LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Audiences présidentielles : Plusieurs personnalités chez Blaise Compaoré

Publié le mardi 16 octobre 2007 à 07h39min

PARTAGER :                          

La Présidence du Faso a connu jeudi dernier, un intense ballet diplomatique. Le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, a reçu successivement quatre délégations en audience. Il s’est agi du secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Portugal, du représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, d’une délégation de la CEDEAO et des envoyés du président Boni Yayi du Bénin.

Le carnet d’audiences du chef de l’Etat, Blaise Compaoré, était assez chargé ce jeudi 11 octobre 2007. En effet, le Président du Faso a reçu successivement plusieurs personnalités dont une délégation béninoise conduite par le ministre d’État chargé de la Défense nationale, le docteur Issifou Kogui N’Douro. Cette délégation composée des ministres de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Félix Hessou, de la Justice, Me Gustave Anani Cassa et du patron des services de renseignements a été envoyée par le chef de l’Etat béninois auprès de son homologue burkinabè pour manifester le soutien du peuple béninois aux actions qu’il déploie en faveur de la paix en Côte d’Ivoire. « Le président Boni Yayi nous a envoyé auprès de son aîné pour lui dire qu’il a son appui et celui du peuple béninois pour toutes les actions combien salutaires qu’il mène pour que la paix revienne définitivement en Côte d’Ivoire. Il nous a demandé de lui dire qu’il reste aux côtés du Burkina et des acteurs de la crise ivoirienne pour les accompagner afin qu’une paix durable s’installe dans cette région du continent... », a confié à la presse le chef de la délégation béninoise à sa sortie d’audience.

Cette paix est-elle menacée ? Voilà ce qu’ont voulu savoir les journalistes. « Non. Elle n’est pas du tout menacée. De toute façon, vous savez bien ce qui se passe. Nous allons vers les élections et lorsqu’il y a des élections, les esprits s’échauffent. Il faut bien consolider les accords de Ouagadougou pour qu’on puisse aller à ces élections dans la paix et la quiétude afin que les futurs responsables de la Côte d’Ivoire soient plus à l’aise pour construire leur nation et conduire la destinée de leur pays dans une sous-région apaisée... », a laissé entendre l’envoyé du président béninois.

Le capitaine Ouali réfugié au Bénin

Dans les échanges, il a été aussi question du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, dont des sources bien informées font état de sa présence au Bénin. Le ministre d’Etat chargé de la Défense nationale a confirmé cette présence. « Il est effectivement chez nous. Il fait peut-être certaines déclarations de temps en temps. Nous l’avons à l’œil. Mais je ne crois pas que ce soit une préoccupation majeure. De toutes les façons, nous ne tolérerons pas que sur notre territoire, en aucune manière, un individu, une personne vienne entraver toute la dynamique que le président Blaise Compaoré a assayé d’apporter pour que les frères ivoiriens se retrouvent... », a-t-il souligné.

Il a également confirmé la présence au Bénin du capitaine Diapagri Luther Ouali, évadé de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou il y a quelques mois. « La présence du capitaine Ouali chez nous ne pose aucun problème majeur. Les gens sont libres de circuler à l’intérieur des pays membres de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mais attention ! Ils ne doivent pas poser des actes qui peuvent nuire à tel ou tel pays. Ouali a un problème avec la justice burkinabé, je crois. Nous verrons bien ce qu’il y a lieu de faire par rapport à son cas si les problèmes sont posés. Mais pour l’instant, je ne pense pas qu’il y a une situation majeure... », a noté le chef de la délégation béninoise.

Avant cette délégation qui a été reçue aux environs de 22 heures jeudi 11 octobre 2007, le Président du Faso, a accordé trois heures plus tôt, des audiences à d’autres personnalités. La première a été celle accordée au secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Portugal, Joao Gomes Gravinho. celui-ci a dit à sa sortie d’audience qu’il était venu faire au chef de l’Etat, le compte rendu des travaux de la rencontre entre l’Union européenne et la CEDEAO tenue à Ouagadougou la semaine écoulée. « Je lui ai fait également le point des préparatifs du sommet qui doit avoir lieu entre l’Union africaine et l’Union européenne à Lisbonne à la fin de l’année... », a-t-il indiqué.

Ces préparatifs vont bon train, selon lui. Des documents très substantiels sont en train d’être finalisés par des experts de l’Union européenne et l’Union africaine à l’en croire. « Malheureusement, certains aspects qui doivent donner une nouvelle plate-forme de dialogue entre l’Union africaine et l’Union européenne sont parfois oubliés à cause de la participation ou non du président zimbabwéen, Robert Mugabé. Mais cette question pour nous est beaucoup plus superficielle que les questions de fond sur lesquelles nous travaillons. De toutes les façons, la position de la présidence portugaise de l’Union européenne est claire sur ce point. Nous ne ferons pas de discrimination. Nous travaillons avec le Ghana qui assume la présidence de l’Union africaine. Nous sommes très optimistes que la réunion de décembre va faire la différence sur les relations entre l’Union européenne et l’Union africaine... », a-t-il affirmé.

C’est ensuite le représentant du secrétaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Lamine Cissé qui, selon lui, est venu rendre une visite de courtoisie au chef de l’Etat. M. Cissé qui vient d’être nommé à ce poste a participé à la réunion Union européenne/CEDEAO.

La délégation de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) conduite par Mohamed Ibn Chambas, président de l’institution, reçue en troisième position est venue, elle, faire le compte rendu de la rencontre l’institution communautaire africaine et l’Union européenne. « Nous avons échangé aussi avec le chef de l’Etat sur les négociations entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne, relatives aux Accords de partenariat économiques (APE). Nous lui avons fait part des progrès enregistrés mais nous lui avons également souligné que des efforts restaient à faire pour atteindre le juste équilibre afin de protéger les intérêts de l’Afrique de l’Ouest... », a dit le porte-parole de la délégation de la CEDEAO. Mohamed Ibn Chambas a également affirmé que la délégation a manifesté son soutien au Président du Faso pour son travail de facilitation dans le dialogue inter-togolais et dans la crise ivoirienne. Dialogue qui, selon lui, crée une bonne atmosphère de paix dans la sous-région.

Etienne NASSA

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique