ouvert et le plus calme jamais organisé dans ce pays. 2150 candidats sont en course pour arracher les 81 sièges de député en jeu. Dans la commune de Lomé, où sont inscrits près de 500 000 électeurs, 21 listes de candidats indépendants ou de formations politiques sont en course pour les cinq députés à pourvoir. Près de 400 observateurs électoraux ont été déployés. L’Union européenne, le principal bailleur du processus électoral, a envoyé plus de 100 observateurs.

Quant à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), outre les observateurs électoraux, elle a déployé quatorze officiers et officiers supérieurs militaires pour assurer la sécurité du scrutin. Installée à l’hôtel du 2- Février, l’état major de la Force de sécurisation des élections (FOSEL) de la CEDEAO est dirigé par le colonel-major Kodjo Lougué, chef de corps du Camp Guillaume-Ouédraogo.

Romaric Ollo HIEN,
envoyé spécial à Lomé

Les brèves électorales


Frontières terrestres fermées, Lomé est aussi sans véhicule

A l’occasion des élections législatives anticipées de dimanche, les autorités togolaises ont fermé les frontières terrestres du pays de samedi à 18heures jusqu’au lendemain dimanche soir. Par la même occasion, le ministère de l’Intérieur a décidé d’une réglementation stricte du type de voitures qui devraient circuler ce dimanche. Conséquences, les rues de Lomé sont restées désertes même si on a autorisé la circulation des taxis.


L’un des derniers fils de Eyadema dans le même bureau de vote que son grand-frère, le président Faure Gnassingbé

Trente minutes avant l’arrivée du président Faure Gnassingbé au Camp RIT (Régiment interarmées togolais), un de ses demi-frères, May Gnassingbé présenté par certains togolais comme le fils chouchou du président Eyadema avant sa mort, s’est rendu dans le bureau de vote où il a effectué son vote. A 23 ans, May qui est aussi chargé de mission à la présidence est arrivé tout de noir vêtu. Il a échangé avec quelques observateurs, acceptant tout de même donné son contact à quelques journalistes…pour les besoins de la profession.


Olympio fait son numéro

Le président de l’Union des forces du changement (UFC), Gilchrist Olympio est un véritable numéro au Togo. En effet, M. Olympio n’a pas présenté sa candidature pour ces élections législatives anticipées. On s’attendait alors à ce qu’il se rende aux urnes. Que nenni ! Alors que des dizaines de journalistes se pressaient pour suivre le vote du président Faure Gnassingbé avant de se déplacer au Lycée protestant pour celui de M. Olympio, grande a été leur surprise lorsqu’ils apprirent par personne interposée que celui-ci était alité. « Ce n’est pas possible, on ira le sortir du lit », a plaisanté un confrère. Mais enfin, comme on dit toujours à l’UFC : « detia ye kpo le yi », traduisez : « Le palmier est toujours en avant ! ».


Le Burkina, plus que jamais présent aux côtés des Togolais.

Le Burkina Faso a véritablement déployé son expertise pour aider à organiser des élections propres, gage d’un retour dans le concert des nations démocratiques. En effet, outre le président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba présent à Lomé depuis plus de deux mois pour aider son collègue, Potopéré Tozim à organiser des élections propres, acceptables et acceptées par tous, le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao s’est rendu au chevet de son homologue de la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication Philippe Evegnon avec deux conseillers et un directeur technique pour les aspects liés à la couverture médiatique. Et ce n’est pas fini. Du côté des hommes de droit, l’ancien président du Conseil constitutionnel, Idrissa Traoré est également sur place. Last but not the list, le chef de corps du Régiment central de sécurité (RCS) plus connu sous le nom de Camp Guillaume, le colonel-major Kodjo Lougué est le numéro deux de la Force de sécurité des élections (FOSEL) de la CEDEAO. Chef de corps de cette force, le colonel-major dirige les milliers de soldats togolais déployés sur toute l’étendue du territoire pour la sécurisation des opérations électorales.


Le représentant spécial de Compaoré, bien apprécié par les acteurs politiques togolais

Le représentant spécial du président Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue intertogolais, Moumouni Fabré s’est installé à Lomé à la faveur des élections législatives anticipées de dimanche dernier. Même s’il doit revenir à Ouagadougou pour recevoir certains détails et conseils sur sa mission, l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation des gouvernements de Yonli II et III est véritablement installé au bord de l’océan atlantique où, à entendre les acteurs politiques, sa fonction est essentielle pour la réussite de l’Accord politique global conclu le 20 août 2006.

Rassemblés par R.O.H.

Sidwaya

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